Catherine Dessus

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Billet de blog 14 mars 2016

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EDF et le nucléaire : l’enfer c’est les autres !

EDF, ses difficultés financières et le nucléaire font depuis quelques semaines régulièrement la une des journaux. La démission récente de son directeur financier déclenchée par son différent avec le président d’EDF et le gouvernement sur l’opportunité d’investir une bonne vingtaine de milliards d’€ dans la construction de deux EPR à Hinkley Point alors que ceux de Finlande et de Flamanville n’en finissent pas d’essuyer des retards et des surcoûts émeut les marchés : l’action d’EDF perd 0,9 euro (8%) dans la journée du 7 mars à l’annonce de cette démission.

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Ingénieur et économiste, Président de l’association Global Chance

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

EDF, ses difficultés financières et le nucléaire font depuis quelques semaines régulièrement la une des journaux. La démission récente de son directeur financier déclenchée par son différent avec le président d’EDF et le gouvernement sur l’opportunité d’investir une bonne vingtaine de milliards d’€ dans la construction de deux EPR à Hinkley Point alors que ceux de Finlande et de Flamanville n’en finissent pas d’essuyer des retards et des surcoûts émeut les marchés : l’action d’EDF perd 0,9 euro (8%) dans la journée du 7 mars à l’annonce de cette démission. Emmanuel Macron doit monter au créneau dès le 8 au matin sur France  Inter pour exprimer toute sa confiance dans ce projet et tenter de rassurer les marchés…

Un peu d’histoire

Cette descente aux enfers financiers d’EDF ne date pas d’hier. Remontons dix ans plus tôt, en 2006, quand le gouvernement décide de donner son feu vert à la construction d’un EPR à Flamanville, sans même attendre le lancement  du débat que doit organiser la Commission du débat public sur l’opportunité de sa construction… De nombreuses voix se font pourtant entendre pour mettre en garde EDF et les pouvoirs publics contre ce projet. Le numéro 18 des cahiers de Global Chance «  l’EPR, un réacteur inutile et dangereux » paru deux ans plus tôt donne bien le ton des critiques et des mises en garde qui seront développées au cours du débat de 2006 : complexité excessive du projet, incertitudes sur la sûreté et la sécurité revendiquées par EDF, doute sur l’intérêt de maintenir deux ingénieries concurrentes sur le nucléaire en France (Areva et EDF), doute sur les perspectives d’exportation d’EPR , affirmation de l’inutilité de moyens de production supplémentaires d’électricité en base pour la France avant 2030, contestation des prévisions de coût du MWh affichées par EDF, etc…

Ces mises en garde, comme celles exprimées par Ségolène Royal lors du débat présidentiel sont bien vite balayées dès l’élection du nouveau président.  A la fin de l’année 2007, dans l’euphorie dudiscours officiel sur l’irrésistible renaissance du nucléaire mondial , le cours de l’action EDF atteint des sommets à plus de 85 € (95€ 2016), une affaire pour l’Etat qui en possède plus de 85%. Depuis le cours de l’action a été divisé par 9 et l’Etat, autant dire nous les citoyens, a perdu près de 160 milliards € 2016, l’équivalent de 7,5 % du Pib.

Les avatars du nucléaire y seraient-ils pour quelque chose ?

 Que nenni nous affirme son président :

- Premier argument repris en boucle par le gouvernement : ce n’est surtout pas la politique d’EDF qu’il faut accuser, c’est la chute des prix de gros sur le marché européen due à la surcapacité de production. On a pourtant bien du mal à imaginer que les exportations massives d’électricité principalement nucléaire auxquelles EDF se livre  (70 à plus de 90 TWh ces dernières années, jusqu’ à plus de 15% de sa production) dont elle tire une grande fierté (EDF premier exportateur européen d’électricité) n’a aucune influence sur le prix de marché de l’électricité. Un peu comme si l’Arabie saoudite après avoir largement desserré ses quotas d’exportation se plaignait de ce que ses concurrents fassent baisser dangereusement le cours du baril…

