Trump a récemment menacé d'intervenir militairement contre un État souverain, membre de l'UE, et membre de l’Otan !
Certains pensent qu'il s'agit là d'une énième diatribe, et qu'il est bon (voire prudent) de laisser son auteur vitupérer.
Mais les choix stratégiques américains envers le Groenland ne sont pas nouveaux et le fait de les réaffirmer avec tant de violence ne peut qu'être inquiétant.
Notamment, quand le changement climatique va influer sur l'accès à des voies maritimes et à l'exploration éventuelle de zones jusque là relativement épargnées par la rapacité.
Face à ces déclarations belliqueuses d'un "allié", fut-il le plus puissant du monde (encore actuellement), il apparaitrait logique de répondre, quitte à choisir le registre de la réponse.
Mais ne rien dire laisse dubitatif, voire pantois.
L'Europe a nommé un commissaire à la défense qui pense que la Russie tentera d'envahir un autre pays européen d'ici 2030.
On pourrait croire que les lignes rouges évoquées Poutine (et ses prédécesseurs) depuis 30 ou 40 ans, n'ont pas été entendues ou que les défaillances très visibles de l'armée russe soient mises de côté. C'est vrai que la machine de guerre russe (ils ont, eux, mis en place une économie de guerre) fonctionne et qu'elle permettra de renouveler le matériel et même, au vu des expériences parfois douloureuses de la guerre en Ukraine, de l'améliorer.
Mais les pertes humaines resteront lourdes à supporter, dans un pays qui ne peut pas forcément se le permettre. Notamment au regard de son évolution démographique, y compris et surtout en relation avec l'immensité de son territoire. Territoire dont les richesses pourraient attirer des convoitises, y compris d'"alliés.
L'Europe a nommé une haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Silence !
Outre que ces postes ne paraissent pas bien définis dans les traités européens, surtout celui de la défense, il sont tenus par des membres plus inquiets par leur voisin (l'histoire peut en partie l'expliquer) que par les USA.
Ils sont, de plus, fraichement nommés. Mais ceci n'explique pas le manque de réaction de la Présidente de la Commission, malade il est vrai et qui ne souhaite pas être remplacée provisoirement, des commissaires, ou des principaux membres de cette union tant vantée et tant absente, dans une situation délicate.
Le manque de réaction, la peur de brusquer notre principal "allié", celui qui se permet d'écouter tout azimuts, y compris les chefs d'états alliés, de pénaliser leurs économies, n'est pas forcément un signe de bon sens ou d'intelligence.
A l'heure où la chambre des représentants se retourne contre la CPI, bientôt suivie par le Sénat et, vraisemblablement par celui qui va être Président d'ici 7 jours, traduisant une nouvelle attaque contre le droit international, dont ils s'affranchissent de plus en plus en favorisant la politique du fait accompli, du coup de force, il serait illusoire de croire pouvoir amadouer ces bellicistes pars des silences ou des sourires ou des (nouveaux) achats de ses produits qu'ils soient ou non militaires!
La lâcheté n'a jamais fait une bonne politique !