Alas, Iago ...
Aux drames du pouvoir c'est souvent Iago qui gagne.
Iago-Pompidou de l'appel de Rome en 1969, Iago-Giscard et son oui mais ... non ! en avril 69, Iago-Chirac et l'appel des 43 en 74, Iago-Chirac encore durant la campagne de 1981, la liste est longue ...
Il n'est pas certain que notre Président actuel ait lu Shakespeare ( Alas , il a déjà du mal avec la princesse de Clèves) mais peut-être le devrait-il.
François Fillon, "faithfull servant" béni des sondages, si lisse et si coiffé, voit, sans y toucher, ses concurrents s'abattre comme fétus de courte paille : Woerth, Borloo et MAM, (à qui il ne reste plus qu'un POM pour la soif des mauvais jours).
François FiLLon l'immaculé élevé chez les bons pères vient de dire que la démission de MAM était justifiée par des raisons "politiques et non morales".
Cette subtile dichotomie montre qu'il a rejoint la catégorie des puissants, ceux qui savent tout sacrifier au " bien commun", morale et fierté, donc tout sacrifier à leur ambition, même leur loyauté.
Alain Juppé ou Gérard Longuet, si compétents et expérimentés, font, dès qu'ils bougent, un fracas de batterie de cuisine : au vent du net leurs oreilles vont tinter.
Notre Premier ministre les défendra avec la même air désolé qui a si bien réussi quand il soutenait Woerth ou MAM.
Quand déploiera-t-il ses deux ailes (LL)? Comment se transformera-t-il en Iago?
Il me semble qu'il en a déjà donné des signes.