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Ben MOUBAMBA

Docteur en philosophie (Université de Reims) ; Docteur en sciences politiques (EHESS - Paris).

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Billet de blog 26 octobre 2013

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Gabon / Du vrai changement et de la bonne révolution gabonaise

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Avant d'entamer son nouveau jeûne politique, Bruno Ben MOUBAMBA avait plaidé pour la "révolution" devant les enseignants du syndicat CONASYSED en grève depuis le mois de septembre 2013.

Au troisième jour de ce nouveau ‘jeûne politique’, nous pensons à l’ancien Président sénégalais L.S. Senghor qui a rêvé d’une « civilisation de l’universel », dans laquelle « l’Homme Africain » jouerait un rôle fondamental. Sans doute, non en raison de sa « technicité » mais de sa générosité. Aujourd’hui, le fait qu’un Africain pense large est devenu une difficulté alors que nous devons analyser le double défi dans lequel nous placent la « mondialisation » et la « globalisation ». Premièrement, nous ne voyons notre « évolution » que sous le signe de la « vengeance ». Pour exister nous-mêmes, il faudrait nécessairement anéantir  nos adversaires par des guerres, des génocides, des coups d’état ou des troubles post-électoraux pour ne citer que ces maux. Deuxièmement, nous nous sommes mis à imiter sans recul, un modèle importé qui n’est pas toujours convainquant. Par exemple, nous pensons depuis quelques années seulement, que le « changement » c’est forcément l’alternance politique, car c’est ainsi que cela se passe à Paris, à Berlin, à Londres ou à Washington. En réalité, la question n’est ni de haïr nos ennemis, ni d’imiter nos référents.

  1. 1.    Nous ne devons ni haïr autrui ni l’imiter à tout prix

 Il faut partir de ce qui existe pour ouvrir, de ce que nous sommes pour appréhender le monde. Pas de haine, pas d’imitation … il faut d’autres valeurs au Gabon et partout en Afrique. Nous avons besoin d’un « autre monde » où la parole va redevenir essentielle. Toutes les cultures, tous les mythes fondateurs le reconnaissent : c’est la parole qui a tout créé. Ce pouvoir de la parole doit nous emmener à penser à nouveau l’humanité comme un fait divin. Car, si nous avons un intellect, c’est bien la preuve qu’il y a du « divin » dans l’être-humain. Et Il (Dieu) nous fait participer à sa divinité disent les Chrétiens.

Après le temps de la violence bestiale en Afrique, doit revenir (en cette terre du déploiement de l’oralité) le temps de la  parole qui guérit le cœur humain et qui restaure la dignité de chacun. Nous devons toujours savoir ce que nous voulons faire du temps qui nous  reste à vivre pour ne pas gâcher nos existences. Le vrai courage, la vraie spiritualité et le bon choix, c’est d’enseigner la vérité aux gens au lieu de vivre dans le mensonge. Justement, les Gabonais qui sont très attachés à la question du changement vont comprendre que le changement véritable est au-delà de celui des hommes. Le changement, selon nous, c’est réinventer une ou plusieurs normes pour vivre ensemble mais autrement ! Le changement ce n’est pas changer les hommes mais changer les normes : le courage vient de ce qu’on a une parole différente de ce que les gens veulent entendre. Les prophètes n’ont qu’une parole quand on leur oppose une tradition, souvent dépassée et devenue mensongère. C’est pourquoi, il a été dit que « la vérité vous rendra libres » …

  1. 2.    De la vraie révolution

 Socrate le père de la philosophie s’est heurté à la tradition devenue mensongère dans la Cité grecque, Judas et  le Sanhédrin (clergé) se sont opposés à la nouvelle vision du Christ. Cela montre à suffisance que nous avons toujours besoin d’une révolution, d’un changement de paradigme pour évoluer. Au sommet d’une vraie révolution digne de ce nom, il y a le Souverain Bien qui nous fait semblables. La révolution est d’essence éternelle et elle est par-delà le pouvoir politique car elle s’inscrit dans le processus de la tension créatrice au cœur de l’humanité. Enseigner au Peuple comment vivre selon le souverain bien. Voilà la révolution. La vraie.  L’humanité est en dieu. On ne peut pas séparer l’humanité de Dieu.

Dieu a créé le monde pour le rendre heureux ! La vraie révolution c’est de rendre l’humanité sensible au fait que « nous sommes des dieux » … l’absence de divinité nous bloque … il faut donc s’en remettre sans cesse à Dieu. Le changement : gouverner selon la volonté de Dieu et dans le sens de ce qu’il demande. . Heureux la Nation qui loue le Seigneur disent les textes sacrés. Enseigner au Peuple comment vivre selon le Souverain Bien, à la manière d'un Socrate, Moïse, Jésus ou Gandhi .... Voilà la révolution. La vraie. On ne peut pas séparer l’humanité de Dieu.

 Bruno Ben MOUBAMBA

bruno@moubamba.com

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