Pierre Alain Mounguengui, proche du Parti Démocratique Gabonais (PDG au pouvoir en république Gabonaise depuis un demi-siècle), candidat malheureux lors de la précédente élection à la présidence de la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT) a « remporté » officiellement dimanche 30 mars 2014 à Libreville cette élection dès le premier tour avec 26 voix contre 8 pour son adversaire, Jean de Dieu Moukagni Iwangou.

L’élection de l’ancien arbitre international a eu lieu à la suite d’une assemblée générale organisée à la chambre de commerce de Libreville, sous la supervision des représentants de la Fédération internationale de football association (FIFA) et ceux de la Confédération africaine de football (CAF). Et c’est ce qui rend cette opération électorale discutable. Comment les dirigeants de la FIFA ont-ils pu couvrir une opération qui relève plus de la politique que du sport ? Comment la FIFA a-t-elle pu faire l’impasse sur le contexte nauséabond qui a entouré cette élection et qui a favorisé en définitive le candidat du parti au pouvoir dans notre pays le Gabon ? Pourquoi la FIFA n’a-t-elle pas entendu les récriminations de M. Jean de Dieu Moukagni Iwangou qui a constaté que le président du « comité de normalisation » Dieudonné Ndoumbou Likouni, qui a assuré l’intérim du président de la FEGAFOOT était juge et partie dans cette affaire ? Quid de la tentative d’empoisonnement, des menaces et des tentatives d’enlèvement contre Jean de Dieu Moukagni Iwangou ? Les choses sont plus qu’évidentes : la FIFA et la CAF ont décidé d’appuyer le candidat du pouvoir gabonais à la tête de la FEGAFOOT en ne regardant pas de prêt le rôle du président du « comité de normalisation » M. Ndoumbou Likouni. Quelles sont été les arrangements de couloirs pour aboutir à ce résultat avant tout politique ? On ose à peine l’imaginer tant les us et les coutumes de ceux qui gouvernent la Gabon sont connues de tous. Pour mémoire, en mars 2013, la FIFA avait invalidé l’élection controversée de M. Moukagni Iwangou à la tête de la FEGAFOOT. Selon le recours en annulation, il aurait battu son adversaire M. Mounguegui par la fraude. Cette fois-ci, les conditions de transparence tant souhaitées par tous ont-elles été garanties ? Qu’il nous soit permis d’en douter.
Bruno Ben MOUBAMBA
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