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Billet de blog 24 août 2008

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Réveillez-vous sur le conflit entre la Géorgie et la Russie et lisez BHL

Il n’a échappé à personne que notre grand reporter BHL a publié récemment, dans Le Monde, un magnifique reportage sur la Géorgie. Ce monument d’objectivité, d’exactitude, de discernement et de bonne foi force l’admiration. Albert Londres en serait ébahi s’il vivait encore.

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Il n’a échappé à personne que notre grand reporter BHL a publié récemment, dans Le Monde, un magnifique reportage sur la Géorgie. Ce monument d’objectivité, d’exactitude, de discernement et de bonne foi force l’admiration. Albert Londres en serait ébahi s’il vivait encore. Mais l’honnêteté et la rigueur béhachelliennes sont parfois si subtiles, si subliminales qu’elles peuvent échapper aux esprits frustres caractérisant le commun des mortels. Moi-même (je fais évidemment partie de ce commun, est-il besoin de le préciser !), je n’ai pu les apprécier pleinement qu’après plusieurs lectures attentives. Souhaitant procurer aux lecteurs de MediaPart un accès immédiat au sens et à la substantifique moelle de ce grand texte, je me suis permis de le traduire en langue au premier degré, en « métalangue » comme disent les intellectuels. Je l’ai fait avec mes pauvres et simples mots (je n’ai pas la qualité de nouveau philosophe et ne suis qu’un très modeste disciple de W. Volkoff), maladroitement certes mais sans détour, allant directement à ce qui était signifié. J’y ai joint mes commentaires (parenthèses débutant par NdT) ; bien entendu ils n’engagent que moi.