- Second argument : les énergies renouvelables profitent d’une obligation d’achat à des tarifs qui faussent le marché au détriment du nucléaire. C’est oublier un peu vite les subventions explicites ou implicites dont la filière nucléaire a largement bénéficié tout au long de son développement (recherche publique, prêts garantis par l’Etat, etc.) et dont elle bénéficie toujours  (prise en charge par l’Etat d’un accident majeur éventuel, aléas futurs du démantèlement et du stockage des déchets, etc). Et le président d’EDF d’ajouter :  

« La question se pose de savoir comment justifier un investissement à temps long dans le nucléaire lorsque les signaux de prix sont bas. Lorsque le marché est déséquilibré, il faut garantir un prix pour le nucléaire comme pour les énergies renouvelables. C'est le choix retenu, à juste titre, par les Britanniques ». Il revendique ainsi pour la mise en place  d’EPR (simplifiés ou non) de mesures tarifaires dont la justification pour les renouvelables reposait sur l’acquisition de la maturité technico-économique des filières, ce qui laisse un doute sur celle de la filière nucléaire et pose la question de la pertinence de fonder l’avenir électrique du pays sur une filière dont la rentabilité éventuelle suppose une pérennité de politiques de soutien  sur 40 ou 50 ans.

- Troisième argument : les gaz à effet de serre. C’est vrai que l’électricité nucléaire produit beaucoup moins de CO2 par kWh que l’électricité charbon ou gaz. Mais c’est aussi le cas de l’éolien ou du photovoltaïque et de l’hydraulique qui, quant à elle, vient aujourd’hui au secours du nucléaire aux périodes de pointe. Sans compter les économies d’électricité…

- Quatrième argument : la France est et doit rester une grande puissance nucléaire à l’exportation. C’est ce qui justifierait aux yeux d’Emmanuel Macron l’opération Hinkley Point. Et puis EDF travaille sur un EPR simplifié qui ne saurait manquer d’être très compétitif à la fois vis-à-vis de ses concurrents nucléaires et des autres moyens de production existants ou à construire. Mais cet argument se heurte au constat d’une diminution progressive et importante des coûts des filières renouvelables comme le photovoltaïque et dans une moindre mesure l’éolien, dans un contexte historique de coûts constamment croissants des différents paliers des réacteurs à eau pressurisée. D’autre part il faut bien prendre conscience que la France, même quand elle apparaissait effectivement aux yeux du monde comme incontournable dans la filière nucléaire n’a jamais réussi à développer un véritable marché de ses réacteurs à l’étranger. Pour 58 réacteurs PWR construits en France depuis une quarantaine d’années, la France a vendu à l’étranger 11 réacteurs (trois en Belgique, deux en Corée du Sud, deux en Afrique du Sud et quatre en Chine). Sans compter qu’EDF se trouve aujourd’hui objectivement en retard par rapport à ses concurrents sur son propre produit EPR ou sur des produits analogues. Si, comme c’est très probable, le premier EPR de Taïshan en Chine diverge bien avant le réacteur de Flamanville, l’industrie chinoise dont on connaît la compétitivité se trouvera en excellente position vis-à-vis d’EDF sur un marché mondial limité à quelques réacteurs par an.

- Cinquième argument : le nucléaire rénové après « Grand carénage », avec un coût prévu de l’ordre de 63 à 70 € par MWh si tout va bien, sera très compétitif en base et restera indispensable pour satisfaire aux besoins d’électricité nationaux qui ne peuvent que croître de façon spectaculaire dans la décennie qui vient. De plus grâce à la modulation de la puissance des réacteurs qu’EDF propose, le nucléaire viendra au secours de l’électricité renouvelable, variable par nature pour l’éolien et le photovoltaïque qu’impose la loi de transition énergétique  (40% en 2030). Mais d’une part la croissance de consommation d’électricité nécessaire à cette stratégie est totalement irréaliste et d’autre part le projet de modulation de la puissance des réacteurs au niveau requis , non sans risques d’accident, conduirait à une augmentation du coût/MWh de 35%.

