GABON / 15 OCTOBRE 2011 – 15 OCTOBRE 2013 : LA LUTTE CONTINUE EN MEMOIRE DU PRESIDENT PIERRE MAMBOUNDOU LE HEROS NATIONAL. UNE MESSE SERA CELEBREE A 18 HEURES EN LA CATHEDRALE SAINTE MARIE DE LIBREVILLE SUIVIE D'UN MOMENT FRATERNEL A LA RESIDENCE DE FEU LE PRESIDENT PIERRE MAMBOUNDOU DU QUARTIER BEAU-SEJOUR.
Porter la promesse démocratique au Gabon
Par BRUNO B. MOUBAMBA
Secrétaire Politique en charge de la communication de l’Union du Peuple Gabonais.
Il n’est point d’autre défi qui vaille pour le Parti de Pierre Mamboundou, que celui de coller à sa vocation historique. A savoir : porter à l’échelle nationale la promesse démocratique qui fut au cœur de l’engagement déterminé des pionniers de l’UPG, prêts au sacrifice suprême et en première ligne du combat contre le règne absolu du parti unique. A cet égard, le contexte de la commémoration des deux ans d’anniversaire de la mort de son leader charismatique et chef de file de l’opposition gabonaise, sonne comme une exhortation à maintenir intacte la flamme de l’espérance pour le rêve toujours partagé au sein de sa famille politique, d’une République forte et plus juste envers ses enfants d’origines et obédiences culturelles et sociales diverses, se concrétise tôt ou tard. Oui, ce rêve longtemps caressé par les pères fondateurs ne doit pas mourir. Et la responsabilité qui incombe à l’appareil dirigeant de l’UPG est de se l’approprier pour le partager au-delà des bastions traditionnels du parti, dont il est bon de rappeler que l’ambition qui lui a été assignée dès sa création est de ne pas céder à la tentation du repli identitaire, mais plutôt de rassembler l’ensemble des gabonais.
A ce propos, le cap est bien fixé depuis lors : « conscients de l’urgence à instaurer une démocratie libérale et pluraliste pour un développement harmonieux du Gabon (…) dans le respect des lois et règlements en vigueur en République gabonaise, des citoyens gabonaise qui font de l’unité et de la construction nationales, de la moralisation de la vie publique, ainsi que de la Justice sociale leurs idéaux, ont décidé de créer l’Union du peuple gabonais».
Aujourd’hui, près d’un quart de siècle après sa création, la contribution du Parti à la réalisation de l’idéal démocratique au Gabon est inestimable. Et tout au long de son vécu, le rôle de son président – fondateur dans l’enracinement de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance ou de la justice sociale, n’est que plus méritoire à ce jour au regard de l’ampleur des difficultés qui assaillent les populations, gagnées par le sentiment d’abandon dans l’arrière-pays surtout, et même dans les principaux centres urbains. D’évidence, avec la mort brutale de Pierre Mamboundou, les populations locales considérées comme des «sans-voix» ont sans doute perdu leur meilleure écoute, capable de remonter objectivement leurs complaintes quotidiennes au pouvoir.
On ne le dira jamais assez, le leader de l’UPG reste un modèle d’homme politique rare sur l’échiquier, en raison de son destin exceptionnel unique. Jamais, en effet, il n’a cédé aux compromissions et choisi les raccourcis pour se frayer un chemin. Droit dans ses bottes, pour ainsi dire, son combat pour l’unité par la justice et la fin des privilèges, doit demeurer la meilleure source d’inspiration pour l’appareil du parti et l’ensemble des militants.
En cette période de veille électorale, qui précède les élections locales en vue du renouvellement des Conseils municipaux et locaux, le moment est propice pour s’approprier son volontarisme et son courage, afin de reprendre le flambeau du combat militant, puis réactiver les symboles idéologiques fédérateurs (démocratie, justice, état de droit, économie, sécurité, éducation…) qui permettent de transcender les tensions internes autour de son héritage, pour regarder enfin dans la même direction. En somme, célébrer son anniversaire nécessite pour l’UPG de faire acte de présence utile sur le terrain, en étant à l’offensive face aux partis de la majorité présidentielle, pour préserver tout au moins la centaine d’élus locaux actuels, voire pour conquérir certaines municipalités et Collectivités locales, indispensables pour un parti de gouvernement, mais surtout «présidentiel» et toujours attendu sur la ligne de départ lors des grandes échéances électorales rythmant la vie démocratique dans le pays.