Dans un entretien accordé à Bloomberg, Stiglitz se montre très pessimiste sur la politique conduite par l'administration Bush puis par l'administration Obama pour renflouer et remettre en ordre de marche le secteur financier américain.
Pour lui, les efforts de sauvetage entrepris "échoueront probablement" parce que leur objectif est "d'aider Wall Street" plutôt que de "créer un système financier viable". Les moyens mis en oeuvre lui paraissent insuffisants et les réponses apportées ne lui semblent pas prendre à bras le corps le problème posé.
Son jugement se fait même très sévère : "Les gens qui ont élaboré les plans sont soit dans la poche de Wall Street, soit des incompétents" et il met en cause de possibles conflits d'intérêt du fait des liens très étroits existant entre certains conseillers à la Maison Blanche et Wall Street.
"Le retour, pour le contribuable, de l'aide apportée, ne dépassera pas 25%" prédit-il, ajoutant que la restructuration du secteur s'est caractérisée par une improvisation absolue.
Sa conclusion est sans appel : "Plutôt que de prendre des participations minoritaires dans l'industrie financière, il faudrait mettre en règlement judiciaire les institutions les plus faibles, sortir leurs actionnaires et leur substituer les créanciers obligataires, n'utiliser l'argent du contribuable que pour les faire fonctionner..."