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Billet de blog 5 juin 2025

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La famine en Algérie en 1867

Une famine qui a frappé l'Algérie  en 1867 en raison de la politique de terre brûlée de la France, de l'assassinat, du déplacement et de la confiscation des biens des paysans algériens, dans le but d'éliminer la résistance populaire.

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Une famine qui a frappé l'Algérie  en 1867 en raison de la politique de terre brûlée de la France, de l'assassinat, du déplacement et de la confiscation des biens des paysans algériens, dans le but d'éliminer la résistance populaire.

Avant l'occupation française, l'Algérie était très prospère, exportant des surplus de céréales et de fruits vers la France, l'Espagne et de nombreux pays européens, et était le principal fournisseur de blé de l'Europe. En effet, l'Algérie a fourni à la France les céréales dont elle avait besoin et l'a sauvée de la famine en lui accordant une aide alimentaire et des prêts sans intérêt, surtout après la Révolution française, compte tenu de l'isolement imposé à la France en Europe en raison de sa proclamation des principes de la Révolution française et des droits de l'homme. Les historiens français rappellent que l'émir algérien Abdelkader nourrissait les chevaux de son armée avec du blé et de l'orge, alors qu'il était difficile pour un Parisien d'obtenir chaque jour une miette de pain.

Le début de la famine et ses causes:

La famine apparaît en 1866, s'intensifie en 1868 et ne se termine réellement qu'en 1870. Elle est due aux guerres incessantes menées par l'armée française pour réprimer la résistance populaire et à sa politique de la terre brûlée, qui consiste à brûler les récoltes et à confisquer les terres.

Les Français brutaux, qui prétendaient avoir apporté la civilisation dans nos pays, ont pratiqué une politique de destruction et de famine, du criminel De Bourmont à Cluzel, en passant par le terroriste Général Pigou, entre autres. Elle s'est développée sous l'empereur Napoléon III, président de la République puis empereur jusqu'en 1870.

Témoignages au cœur de la tragédie:

❖ Correspondant français Tarnow :

* " Le pays des Beni Manasir est magnifique, les orangers et les arbres fruitiers sont splendides et organisés, on a tout brûlé, tout détruit.... Oh la guerre ! !! Combien de femmes et d'enfants nous ont fui vers les neiges de l'Atlas, et sont morts de froid et de faim (17 avril 1842)... Nous détruisons, nous brûlons, nous pillons, nous détruisons les maisons, nous brûlons les arbres fruitiers (5 juin 1841)... Je suis à la tête de mon armée, je brûle les cercles et les cabanes, je vide les granges de leurs grains, et j'envoie à nos postes de Meliana du blé et de l'orge (5 octobre 1842)."

❖ Général Lamoricière :

" ...Le lendemain, je descendis à Hamida, brûlant tout sur mon passage. J'ai détruit ce beau village [...] Des tas de cadavres entassés les uns sur les autres, dont les propriétaires sont morts gelés dans la nuit.... Ce sont les habitants des Beni Manasir, dont j'ai brûlé les villages et que j'ai traînés devant moi (28 février 1843)."

❖ Capitaine Lafaye :

" Les officiers donnaient aux paysans le choix entre la nourriture et l'extermination. Nous campions près du village et le général leur donnait un délai pour préparer la nourriture ou mourir. Nous pointions nos armes sur le village et nous attendions, et alors nous les voyions venir à nous avec leurs œufs frais, leurs moutons gras, leurs belles poules et leur miel très sucré " (Tlemcen, 17 juillet 1848).

❖ Terroriste Montagnac :

« Le général Lamoricière a anéanti vingt-cinq villages en une seule sortie, un acte des plus déshumanisants. »

❖ Général Pigou :

*"L'herbe ne doit pas pousser là où marchent les soldats de l'armée française, jusqu'à ce que le dernier Arabe d'Algérie s'agenouille comme un chien à nos pieds. Je prendrai d'assaut vos montagnes, je brûlerai vos villages et vos récoltes, j'abattrai vos arbres fruitiers, et alors je ne pourrai m'en prendre qu'à vous, parce que vous ne vous soumettez pas à la grande armée française !"

La famine et son impact sur les Algériens :

Au fur et à mesure que les combats s'intensifient, les céréales disparaissent des marchés, le bétail meurt et les prix des céréales montent en flèche. Des épidémies telles que le choléra, le typhus et d'autres maladies mortelles se répandent. Avec la perte des biens et des richesses, les Algériens s'appauvrissent et deviennent démunis.

Dans ces circonstances, la plupart des personnes touchées se sont mises à manger ce qui était abominable et interdit par la charia, comme manger des chats, du sang, des cadavres, et ainsi de suite, parce qu'elles n'avaient rien à manger. Alors que les Algériens souffraient de la famine et des épidémies, les autorités d'occupation ont refusé de leur prêter main forte et ont poursuivi leur politique destructrice.

Après l'aggravation de la crise alimentaire dans les campagnes, les Algériens affluent dans les villes, en groupes ou individuellement, hommes et femmes, et se transforment en squelettes ambulants. Les affamés agressent même les Français, non pas dans l'intention de les agresser, mais pour être emmenés en prison et y manger, s'assurant ainsi une subsistance régulière !

L'occupation tente d'exploiter la famine:

L'occupant tente d'exploiter le "cri de la faim" pour réaliser ses projets, à travers une campagne de christianisation menée par l'un des grands criminels français, le cardinal Lavigerie. Cette famine est associée à la personnalité de ce cardinal malveillant et impitoyable, qui utilise ces famines et leurs tragédies, notamment les enfants orphelins qui se retrouvent dans les camps de réfugiés.

Il parcourt l'Algérie, portant la croix à droite et le pain à gauche, pour prêcher le christianisme. Après avoir déployé de grands efforts pour convertir les enfants affamés, il fut surpris de constater que, dès qu'ils étaient guéris ou qu'ils avaient de la nourriture, ils fuyaient les centres de christianisation et retournaient à l'islam !

Le cardinal est perplexe et fait sa célèbre déclaration sur un ton hystérique et fou : "Ce peuple doit être sauvé de l'islam :

"Ce peuple doit être sauvé de l'islam, il ne peut être enfermé dans son Coran ! La France doit leur donner la Bible, ou les expulser dans les déserts loin du monde civilisé !"

Ainsi, l'occupation française a provoqué l'une des pires famines connues de l'histoire, une tragédie qui restera un témoignage de la barbarie du colonisateur et de ses crimes imprescriptibles.

La peinture de la famine  en Algérie  . conservé à   Constantine au musée National Cirta ,  huile sur toile, 309 × 234 cm Il est l'œuvre du célèbre peintre français Gustave Achille Guillaume, qui a été le témoin oculaire de la famine qui a tué 30,7 % des Algériens, provoquant un désastre démographique en Algérie à l'époque, puisque la population s'est effondrée pour ne plus compter que deux millions de personnes.

Illustration 1
Famine en Algérie © Gustave Achille Guillaume

Sources :

1. " La famine de 1867 et les revendications des Algériens des années 1960 pendant la colonisation française " par Mokhtari Al-Tayeb

2. " La famine noire dans l'Ouest algérien (1866-1868) : Facteurs - Faits - Effets" par Dr Bouras Mohamed

3. La famine de 1866-1868 : anatomie d'une catastrophe et construction médiatique d'un événement"

4. La famine de 1868 en Algérie d'après des textes algériens et français"

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