Libreville le 15 novembre : Bien que les cours aient été suspendus sur toute l’étendue du territoire par le Gouvernement de notre pays, une certaine tension est encore palpable dans les rues de la capitale gabonaise.

Nous avons constaté de visu que depuis ce matin, un certain nombre d’élèves n’ont pas envie de rentrer à leurs domiciles. Ils étaient pour la plupart, au bord de certains établissements en train de taper sur des voitures et sauter sur des capots de véhicules en badinant. Ali BONGO ONDIMBA devrait cesser de faire dans l’autisme politique : Garder son Ministre (controversé) de l’Education Nationale, comprendre son erreur, sortir un dispositif sécuritaire disproportionné contre des enfants mineurs, ne pas respecter ses engagements vis-à-vis du personnel enseignant …etc. Tout cela n’est pas très acceptable !
Au risque de nous tromper, on ne voit pas comment la sérénité pourrait revenir rapidement dans tous les établissements du Gabon. Il faudrait commencer par faire démissionner le Ministre de l’Education que nous demandons (à titre personnel) depuis des mois et notamment depuis la « crise des recalés du BAC 2013 » en mai/juin. Ensuite, il faudrait régulariser la situation de tous les enseignants et surtout celle des « vacataires » sans salaires depuis des années. Pourquoi ne pas annuler des événements sans intérêts pour payer les enseignants ? On aurait de l’argent pour de l’événementiel au Gabon et nullement pour les transmetteurs du savoir ? Dans la Rome antique on parlait du « pain et des jeux » mais au Gabon c’est « des jeux sans le pain ».
Notre pays a besoin d’un débat en profondeur sur les « réformettes » de l’actuel Ministre de l’Education. On ne peut pas accepter par exemple que l’ex-prestigieux Lycée Léon MBA soit déclassé au 8e rang des établissements du Gabon et qu’on s’y entasse parfois à cent (100) par classe. Ce n’est pas parce que certains ont les moyens de mettre leurs enfants au Lycée français de Libreville, à Londres, Paris ou Johannesburg qu’il faut qu’ils en oublient le « bien commun » de tous les Gabonais.
Sur les « réformettes », les plus préoccupantes sont bien entendu les conditions de passage de la classe de 3e à celle 2nde et de la classe de 1ere à celle de Terminale. Les conditions de passage de la classe de CM2 à la 6eme ne sont pas satisfaisantes. Les autorités du Gabon jouent avec la jeunesse de notre pays car elles n’ont aucune vision et ne pensent qu’à s’engraisser.
En principe, le secteur de l’éducation fait partie des tâches régaliennes et donc obligatoires de l’Etat comme le secteur de la sécurité ou celui de la santé. On est donc surpris d’observer que le pouvoir gabonais en a fait un secteur concurrentiel en priorité ou l’indifférence et l’affairisme l’emportent sur la responsabilité de former des citoyens. La réponse aux préoccupations ne doit être ni la matraque ni la prison. Inventer le futur est un devoir régalien et les « élites » gabonaises » semblent manquer d’imagination par les temps qui courent. Là est tout le problème !
Au-delà de tout ce que l’on peut reprocher au deuxième Président de la République Gabonaise, force est de constater que l’Etat géré par Ali BONGO a un plus gros budget que celui de son père. Ou passe donc l’argent de l’Etat gabonais ? Tant que l’Etat-PDG ne répondra pas à cette question la réalité gabonaise ressemblera pour longtemps à une tragi-comédie où l’on se moque de la population. Jusqu’à quand ? Nous le saurons bientôt.
Bruno Ben MOUBAMBA