Son père a été interpellé alors qu'il se rendait à son travail sur un chantier lors d'un banal contrôle routier. Il se retrouve aujourd'hui enfermé en Centre de Rétention. Enfermé et menotté lors de ses déplacements tel un criminel. Son seul tort a été de se réfugier dans un pays où toute sa famille est déjà régularisée. Son père, le grand-père d'Omer Ali, a travaillé en France pendant 17 années. Son frère, l'oncle d'Omer Ali est lui aussi régularisé ; il travaille depuis 22 ans ainsi que sa femme et sa fille est étudiante.

Monsieur T. père d'Omer Ali, a fui la Turquie pour la seule raison qu'il est Kurde. Cette simple affirmation en Turquie peut lui coûter un emprisonnement de plusieurs années où il sera torturé avant d'être jugé.
Monsieur T. ne fait pas de politique et n'est pas militant. Il affirme juste son appartenance à une culture et un peuple. Mais pour rappel, être "militant" de la cause kurde c'est lutter contre DAESH et la politique d'Erdogan. C'est bien pour cette raison que les conditions des Kurdes sont régulièrement montrées en exemple ainsi que l'incroyable émancipation des combattantes kurdes, dont le Conseil Départemental de Haute-Garonne met à l'honneur ces prochains jours à l'occasion d'une exposition photo et d'un Ciné-débat (Kurdistan : la guerre des filles) au nom de la démocratie française. Cette même démocratie qui n'hésite pas à maintenir en rétention, enfermé et menotté lors de ses déplacements.

Monsieur T. n'est en rien un criminel. Il est juste un père de famille qui élève son fils avec ses valeurs et celles de la République Française. Omer Ali est arrivé en France à l'âge de 3 ans et baigne entre la culture kurde de sa famille et les valeurs de la République qui l’ont bercé depuis son arrivée, notamment par l'instruction scolaire. Omer Ali parle un français d'une justesse exemplaire.
Le regard sérieux, Omer Ali ne peut retenir les larmes qui coulent le long de sa joue. Une enfance qui se brise chaque jour un peu plus. Omer Ali ne comprend pas pourquoi il n'a pas vu son père depuis exactement un mois jour pour jour, le 23 mars, jour de l'arrestation.
Un mois après, Omer Ali revoit son père menotté et entouré de policiers, à la veille des vacances scolaires. C'est ce même jour que la décision de maintenir ce père de famille enfermé en rétention a été prise par le Juge des Libertés et de la Détention, alors que la probabilité que Monsieur T. puisse être en fuite est nulle, vu que le Tribunal Administratif n'a pas statué sur l'Obligation de Quitter le Territoire Français.
Il est essentiel que la Justice ordonne une décision plus "humaine" ce qui permettrait à la famille d'être à nouveau réunie.
Il faut que chacun prenne ses responsabilités dans cette affaire avant que le pire n'arrive.