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Billet de blog 14 août 2025

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Tunisie : culture et architectes face à la médiocrité

En Tunisie, la culture populaire et la culture institutionnelle s’affrontent, révélant une fracture profonde sur ce qui est légitime. L’architecture, reflet de cette tension, devient un terrain de résistance ou de compromission, tandis que les institutions et l’Ordre des architectes ferment les yeux sur la médiocrité ambiante.

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En Tunisie, la culture populaire et la culture institutionnelle s’affrontent, révélant une fracture profonde sur ce qui est légitime. L’architecture, reflet de cette tension, devient un terrain de résistance ou de compromission, tandis que les institutions et l’Ordre des architectes ferment les yeux sur la médiocrité ambiante.

Texte intégral :

Dans notre société tunisienne coexistent deux manières distinctes de produire la connaissance et les valeurs culturelles : la culture populaire, ou « la culture des gens sur le terrain », et la culture institutionnelle, que les instances officielles cherchent à imposer à tous. Cette fracture n’est pas qu’une simple divergence de goûts : c’est une guerre latente sur ce qui est considéré comme légitime ou valable, révélant la fragilité et la compromission des institutions censées protéger le patrimoine et l’intelligence collective.

L’architecture n’est jamais neutre. Elle traduit des images mentales collectives, façonnées par l’histoire, la culture et les aspirations sociales. Ces images – héritées de la mémoire collective, de l’habitus social et des contraintes concrètes – constituent un socle invisible mais déterminant dans la manière dont un groupe humain imagine et construit son environnement. Quand l’architecture est déconnectée de la culture vivante, elle trahit sa fonction sociale et devient complice de la médiocrité.

L’Ordre des architectes, au lieu de défendre une éthique professionnelle et culturelle, se laisse absorber par les logiques de compromission et de conformité. Résultat : l’architecture tunisienne, au lieu d’être un acte de résistance et de mémoire, devient le reflet d’une culture institutionnelle stérile, incapable de dialoguer avec la vitalité populaire.

Face à cette situation, il reste aux architectes conscients de leur rôle de choisir entre se conformer ou résister. La responsabilité est collective, mais chaque geste, chaque dessin, chaque projet peut être un acte de défense de la mémoire et de la culture.

Signature et coordonnées :

Ilyes Bellagha

+216 95 691 165

bellagha_ilyes@yahoo.fr

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