27 janvier 2025
Un des buts des autorités politiques comme médicales, c’est un diagnostic aussi précoce que possible des syndromes neurodéveloppementaux comme l’autisme. En effet, les traitements comportementaux sont d’autant plus efficaces qu’ils commencent tôt, pendant la période charnière de plasticité et d’apprentissage des 2-3 premières années. Or le diagnostic est effectué le plus souvent vers 5-6 ans en France comme en dans la plupart des pays Européens.
Partant du fait que l’autisme « naît » in utéro, nous avons testé l’hypothèse que l’analyse des données de la maternité pourrait permettre d’identifier dès la naissance des bébés qui seront autistes par la suite. Utilisant une approche type Machine Learning (ML), nous avons identifié des enfants autistes et Neurotypiques nés dans la même maternité et analysé toutes les données de la maternité à postériori. Il faut savoir qu’en France, on récolte normalement plus de 150 paramètres en routine, ce qui fait un grand ensemble de données. Nos mesures ont permis d’identifier quasiment tous les bébés à la naissance qui seront neurotypiques par la suite et près de la moitié de ceux qui seront autistes avec une grande spécificité et peu de faux positifs. Il faut d’emblée noter que ce pronostic n’est valable qu’avec la naissance, les paramètres in utero ne suffisent pas, en accord avec le rôle majeur des conditions de la naissance ; ce qui exclut toute velléité d’eugénisme, non il faut inclure les données de la naissance pour que le programme fonctionne.
Quand on analyse les paramètres qui ont amené le programme à identifier des bébés « autistes » , certains été attendus (inflammation virale ou bactérienne, CMV etc) d’autres pas du tout (taille du fémur pendant le 2ème trimestre de la grossesse. D’autres sont forts intéressants, mêle si pas facilement compréhensibles comme la présentation tête en bas en avance chez ceux qui seront par la suite autistes. L’élément le plus intéressant sur le plan biologie du développement est celui de la taille du périmètre de l’encéphale, plus grand chez le fœtus autiste que celui du neurotypique. En fait, juste avant la naissance, les cerveaux ont l’air d’être plus grands. Des données chez la souris montrent que les neurones et les structures cérébrales comme l’hippocampe continuent à croitre pendant la naissance -en comparant la taille quelques heures avant et après la naissance, ce qui n’est pas faisable chez la femme bien entendu. Les neurones croissent de taille pendant la naissance chez l’autiste et non chez la souris contrôle. D’ailleurs, des données US montrent que les cerveaux des enfants et adolescents sont plus grands chez les autistes que les neurotypiques. En d’autres termes pendant la maturation in utero, il y a une croissance accélérée du cerveau. Nous poursuivons ce travail en d’abord le validant dans d’autres maternités avec comme but à terme de faire de la France le 1er pays au monde ayant un pronostic aussi précoce.
En parallèle, fort de notre expertise en ML, nous avons commencé à utiliser cette approche dans différentes directions. En 1er réanalyser les données de la phase 3 échouée (voire l’autre article) mais aussi examiner de l’imagerie fonctionnelle préopératoire dans les chirurgies de Glioblastomes et d’autres tumeurs cérébrales afin de voir si Ml pouvait établir un pronostic rapide de la pathologie qui sera opérée. Toute une série de possibilités est en cours d’examen par notre startup -forte de 2 experts en ML- H Rabiei et M Begnis- afin d’ouvrir le champ des possibilités dans lesquelles, nous pouvons aider à l’analyse de larges ensembles de données pour établir un pronostic ou une analyse de donnés en vue d’un essai clinique.
Pour tout renseignement : contact@babiomedical.com