À Libé, l’emploi ça ne paie pas !
500 emplois perdus par jour depuis 5 ans. Un taux de chômage record. Des PME laminées par 10 ans de politique de droite, axé principalement sur la croissance des grosse boites du CAC 40, souvent dirigées par des copains de l’UMP. Enfin, le Grenelle de l’Environnement, transformé, par Sarko et ses sbires, en grenouillage anti-écolo, avec mise en faillite systématique des PME du secteur et des milliers d’emplois supprimés en 2 ans au profit d’EDF, GDF-Suez, etc.
Mais apparemment, à Libé, on s’en fout, et l’emploi, ça ne paie pas !
Il y a en effet, pour le grand quotidien parisien et prétendument de gauche, quatre choses qui ne se font pas et que j’avoue, mea maxima culpa, dans ma naïveté de lecteur fidèle et de citoyen consciencieux, avoir malheureusement commises.
Primo, critiquer le traitement de la Une de Libération[1] du vendredi 25 mai 2012, qui oubliait de citer un des secteurs industriels qui a le plus souffert ces dernières années (15 000 emplois supprimés) : celui des énergies renouvelables. Secteur ô combien fondamental dans le processus indispensable de transition énergétique, que le même Libération fait par ailleurs mine de souhaiter ardemment.
Secundo, informer en bon citoyen le lundi suivant (28 mai) l’excellentissime correspondant régional (sis à Toulouse) de Libération par un long courriel, en lui fournissant un certain nombre d’éléments de réflexion, sans que cela ne suscite aucun commentaire.
Tertio, de rage et de désespoir, huit jours après et toujours sans nouvelles, approfondir ces réflexions dans un texte iconoclaste fort justement intitulé, à mon humble avis (mais je ne suis pas journaliste à Libé), « Redressement productif : les énergies renouvelables dans l’oubli – réflexions d’un responsable d’une très petite entreprise ».
Quarto, poster ce papier sur mon blog de Médiapart quelques heures seulement après l’avoir envoyé au correspondant régional (nous sommes le 5 juin 2012, le monde retient son souffle).
Réponse laconique de l’élégantissime correspondant de Libération : « Il serait sympa d’arrêter de tenter de recycler dans Libération les papiers qui paraissent ailleurs (Médiapart) »…
Libération est (qui en doute ?) un grand quotidien libre, mais cela lui donne-t-il le droit de persifler ainsi ? Mediapart sera en tout cas ravi de savoir qu’un de ses modestes bloggeurs (par ailleurs peu lu) concurrence et même fait trembler jusqu’aux tréfonds de l’éthique journalistique un quotidien de dimension nationale voire internationale. Il est vrai que Libé ne fait pas dans le recyclage de tweets – mais il semble aussi que les milliers d’emplois perdus dans le secteur des énergies renouvelables l’intéressent moins que les dizaines d’emplois perdus chez France Soir ou à La Tribune…
Mise à part la mauvaise foi manifeste du message, on aimerait bien que Libération « arrête de tenter de recycler » son arrogance sur ses modestes et fidèles lecteurs, qui prennent le temps de l’alerter sur l’avenir de l’emploi dans ce pays et de l’environnement sur la planète. Mais il est vrai qu’il ne s’agit que d’une des questions majeures du siècle, et que la politique people ou politicienne est autrement plus vendeuse. Que les 15 000 chômeurs des énergies renouvelables aillent donc pointer à Pôle Emploi, avec Libé sous le bras, bien sûr…
[1] « Plans Sociaux : ce que peut faire la gauche »