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Billet de blog 18 janvier 2022

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Les travailleurs sociaux en grève

Grève et manifestation des oubliés du Ségur de la santé le 7 décembre dernier. En 2021, il y a eu le ségur de la santé qui a permis de revaloriser le salaire des soignants. Il s’agit d’une bonne initiative de la part du gouvernement. Il était en effet temps qu’on prenne soin des personnels de santé, qui sont quand même nos « anges gardiens » surtout en ce temps de pandémie.

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Grève et manifestation des oubliés du Ségur de la santé le 7 décembre dernier 

Cependant, le ségur est aussi à l’origine d’une grande injustice. Dans le secteur médico-social, les soignants ont vu leur salaire revalorisé, mais pas le reste des professionnels. L’ensemble des travailleurs sociaux contestent aujourd’hui cette absence de reconnaissance salariale. 

Pour montrer leur mécontentement face à cette injustice, mais également réclamer leurs droits, les oubliés du Ségur de la santé ont organisé une grève nationale le 7 décembre dernier. 

Grève et manifestation des salariés et étudiants du secteur médico-social 

Dans la journée du 7 décembre, une mobilisation des professionnels du secteur médico-social s’est tenue à Fontenay-le-Fleury. Devant le siège du Conseil départemental, à La Rochelle, environ 250 salariés du secteur médico-social se sont également rassemblés. De même, à Grenoble, un autre rassemblement a eu lieu devant le Conseil départemental de l’Isère à partir de 13 h 30. 

Le but de cette grève explique Grégory Berbessou, porte-parole du collectif des travailleurs en Charente-Maritime est de faire comprendre au gouvernement la misère que vit en ce moment les travailleurs sociaux. Pour Jérémy, directeur des ressources humaines des œuvres Falret, les soignants ne devraient pas être les seuls à bénéficier de reconnaissance salariale. « Pendant le Covid, toutes ces personnes étaient présentes. Et c’est aussi grâce à eux que l’on a pu assurer la continuité des structures… », a-t-il expliqué. 

Le rassemblement avait aussi pour but de manifester contre la différence de traitement suivant le nom de fonctions dans les mêmes secteurs. Pour Hélène, monitrice d’atelier pour les personnes en situation de handicap à l’Esat Cotra de Fontenay-le-Fleury, il n’est pas normal que les « animateurs, les moniteurs, la lingère, les maîtresses de maison, les agents d’entretien, les secrétaires, la comptable, la chef de service, ou encore la directrice » aient été écartés de cette prime.

À La Rochelle, les grévistes n’ont pas manqué d’imagination. Pour mettre en scène « la mort du travail social », une représentation de la Grande Faucheuse dans un costume noir a été installé devant le siège du Département. Mobilisés pendant le confinement, vaccinés tout comme l’ont été les soignants et maintenant oubliés du ségur, les manifestants confient être insatisfaits de leurs conditions de travail. Mais surtout, ils sont inquiets et troublés de l’indifférence et de la non-reconnaissance que porte le gouvernement à leur égard. 

Des revendications sur les salaires et les conditions de travail

De manière générale, cela fait déjà plusieurs années que le travail social ne fait plus du tout rêver. « De nombreux jeunes diplômés font quelques mois et arrêtent », explique une manifestante. Pour changer les choses, les syndicats revendiquent donc une amélioration des conditions de travail, mais aussi des conditions d’études. Selon eux, le gouvernement devrait également attribuer au secteur du médico-social plus de moyens humains et financiers nécessaires dans les établissements et services.

Sachant qu’il est devenu très difficile pour les établissements de santé de trouver des travailleurs, les suppressions de postes devront également être arrêtées. Et pour cause, les professionnels de santé et du social privilégient aujourd’hui l'intérim, pour ne pas s'engager. Les syndicats soulignent donc qu’au contraire des emplois devraient être créés dans le secteur médico-social.

L’intersyndicale exige aussi l’égalité de traitement salarial entre les femmes et les hommes dans un secteur largement féminisé. Mais pour elle, le plus urgent est la « revalorisation immédiate de tous les salaires de 300 euros minimum ». Cette revalorisation serait justifiée par la perte de pouvoir d’achat, que l’intersyndicale estime « à plus de 30 % depuis 1999 ». 

Un petit coup d’œil sur le Ségur de la santé qui révèle une grande injustice 

Fin 2020, une première augmentation mensuelle des salaires de 183 euros a été accordée pour l’ensemble des personnels soignants hospitaliers. Au 2e trimestre de l’année 2021, le ministère de la santé a également accordé une revalorisation salariale pour tout le personnel soignant (infirmiers, aides-soignants…) ainsi qu’aux professionnels médico-techniques et de la rééducation (kinésithérapeutes, orthophonistes, manipulateurs radio...).

Le 8 novembre dernier, le Premier ministre, Jean Castex a également annoncé que les soignants salariés des établissements pour personnes handicapées bénéficieront aussi des revalorisations salariales.

Seulement, dans le secteur médico-social et celui du social, il n’y a pas que des soignants. Le reste des professionnels ont été tout simplement oubliés ! 

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