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[le culot de la voix de monoprix qui dit que si on habite à moins de 500m du magasin un livreur (pas une, hein) à pieds vient livrer gras.tuit. je comprends de penser à ceux qui ne peuvent pas ou plus se déplacer, je ne comprends pas d'oublier ceux qui ont parcouru les nombreux kilomètres les séparant d'ici, le culot de la voix du monoprix qui oublie que 500 maîtres, a priori, il faut se les considérer pour soi, et marcher, entreprendre de s'y frotter soi-même le plus souvent possible pour conserver sa propre liberté, son agilité (achilleté) le plus longtemps possible — et son culot toujours d'inventer le métier de livreur piéton dans un rayon de 500 mètres quand à l'intérieur du magasin il y a déjà plus de vendeur,euses que de client,e,s (ou d'honneure, de bonneheureuse — à mon sens) — les deux relativement passifs en ce sous-sol, avec une drôle d'idée de ce qu'un jour serait possible, sans s'aérer — créer l'essence d'un arrêt.é. L'hôtesse est mécontente à mon passage, comme si j'empêchais l'oeuvre, rangement, de se produire. J'ose un pardon madame ce n'est pas grave, ce n'est pas grave. Elle considère ma présence, cette fois-ci je ne suis plus superficielle à ses yeux (*superficielle et tous les jours il est question d'espace, naisse-pas) et elle dit gentiment (mais un peu plus haut que d'habitude me semble-t-il), qu'il faut que je fasse attention parce qu'elle, c'est un vrai danger. Coma dire je suis vaincue par vous, maintenant que vous n'êtes plus, superficielle à mes yeux. Alors je suis gênée et je lui dis qu'elle n'est pas un danger. Je repars chagrinée de ce qu'elle pense avec tout ce jour absent de sa journée et ses yeux devant des produits dont personne vraiment ne veut (on s'accorde tous pour dire que ce n'est pas très bon, finalement, c'est juste PLUS simple MOINS cher (et je me demande kiri ra le dernier avec cette logique car l'argent se place, et dépenser moins cher une conserve pour pouvoir payer plus cher un mcdo quand on sait que le prix d'un légume ou d'un fruit défie toute concurrence c'est quand même très incohérent) — et elle, qui se retrouve ici à trier cet or sale, avec tout son amour elle, qui arrive encore à désirer oeuvrer dans ce rangement. Je suis chagrinée et dépassée (pourquoi me dire ça à moi, qu'ai-je fait pour mériter SON poids ? ah oui, c'est vrai j'ai répondu à la première sorte d'agression, ce n'est pas grave, à cette première frustration qui avait pris l'informe de ma silhouette en ses nerds) alors je m'arrête et reviens sur mes pas et je lui dis, pour pacifier, avec en tête de nous remettre chacune, le pied à l'étriqué de l'équilibre précaire que je nous reconnais, vous n'êtes pas le danger. Je sais très bien que c'est le reste, ce cadre, votre employeur, le danger. On le sait très bien, regardez, cette façon qu'a la marque Monoprix de subtilement apparaître partout dans les rayons, le bio, regardez cette façon d'écrire, là , on le sait très bien. Elle dit ahouiouimais — je continue, regardez je sais très bien ce n'est pas vous le danger, regardez ce rayon-là, les produits comme ça [je lui montre les produits "bavards" de monoprix, le rayon contient environ 3 à 5 produits "bavards" monoprix sur 10], dans deux minutes, vous verrez, eux et les autres produits de monoprix, les "bavards" + "les p'tits prix" + "monoprix gourmet" + "monoprix bio", vous verrez d'ici l'année prochaine tout le rayon en sera rempli. Ce n'est pas vous le danger, je le sais bien, regardez, [je lui montre le rayon avec sandwichs et snacks "frais" (mon cul !) qui s'est récemment agrandi] je vois bien ce rayon-là prendre subtilement de plus en plus de place [on a l'air d'accord toutes les deux, comme une évidence pour dire que ça va pas, ce rayon sandwich est juste dégueulasse, on a l'air, sans se le dire, d'accord là-dessus. Et moi j'en ai pris un dans mon panier pour le prouver : il coûte 0,50 cts] on le voit, vous savez, c'est pas vous le danger, le danger c'est cette enseigne (*allons sang saigner) ce n'est pas vous ! Vous, vous, vous pouvez , il faut que vous — Restiez bien près de votre coeur. Oui madame. Bonne journée. Bonne journée. .Cela nous reste assez égal pour qu'après un échange intense on reparte tranquilles l'une l'autre. Et ce qui m'importe c'est surtout de ne pas avoir laissé passer ce mot si furtif et si énorme de quelqu'un qui disait qu'il était un danger. Du danger que représentait une hôtesse de vente en train d'exercer le travail pour lequel on l'engage et à cause duquel elle rate un peu du jour [combien de temps encore ?] qui me dit c'est-à-dire, d'elle-même, qu'elle est un danger. Si les mensonges des hommes politiques passent parce qu'on n'est pas directement devant eux pour les confronter à leurs vérités, et que je veux que cette situation change, alors j'attaque les mensonges qui permettent de croire à la fin dans cette impossibilité à exister sincèrement et.ou en se consacrant à l'honnêteté [d'une pratique ou d'un sentiment] avec fierté. Ainsi j'attaquerai le mensonge à mon échelle et depuis mon point de vue dès que l'occasion se présentera. J'ai pris mon courage et mon ridicule, je les prends à deux mains ce jour car oui, il est nécessaire (nécessaire) de dire et d'entendre, oui, et je réponds à la personne que je ne devrais pas juger car son existence m'est finalement bien égale qu'en tout cas je suis sûre, que j'ai une confiance absolue dans le fait qu'elle ne soit pas, un danger. Je ne la confonds pas avec ce mot de mal. Et d'ailleurs ce n'est pas le mal le mal, pour moi c'est le secret, le silence, où peut s'enraciner la peur. Le culot de la voix de ce robot humain et son livreur piéton qui baisent en ce désert — VS — le culot de l'hôtesse, et le mien, nos pieds ont senti de s'épier, avons formé amour, tranquilles, nous qui ? nous sommes surprises, deux (et delles), sans-tu ou terre, racine et feuille de l'autre devant s'épris monotones. qui prennent acquis ? apprennent à qui ? âpre haine ou quoi ? et puis, s'épuisent comMent ?]

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