Le message est répété depuis 5 décennies, tout ou quasiment tout a l'ADN pour origine ! le QI, l'intelligence, la foi, la criminalité, l'homosexualité et bien sur la majorité des maladies et notamment les syndromes neurologiques et psychiatriques. 50 ou 80% de l'origine de l'autisme est génétique, idem la schizophrénie voire la maladie d'Alzheimer. Ce message est basé sur une vision rigide et non modifiable ou modulable de l'ADN.
Pourtant au cours des dernières décennies, il s'avère de plus en plus que la séquence d'ADN en tant que telle ne dit pas grand-chose et est largement contrôlée par une série de mécanismes qui bloquent, permettent ou favorisent son expression. Pour rappel, seul de 2% de nos 2000 gènes (à peu près autant que le grain de maïs) codent ces gènes ; le reste est considéré comme "non-codant" et était jusqu'à peu considéré "gènes poubelles". Il s'avère depuis que cette majorité de séquences non codantes ont une histoire fascinante avec des éléments transposables (E.T. comme quoi les scientifiques ont un sens d'humour) ayant pour origine des virus. En 1948, Barbara McClintock montre que des éléments non codants contrôlent la couleur des grains donc sans modifier la séquence ADN. Depuis, ces effets "épigénétiques" s'avèrent gérer des réactions importantes et de plus peuvent passer de génération à l'autre - sont donc "héréditaires" sans passer par la séquence codante. Ainsi, un stress ou autre évènement produisant pendant la maternité une réaction épigénétique peut se traduire par un syndrome (autisme par exemple). Des données expérimentales montrent par exemple qu'un stress peut être transmis sur plusieurs générations sans aucune modification de l'ADN mais uniquement par l'épigenèse, c.a.d. cette capacité d'allumer (ou d'éteindre) un gène qui se produira plus facilement chez le descendant de cette chaîne. Sur un plan plus évolutif, ces résidus d'origine virale se sont intégrés dans notre génome et permettent de mieux comprendre des sauts importants comme la sortie par nos ancêtres poissons des eaux pour le milieu terrestre. Ces séquences virales se sont intégrées pour le meilleur et parfois pour le pire (cancers) notamment dans le contrôle du système immunitaire.
Ce système opère aussi dans les plantes bien entendu. Le génome du maïs abrite 80% de E.T. et 68% de celui du riz ! Ainsi, la domestication du maïs cultivée depuis 9000 ans par les civilisations amérindiennes s'est faite grâce à l'intervention d'un ET qui a activé un gène et facilité la mutation d'un autre gène. Il en est de même pour la couleur de l'orange sanguine ou du raisin blanc ou de la couleur des variétés des tomates.
En résumé, l'ADN est largement contrôlé par des séquences virales importées au cours de l'évolution montrant combien les choses ne sont pas aussi simples que la séquence génétique. On verra dans un autre résumé, combien les méthodes utilisées pour déduire la fraction "génétique " de l'ADN est contestable et souffre de handicaps majeurs.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22427337/
https://www.nature.com/articles/s41467-020-17874-2
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15143274/
https://bionumbers.hms.harvard.edu/search.aspx?trm=rize+transposable+elements