- Dernier argument qui va droit au cœur des français : l’indépendance énergétique de la France irremplaçable que nous procurerait la filière nucléaire. Sauf que la totalité de l’uranium qui fait marcher nos centrales est étranger, ce qui réduit d’autant notre indépendance (figure ci-dessous)

Taux d’indépendance énergétique officiel et réel

EDF, ses difficultés financières et le nucléaire font depuis quelques semaines régulièrement la une des journaux. La démission récente de son directeur financier déclenchée par son différent avec le président d’EDF et le gouvernement sur l’opportunité d’investir une bonne vingtaine de milliards d’€ dans la construction de deux EPR à Hinkley Point alors que ceux de Finlande et de Flamanville n’en finissent pas d’essuyer des retards et des surcoûts émeut les marchés : l’action d’EDF perd 0,9 euro (8%) dans la journée du 7 mars à l’annonce de cette démission. Emmanuel Macron doit monter au créneau dès le 8 au matin sur France  Inter pour exprimer toute sa confiance dans ce projet et tenter de rassurer les marchés…

 Un peu d’histoire

Cette descente aux enfers financiers d’EDF ne date pas d’hier. Remontons dix ans plus tôt, en 2006, quand le gouvernement décide de donner son feu vert à la construction d’un EPR à Flamanville, sans même attendre le lancement  du débat que doit organiser la Commission du débat public sur l’opportunité de sa construction… De nombreuses voix se font pourtant entendre pour mettre en garde EDF et les pouvoirs publics contre ce projet. Le numéro 18 des cahiers de Global Chance «  l’EPR, un réacteur inutile et dangereux » paru deux ans plus tôt donne bien le ton des critiques et des mises en garde qui seront développées au cours du débat de 2006 : complexité excessive du projet, incertitudes sur la sûreté et la sécurité revendiquées par EDF, doute sur l’intérêt de maintenir deux ingénieries concurrentes sur le nucléaire en France (Areva et EDF), doute sur les perspectives d’exportation d’EPR , affirmation de l’inutilité de moyens de production supplémentaires d’électricité en base pour la France avant 2030, contestation des prévisions de coût du MWh affichées par EDF, etc…

Ces mises en garde, comme celles exprimées par Ségolène Royal lors du débat présidentiel sont bien vite balayées dès l’élection du nouveau président.  A la fin de l’année 2007, dans l’euphorie dudiscours officiel sur l’irrésistible renaissance du nucléaire mondial , le cours de l’action EDF atteint des sommets à plus de 85 € (95€ 2016), une affaire pour l’Etat qui en possède plus de 85%. Depuis le cours de l’action a été divisé par 9 et l’Etat, autant dire nous les citoyens, a perdu près de 160 milliards € 2016, l’équivalent de 7,5 % du Pib.

Les avatars du nucléaire y seraient-ils pour quelque chose ?

Que nenni nous affirme son président :

- Premier argument repris en boucle par le gouvernement : ce n’est surtout pas la politique d’EDF qu’il faut accuser, c’est la chute des prix de gros sur le marché européen due à la surcapacité de production. On a pourtant bien du mal à imaginer que les exportations massives d’électricité principalement nucléaire auxquelles EDF se livre  (70 à plus de 90 TWh ces dernières années, jusqu’ à plus de 15% de sa production) dont elle tire une grande fierté (EDF premier exportateur européen d’électricité) n’a aucune influence sur le prix de marché de l’électricité. Un peu comme si l’Arabie saoudite après avoir largement desserré ses quotas d’exportation se plaignait de ce que ses concurrents fassent baisser dangereusement le cours du baril…

