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Billet de blog 9 décembre 2025

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Musulmans, citoyens, et rien d’autre

Il y a des mots qui tuent, pas d’un coup, non. Insidieusement. Comme un poison qui s’infiltre, qui ronge la confiance, qui divise. Parmi ces mots, il en est un qui revient sans cesse, comme une litanie : « Mélenchon courtise les musulmans ».

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il y a des mots qui tuent, pas d’un coup, non.

Insidieusement.

Comme un poison qui s’infiltre, qui ronge la confiance, qui divise. Parmi ces mots, il en est un qui revient sans cesse, comme une litanie : "Mélenchon courtise les musulmans."

Quand on accuse un homme politique de "courtiser les musulmans", on ne parle pas de stratégie électorale. On parle de manipulation.

On sous-entend que les citoyens musulmans son un troupeau docile, prêt à voter pour quiconque leur promet un os à ronger. On nie leur intelligence, leur conscience politique, leur citoyenneté, c'est un véritable mépris. 

Une insulte à leur capacité à penser, à choisir, à s’engager librement, comme tout autre citoyen. Une insulte qui réduit des millions de Français à une seule dimension : leur religion.

En ce jour de la commeration  de la laïcité , la laïcité , ce n'est pas le silence , c'est la neutralité.

La laïcité, ce n’est pas exclure  les musulmans de la sphère publique.

C’est garantir que l'Etat de rester neutre  face à toutes les croyances.

C’est protéger chaque citoyen, quelle que soit sa foi, son absence de foi, ou sa manière de vivre sa spiritualité.

Mais aujourd’hui, certains transforment la laïcité en arme de stigmatisation .

Ils brandissent ce principe comme un étendard pour discréditer, pour marginaliser , pour faire taire . 

La laïcité , ce n'est pas nier l'existence des musulmans, c'est refuser que quiconque soit traité différemment à cause de sa religion.

Quand on parle des "musulmans" comme d’un bloc monolithique, on commet une essentialisation. On gomme leurs différences, leurs opinions, leurs engagements variés. On les transforme en menace imaginaire, en "communauté" homogène et suspecte.

Un musulman, c'est d'abord un citoyen. Un ouvrier. Un médecin. Un étudiant. Un retraité. Un militant.

Comme les  autres, comme un agriculteur défendant ses terres. Comme un retraité manifestant pour ses pensions. Comme un jeune votant pour la première fois. Son engagement politique n'a rien à voir avec sa religion. C'est un droit. Pas un  "communautarisme ".

Certains osent et parmi eux récemment une journaliste, prétendre que "rallier les musulmans" passerait par des propos antisémites. 

Les musulmans, comme tous les Français, se battent pour la justice, la dignité, les droits. 

Pas pour soutenir des idéologies racistes.

La République n'a rien à craindre des musulmans. Elle a tout à craindre de ceux qui transforment la suspicion en doctrine. 

De ceux qui, sous couvert de "défendre la laïcité", alimentent les fantasmes, attisent les peurs, divisent la société. 

Les musulmans ne sont pas un "problème" à gérer. Ce ne sont pas des "électeurs à séduire" par des promesses creuses.  Leur vote n’est pas un "vote communautaire".

La République , ce n'est pas une question de religion , c'est une question de justice, de liberté, d'égalité. Les musulmans ne sont pas un "lobby" à courtiser. 

Et leur engagement politique ne  relèvent pas  de leur foi, mais de leur droit le plus strict comme n''importe lequel des citoyens. Rien de plus, rien de moins. 

La République doit les protéger, pas les suspecter, pas les instrumentaliser.

Parce qu'au bout du compte , Ils sont musulmans, citoyens et rien d'autre et la seule question qui vaille, c'est sommes nous tous égaux devant la République ? Ou certains  sont-ils condamnés à prouver, encore et toujours, qu'ils le méritent ?  

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