Cette phrase de Simone de Beauvoir résonne en moi comme un signal d’alerte qui me dit de rester sur mes gardes et que le jour où je baisserai les armes, une régression de mes droits m’attendra derrière une porte. Ce n’est d’ailleurs pas uniquement de mon sentiment dont on parle aujourd’hui, je vois cette phrase circuler sur tous mes réseaux sociaux, nous, les femmes, sommes en alerte plus que jamais. Nous avons perdu aujourd’hui le droit de disposer librement de notre corps. Cette décision si importante, si horrible nous a encore été imposée par des vieux messieurs, qui pensent savoir probablement mieux que nous ce que nous devrions faire ou pas de notre droit le plus cher, disposer de nous-même.
Vous vous doutez bien, je fais référence à la décision qui a été prise par la Cour Suprême des États-Unis le 24 juin 2022. Cette jurisprudence réduit les femmes au rang d’esclaves sexuelles des hommes.
Et si vous trouvez cette image abusive, ou trop forte, rendez-vous compte que le viol est moins puni que la volonté de mettre fin à une grossesse non consentie ou désirée.
Je voulais vous avertir, sur ce comparatif que je vois popper sur les réseaux sociaux « nous, on n’est quand même pas trop mal en France, ça ne risque pas d’arriver ». Ah oui ? la question que je vous pose aujourd’hui, c’est, en es-tu certain.e ?
Depuis la nuit des temps, comme le dit si bien Simone de Beauvoir, les droits de la femme sont menacés.
Tout récemment, une députée LREM a souhaité inscrire le droit à l’avortement dans la constitution, bonne initiative certes. Devons-nous vraiment nous branler devant cette initiative alors que la France insoumise l’a proposé en 2019 et que ça avait refusé par ce même groupe politique ?
Ce projet de loi finira par aboutir, parce que l’égo d’Emmanuel Macron est en jeu. Il mettra en avant cette réforme, la portera et la défendra et se positionnera comme un grand défendeur de la cause féminine.
Laissez-moi rire, avec Abad en place et l’abject Darmanin, tous deux accusés de violences sexuelles et ayant des postes à responsabilité. Sans parler de Chrysoula Zacharopoulou qui a, elle aussi, été visée pour viol.
Comme le disait ironiquement Anna Toumazoff, nous n’attendons plus que la nomination de Léo Grasset en qualité de ministre de l’Écologie pour que l’équipe soit au complet.
Il y a tout de même une inadéquation dans la volonté d’inscrire le droit à l’IVG dans la constitution alors que cette action sera menée par un gouvernement mis en cause dans des affaires de violences sexuelles envers les femmes.
Nous ne sommes pas à l’abri de voir nos droits bafoués une fois de plus, dans n’importe quelle autre réforme, étant donné que CES personnes détiennent le pouvoir de NOUS gouverner.
Et comme il est facile de critiquer les choix fait par les États-Unis sans remettre en cause le système français, nous avons vite oublié que les femmes sont toujours les plus vulnérables dans les décisions juridiques et politiques.
Et pour cause, le Conseil d’État dans un arrêt du 21 juin 2022 confirme l’interdiction de porter un burkini dans une piscine municipale à Grenoble. Certains diront que c’est une question de religion et que ça n’a rien à faire dans le sujet du sexisme, mais creusons un peu plus loin et posez-vous réellement la question de la catégorie de la population visée ? Vous l’avez ? Eh oui, bien vu, ce sont encore les femmes, qui n’ont visiblement encore pas le choix de disposer de leurs corps et de décider si elles doivent le montrer ou le cacher. On leur impose encore une fois la façon dont elles doivent disposer de leur corps sans jamais les consulter.
Nous ne sommes pas mieux lotis qu’ailleurs, nous devons rester sur nos gardes la majorité du temps, ne pas risquer d'être considérées comme des objets sexuels, pour faire plaisir à la gent masculine.
N’oubliez jamais qu’au départ, le droit à l’IVG que nous pensions avoir acquis n’était qu’une loi d’essai, qui a certes été prolongée par la suite, mais qui n’avait pas vocation à l’être.
Je remercie toutes ces femmes qui luttent au quotidien et osent prendre la parole, avec tout ce que ça engendre, le harcèlement, les menaces et la décrédibilisation de leur travail intellectuel.
La lutte continue, nous sommes là, soudées, et plus que jamais présentes. Vous n’avez pas fini d’entendre parler de nous. Nous lutterons jusqu’à notre dernier souffle.