- Second argument : les énergies renouvelables profitent d’une obligation d’achat à des tarifs qui faussent le marché au détriment du nucléaire. C’est oublier un peu vite les subventions explicites ou implicites dont la filière nucléaire a largement bénéficié tout au long de son développement (recherche publique, prêts garantis par l’Etat, etc.) et dont elle bénéficie toujours  (prise en charge par l’Etat d’un accident majeur éventuel, aléas futurs du démantèlement et du stockage des déchets, etc). Et le président d’EDF d’ajouter :  

« La question se pose de savoir comment justifier un investissement à temps long dans le nucléaire lorsque les signaux de prix sont bas. Lorsque le marché est déséquilibré, il faut garantir un prix pour le nucléaire comme pour les énergies renouvelables. C'est le choix retenu, à juste titre, par les Britanniques ». Il revendique ainsi pour la mise en place  d’EPR (simplifiés ou non) de mesures tarifaires dont la justification pour les renouvelables reposait sur l’acquisition de la maturité technico-économique des filières, ce qui laisse un doute sur celle de la filière nucléaire et pose la question de la pertinence de fonder l’avenir électrique du pays sur une filière dont la rentabilité éventuelle suppose une pérennité de politiques de soutien  sur 40 ou 50 ans.

- Troisième argument : les gaz à effet de serre. C’est vrai que l’électricité nucléaire produit beaucoup moins de CO2 par kWh que l’électricité charbon ou gaz. Mais c’est aussi le cas de l’éolien ou du photovoltaïque et de l’hydraulique qui, quant à elle, vient aujourd’hui au secours du nucléaire aux périodes de pointe. Sans compter les économies d’électricité… 

- Quatrième argument : la France est et doit rester une grande puissance nucléaire à l’exportation. C’est ce qui justifierait aux yeux d’Emmanuel Macron l’opération Hinkley Point. Et puis EDF travaille sur un EPR simplifié qui ne saurait manquer d’être très compétitif à la fois vis-à-vis de ses concurrents nucléaires et des autres moyens de production existants ou à construire. Mais cet argument se heurte au constat d’une diminution progressive et importante des coûts des filières renouvelables comme le photovoltaïque et dans une moindre mesure l’éolien, dans un contexte historique de coûts constamment croissants des différents paliers des réacteurs à eau pressurisée. D’autre part il faut bien prendre conscience que la France, même quand elle apparaissait effectivement aux yeux du monde comme incontournable dans la filière nucléaire n’a jamais réussi à développer un véritable marché de ses réacteurs à l’étranger. Pour 58 réacteurs PWR construits en France depuis une quarantaine d’années, la France a vendu à l’étranger 11 réacteurs (trois en Belgique, deux en Corée du Sud, deux en Afrique du Sud et quatre en Chine). Sans compter qu’EDF se trouve aujourd’hui objectivement en retard par rapport à ses concurrents sur son propre produit EPR ou sur des produits analogues. Si, comme c’est très probable, le premier EPR de Taïshan en Chine diverge bien avant le réacteur de Flamanville, l’industrie chinoise dont on connaît la compétitivité se trouvera en excellente position vis-à-vis d’EDF sur un marché mondial limité à quelques réacteurs par an.

- Cinquième argument : le nucléaire rénové après « Grand carénage », avec un coût prévu de l’ordre de 63 à 70 € par MWh si tout va bien, sera très compétitif en base et restera indispensable pour satisfaire aux besoins d’électricité nationaux qui ne peuvent que croître de façon spectaculaire dans la décennie qui vient. De plus grâce à la modulation de la puissance des réacteurs qu’EDF propose, le nucléaire viendra au secours de l’électricité renouvelable, variable par nature pour l’éolien et le photovoltaïque qu’impose la loi de transition énergétique  (40% en 2030). Mais d’une part la croissance de consommation d’électricité nécessaire à cette stratégie est totalement irréaliste et d’autre part le projet de modulation de la puissance des réacteurs au niveau requis , non sans risques d’accident, conduirait à une augmentation du coût/MWh de 35%.

