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Ben MOUBAMBA

Docteur en philosophie (Université de Reims) ; Docteur en sciences politiques (EHESS - Paris).

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Billet de blog 19 décembre 2013

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Gabon / Les « locales 2013 » frustrent les populations de Ndendé

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Les « locales 2013 » ont créé une grande frustration au Gabon en général et à Ndendé en particulier. Pour mémoire, l’Union du Peuple Gabonais (UPG) a présenté une liste de 19 membres dans le département de la Dola et une autre liste de 19 membres également dans la commune de Ndendé. Si l’on peut émettre des réserves sur une possible prééminence de l’UPG dans le département, il n’existe aucun doute sur la supériorité politique du parti fondé par feu le Président Pierre Mamboundou dans la cité de Ndendé. C’est donc avec une certaine sérénité que Madame Augustine Mamboundou et Monsieur Bruno Ben Moubamba, les deux têtes de liste de l’UPG à Ndendé ont lancé la campagne électorale devant aboutir au scrutin du 14 décembre 2013. Cette campagne s’est ouverte par un grand meeting sur la Place de la Liberté au cours du week-end du 7 et 8 décembre 2013, qui a permis à des centaines d’habitant de découvrir la liste de l’Union du Peuple Gabonais. Les populations ont répondu massivement et la victoire n’a pas été une simple vue de l’esprit. Le bilan du Parti Démocratique Gabonais (au pouvoir depuis un demi-siècle) qui a mis en coupe réglé le Gabon parle contre ceux qui gouvernent le Gabon : malaise social, crise dans l’éducation, corruption, crimes rituels, habitat insalubre, …etc. Le système Bongo – PDG et ses affidés n’a plus aucun secret pour le Peuple Gabonais : le management politique par la misère et la paupérisation des populations là où l’UPG propose une prospérité partagée. Et c’est justement la paupérisation qui a permis au parti au pouvoir de « s’imposer » de façon déloyal dans le pays et à Ndendé. En quoi consiste donc la paupérisation politique ? Le pouvoir gabonais transforme les Gabonais en véritables mendiants par une misère sociale sans nom et cela lui permet de faire appel à des électeurs payés avec l’argent détourné du contribuable. Pour le seul cas de Ndendé (et ce n’est pas un détail) le Directeur Général du Budget (un haut-fonctionnaire qui se rêve un grand destin politique national) a dépensé plus de 2 milliards de francs CFA pour la conquête de Ndendé et du département de la Dola. Voilà à qui sert une partie des 3500 milliards de budget annuel de l’Etat Gabonais. Alors que le Peuple crie famine et que les élèves s’entassent à cent par classe dans certains établissements, au moment où les élèves du secondaire sont dans la rue ou que les syndicats dénoncent la destruction des secteurs de la santé et de l’éducation un membre du parti au pouvoir (le Directeur Général du Budget) n’a pas hésité à dilapider plus de deux milliards de francs CFA pour s’emparer frauduleusement du fief de l’Union du Peuple Gabonais. Comment a-t-il procédé ? Il a d’abord installé des kits d’enrôlement en juillet dans un hôtel de Mouila dans la province de la Ngounié. Ces kits ont permis d’enrôler des centaines d’éléments en raison de 70 000 francs CFA le volontaire à la corruption. Lorsque la technologie de GEMALTO a découvert des milliers de doublons sur le fichier électoral dit biométrique, la ville de Ndendé a été l’une des plus nettoyées, ce qui a énormément gêné la stratégie de M. Yves-Fernand Manfoumbi le Directeur Général du Budget : noyer la ville de Ndendé et le département de la Dola sous un déluge de bus et de compatriotes venus de tout le pays pour voter et toucher au minimum de 100 000 francs CFA par votant. C’est d’ailleurs à l’occasion de ces votes de la corruption organisée par M. Manfoumbi (qui utilise l’argent de l’Etat pour s’imposer politiquement) que le « bétail électoral » s’est exprimé avec des récépissés issus de l’enrôlement de juillet 2013. Yves-Fernand Manfoumbi aurait pu développer Ndendé avec les 2 milliards de francs CFA qu’il a gaspillé dans les Locales 2013. A Dilolo (15 kilomètres de Ndendé), il a préféré distribuer (par exemple) 10 millions de francs CFA à cent jeunes en furie qui réclamaient « leur argent » après s’être déplacés à la demande du Directeur Général du Budget. Le Gabon de 2013 est un Gabon qui n’a pas d’avenir car aucune perspective.

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