Au moment où la Grande Bretagne annonce 17 000 morts du COVID 19, le Financial Times explique qu'il faut compter plus sûrement 41 000 victimes du virus. C'était il y a déjà quelques jours puisque le chiffre officiel approche des 20 000.
La Belgique a un taux de mortalité par habitant très élevé. Mais les responsables du pays disent que la Belgique compte tous les morts dus au virus, ce qui n'est pas (selon eux) le cas de leurs voisins (dont les Pays Bas).
L'Espagne est un des pays qui compte le plus de morts mais il est notoire que tous les morts des maisons de retraite ne sont pas comptés. Les régions de Barcelone et de Madrid annoncent plusieurs milliers de morts ainsi dues au virus.
Il est évident que beaucoup de pays ne comptent pas, soit qu'ils ne le souhaitent pas, soit qu'ils en soient incapables, le nombre de morts.
Il est possible que la Chine ait menti sur un certain nombre d'informations et que les services de renseignements du monde entier aient quelque peu mal évalué la situation.
L'Italie annonce que 17 000 soignants sont touchés par le virus, que 130 médecins sont morts et environ une quarantaine d'infirmier(e)s. .
La France compte et recompte les masques qui sont commandés, qui sont en cours de commande, qui sont en train d'arriver et qui manquent encore tragiquement aux endroits essentiels.
La France ne compte pas le nombre de morts parmi les personnels soignants, y compris hors de l'hôpital.
La France ne compte pas le nombre de maires et conseillers municipaux morts du virus. Sachant que, bien plus que le déroulement des élections, les opérations de dépouillement posaient problème.
Sachant que, de fait, les responsables français ont tablé, comme dans les pays voisins sur l'immunité collective, à combien ont-ils estimés le nombre de morts possibles, avec l'espoir de présenter ce chiffre comme une victoire ? tout en préservant l'essentiel de l'activité économique.
Question subsidiaire : était-ce une raison suffisante pour ne rien préparer (tout en tenant des réunions de "cabinet de guerre" (ou de guère) ?
Dans un monde où, comme le disait Macron, il n'y a pas d'argent magique, on découvre une valse ahurissante de milliards, de centaines de milliards. "ce n'est pas une question d'argent", "on fera ce qu'il faudra" "on sauvera l'économie", etc, etc
Bruno Le Maire, l'homme aux 2.5 % de suffrages lors des primaires de la droite se démène, donne des informations, des chiffres, encore des chiffres, des assurances. En fonction de la météo ressentie de l'opinion (opinion du MEDEF et opinion générale). Il n'y aura pas d'aides pour les entreprises qui auront leur siège social dans un paradis fiscal... Sachant que la liste française est tellement courte qu'elle en oublie les paradis essentiels. Mais, finalement, le gouvernement n'assume même plus cette "politique" et revient en arrière.
Il y aura des contrôles, à postériori, pendant 5 ans disent les agents des impôts. Mais pour les TPE et les indépendants. Quid des grandes entreprises ?
Et pendant ce temps-là, des chiffres, encore des chiffres, Qui sont remplacés par d'autres le lendemain. Noyer les citoyens sous l'information, la contre information, la fausse information, le mensonge et se plaindre ensuite des fake news, réelles ou pas.
Les masques n'en finissent pas d'arriver. on passe aux tests, 300 000 par semaine dit le Dr de la Santé, 500 000 dit le lendemain le Ministre, le lendemain et ajoute le lendemain et même 700 000.
Et à chaque fois, on cherche le sens. Qu'est ce qui va être mis en œuvre ? Comment ? Par qui ? Avec quel moyens ? Pour quels objectifs ? avec quel planning ? (on hésite encore à parler de planification)
Quelles aides ? pour quelles entreprises ?
Quels liens avec les nécessités de prendre en compte les changements climatiques ?
A se demander si, à force de mentir, tricher, viser le court terme, sauver les meubles, sauver son intérêt personnel, sa carrière, son "destin" ou ce qu'on en croit, on ne se prépare à guère.
Ce ne sont pas les commandes passées, par anticipation cette fois encore, (le logiciel n'étant pas le même que celui du matériel médical) de grenades lacrymogènes ou autres, qui permettront de se préparer après guère.
"la cité étant au service des personnes, le pouvoir doit reposer sur leur confiance et s'efforcer de la maintenir par un contact permanent avec l'opinion. Sans doute, cette opinion peut-elle, doit-elle, être guidée, mais elle ne doit être ni violentée ni dupée, et c'est en faisant appel à sa raison que le chef doit déterminer en elle la conviction.... L'Etat au service des personnes ne doit ni les contraindre ni se servir d'elles comme d'instruments aveugles pour des fins qu'elles ignorent. Leurs droits doivent être garantis par un ordre juridique stable" disait Marc Bloch dans l'étrange défaite.
Cette lecture a encore tout son sens !