L’architecture n’est jamais neutre. Elle traduit des images mentales collectives, façonnées par l’histoire, la culture et les aspirations sociales. Ces images – héritées de la mémoire collective, de l’habitus social et des contraintes concrètes – orientent la manière dont une société imagine et organise ses espaces.
Quand la société se transforme ou doute d’elle-même, ces images se brouillent. Les constructions deviennent incohérentes : espaces publics peu vécus, styles importés sans lien avec le contexte local, projets hésitants. L’architecture devient alors un miroir des contradictions et fractures sociales.
L’architecte peut agir comme catalyseur d’images : révéler ce qui est enfoui, reconnecter passé et présent, et proposer des visions nouvelles capables de fédérer. Construire, c’est traduire en matière des idées, conscientes ou inconscientes, qui traversent la société.
Ainsi, quand la société se pense, l’architecture est bien plus qu’un assemblage de murs : elle est le miroir, le témoin et parfois le moteur des images que nous portons tous.
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Ilyes Bellagha
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