- Dernier argument qui va droit au cœur des français : l’indépendance énergétique de la France irremplaçable que nous procurerait la filière nucléaire. Sauf que la totalité de l’uranium qui fait marcher nos centrales est étranger, ce qui réduit d’autant notre indépendance (figure ci-dessous)

Taux d’indépendance énergétique officiel et réel 

Illustration 1
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Malgré le déploiement du programme nucléaire français, l’indépendance énergétique française n’a cessé de se dégrader, de 25% à la fin des années 1970 à moins de 10% au début des années 2010, comme le montre l’évolution du taux « corrigé » qui tient compte du fait que l’uranium est importé

Source : B Dessus , Déchiffrer l’énergie, Belin 2014

et que la réalisation en France des éléments les plus importants de nos futurs réacteurs a bien des chances de nous échapper au profit de l’industrie chinoise.

La plupart de ces arguments sont donc pour le moins contestables et fragiles puisqu’une bonne part d’entre eux renvoient à la responsabilité des « autres » (pays voisins ou technologies concurrentes) plutôt qu’aux performances propres du nucléaire et d’EDF.

Pas un mot de l’essentiel !

Mais ce qui est de loin le plus surprenant dans le discours d’EDF est le silence complet, sur les questions principales que pose le nucléaire et qui ne sont pas d’abord économiques et financières : l’accident majeur, le devenir des  déchets à haute activité et à vie longue (plusieurs centaines de milliers d’années) et les risques de prolifération.

Au moment où le Japon commémore le cinquième anniversaire de l’accident majeur de Fukushima est ce à la bourse qu’il faut rappeler que les dégâts sont estimés au Japon  à au moins 87 G€ pour être entendus ?

EDF joue-t’il son rôle de « service public » et certains ministres leur rôle de gardiens de la sécurité des citoyens en faisant semblant d’ignorer totalement ce risque d’accident majeur alors qu’en réponse à la journaliste qui lui demandait si « In fine, la question n’est-elle pas si, mais quand il y aura un accident majeur en Europe ? », le président de l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), Pierre-Franck Chevet, a répondu : « Oui, il y en aura ».

Dans ces conditions, EDF joue–t’il son rôle de « service public » (avec le soutien la ministre de l’environnement) en affichant clairement son intention de prolongation de la durée de vie de l’ensemble du parc nucléaire actuel sans un mot sur l’aggravation des risques ni sur le fait que cette décision serait en totale contradiction avec la loi sur la transition énergétique ?

EDF joue-t’il son rôle de « service public » en faisant pression avec succès sur la ministre de l’environnement pour faire « arbitrer » à 25 G€ un devis proposé par l’ANDRA pour le site de stockage de déchets nucléaires de Bure à 34 G€, pourtant considéré comme  sous évalué par l’ASN et la Cour des comptes ?

EDF joue–t’elle joue-t’il son rôle de « service public » en ne proposant comme voie de sortie de la crise qu’il traverse qu’une fuite en avant irréaliste de la consommation d’électricité des français dans le seul espoir de maintenir la prééminence du nucléaire?

Au moment même où l’on attendrait d’EDF la prise en main de la révolution qui s’opère partout du passage de la fourniture d’énergie centralisée à celle de l’échange de services les plus efficaces possibles de l’énergie au niveau local, avec les risques d’uberisation marchande qu’elle comporte, ce sont les intérêts sectoriels d’une industrie aux abois qui semblent uniquement guider ses dirigeants. Comme si le seul horizon possible pour EDF résidait dans l’accroissement indéfini de sa production d’électricité et la poursuite de l’exception nucléaire française.

Cette obstination est non seulement suicidaire pour l’entreprise, mais plus grave encore pour la notion de service public et la sécurité des Français.

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