  1. LES RUSSES ONT NON SEULEMENT ENVAHI LA PACIFIQUE GEORGIE MAIS ILS Y MENENT UNE GUERRE VIOLENTE ET CRUELLE (NdT : qu’on se le dise !)
11. Me voici arrivé (moi BHL) au pays des doux pacifistes géorgiens. D’armée géorgienne point de trace, ou si légère. Comment a-t-on pu dire que cette armée avait lancé, dans la nuit du 7 au 8 août, une offensive contre l’Ossétie du Sud. Ne serait-ce pas là un mensonge (un de plus !) de l’infâme propagande russe ? D’ailleurs, le Président Saakashvili qui dirige la Géorgie est un grand démocrate débonnaire devant l’Eternel, incapable d’une mauvaise action contraire au droit international et au droit des peuples. N’est-il pas le « premier de la classe occidentale », le plus vertueux des démocrates, puisqu’il a un premier ministre anglo-géorgien, des ministres américano-géorgiens et un ministre de la défense israélo-géorgien. Ce dirigeant angélique, qui me semble avoir fait le choix de la non violence et attend avec douceur et espoir le secours des Européens et des Américains, regarde, impuissant et désespéré, l’affreux déploiement militaire russe dans son pays. 12. L’invasion russe est bien là en effet et elle s’est accompagnée d’un cortège d’atroces et d’ignobles exactions par des bandes d’assassins et de violeurs ossètes et cosaques (NdT : pas moins !) arrivés dans le sillage (NdT : dans les fourgons ?) de l’armée russe. Comme en Tchéchénie. Témoin, ce villageois « hébété de terreur » qui m’en fait le récit (NdT : peut-on croire au récit d’un homme hébété ?). De ces exactions, l’armée russe (NdT : qui pourtant maîtrise le terrain !) se soucie comme d’une guigne, montrant ainsi son vrai visage, celui d’une armée de brutes (NdT : sanguinaires ?), ivrognes (NdT : le premier officier russe rencontré « a trop bu ») et peu regardantes sur l’application de l’accord de cessez-le-feu.Cette armée se comporte en Géorgie comme en pays conquis. Elle bloque l’accès à Gori du groupe de journalistes dont je suis (NdT : sans doute pour cacher des choses inavouables). Le second officier russe rencontré se comporte à la façon d’un rustre (NdT : mais après tout, les officiers russes ne seraient-ils pas des rustres ?) : il « aboie » que « nous sommes désormais en territoire russe». Comme le premier, il est bouffi de vodka (NdT : vous le voyez bien, tous les officiers russes boivent, pour ne pas parler plus crûment !) mais surtout, ce qui dépasse les bornes, il est « bouffi d’importance» et fait obstacle au droit imprescriptible d’investigation des journalistes (NdT : dont je suis) en prétendant (NdT : odieuse prétention) que nous devons être accrédités par les autorités russes (NdT : comme si un simple officier russe pouvait parler de la sorte au grand BHL !).13 . Heureusement (NdT : par le plus pur des hasards), surgit alors la voiture de l’ambassadeur d’Estonie, avec à son bord l’ambassadeur et le secrétaire du Conseil National de Sécurité géorgien autorisés à aller chercher des blessés derrière les lignes russes, voiture dans laquelle nous nous entassons, moi BHL, un député européen et une journaliste du Washington Post (NdT : toutes ces personnes, dont BHL, étant évidemment choisies par hasard). Elle nous emmène en zone occupée par les Russes, mais à nos risques et périls (NdT : ce qui n’est pas pour faire peur au grand baroudeur que je suis), et nous abandonne dans un faubourg de Gori en nous donnant rendez-vous au même endroit pour la fin de la journée. Je vais pouvoir témoigner de l’exacte réalité des choses. Le tableau est effrayant : des incendies à perte de vue, l’odeur de putréfaction et de mort, le bourdonnement incessant de véhicules blindés russes et des voitures banalisées remplies de miliciens (NdT : rappelez-vous, ces fameux Ossètes et Cosaques assassins et violeurs dont je vous ai parlé tout à l’heure, ce qui montre bien la complicité de l’armée russe dans les exactions commises). Pourtant, Gori n’est pas en Ossétie que les Russes prétendent être venus libérer mais en Géorgie. Ils (NdT : les Russes) l’ont brûlée, pillée, réduite à l’état de ville fantôme, vidée (NdT : tout cela, au final, n’est ni factuel ni précis ; on douterait presque de la véracité de la relation si l’auteur n’en était BHL !).Bien qu’arrivé à Gori en catimini, je fais, la nuit venue, un brin de causette avec un général russe (NdT : BHL oblige ! Et il faut bien concéder que ces Russes sont bien renseignés !) en attendant le retour de la voiture de l’ambassadeur d’Estonie. Deux heures (NdT : pas moins, de la part d’un général russe qui a enfin le privilège et l’honneur de converser avec BHL et sans doute rien d’autre à faire !) de mensonges éhontés (les Russes sont là parce que les Géorgiens sont des incapables !) ainsi que de rodomontades et de menaces de la part de ce reître (NdT : mais qu’attendre d’un reître ?), qui me montre, en le soulignant lourdement, l’origine israélienne des armes saisies par les troupes russes après qu’eut détalé l’armée géorgienne (NdT : souvenez-vous, cette armée est celle d’une nation pacifiste et démocrate refusant tout conflit ouvert avec l’ours russe et réservant ses coups de griffe à ces "salauds" d’Ossètes du Sud qui osent revendiquer le droit à l’autodétermination). Il est tellement lourdaud, ce général russe, qu’il finit par m’avouer que le Gouvernement russe a menacé le Gouvernement israélien de « continuer » d’approvisionner en armes le Hezbollah et le Hamas si Israël continue à fournir des armes à la Géorgie. Un aveu de taille (NdT : vous le voyez bien, dans le grand journaliste que je suis, il ya toute l’habilité d’un James Bond qui sait tirer les vers du nez de la soldatesque russe. Voilà la confirmation de ce tout le monde pressentait : Russes = suppôts du terrorisme islamique).Revient enfin la voiture de l’ambassadeur d’Estonie avec à son bord une vieille dame et une femme enceinte « tirées de l’enfer » par le secrétaire du Conseil National de Sécurité géorgien (NdT : tiens donc, sa mission n’était-elle pas d’aller chercher des blessés ?Allons, ne nous arrêtons pas à des détails , même incohérents !), qui les confie à ma sainte garde pour les ramener à Tbilissi.
  1. LA PACIFIQUE GEORGIE, CONDUITE PAR UN PRESIDENT PHILOSOPHE ECLAIRE, N’EST PAS L’AGRESSEUR : ELLE EST, AU CONTRAIRE, UNE VICTIME DE L’IMPERIALISME RUSSE ET ELLE ASSUME BRAVEMENT, DANS CE CONFLIT, LE ROLE EXPOSE D’AVANT POSTE DE L’OCCIDENT LIBERAL ET DEMOCRATE CONTRE LES FORCES OBSCURES ET INQUIETANTES DU POUTINISME (NdT : fermez le ban !)
21. De retour nuitamment dans la capitale géorgienne, je suis évidemment reçu aussitôt par le Président Saakashvili flanqué de son conseiller (NdT : BHL oblige !) pour écouter mon récit (NdT : il a besoin de savoir ce qu’il en est et comment analyser la situation, n’ayant pas tous les jours sous la main un BHL). Malgré l’heure tardive, deux heures du matin (NdT : on retrouve là le sens du détail qui avait cruellement manqué à BHL lors sa visite de Gori – sans doute l’effet d’une émotion trop forte-), ce jeune Président (NdT : qui boit du Red Bull lui, pas de la vodka) est sur le pont, entouré de ses conseillers, aussi jeunes que lui et éduqués, comme lui, dans les meilleures universités américaines. Mieux encore, et signes supplémentaires de la qualité éminente de son personnage, il est francophile et francophone, féru de philosophie, démocrate, européen, libéral au double sens, américain et européen, du mot. En plus de tout cela, c’est un résistant impressionnant à la barbarie russe, alors que par tempérament c’est le plus doux des pacifistes. De tous les grands résistants que j'aurai rencontrés dans ma vie, de tous les Massoud ou Izetbegovic dont il m'a été donné de prendre la défense, il est le plus évidemment étranger à l'univers de la guerre, à ses rites, ses emblèmes, sa culture – mais il fait face.Enfin, (NdT : ce qui est rare parmi les dirigeants politiques et le distingue radicalement des dirigeants russes), c’est un Saint Jean Bouche d’Or, de la bouche duquel j’ai recueilli la précieuse vérité sur les conditions de déclenchement, la signification et les enjeux du conflit avec la Russie.(NdT : nous espérons, pour l’objectivité et la tenue du reportage, que BHL n’a rien oublié !).22. Et quelle est cette vérité, que moi BHL, je dévoile enfin au monde entier (NdT : suis bien, ô lecteur, ce raisonnement digne de la célèbre dialectique des armes de destruction massive en Irak : je te frappe non pour ce que tu fais mais pour les intentions que je te prête et pour ce que je dis que tu es, ce dont j’ai le droit car moi seul suis légitime) :a. Si l’armée géorgienne est intervenue militairement dans la nuit du 7 août au 8 août contre les séparatistes d’Ossétie du Sud en pilonnant leur capitale, c’est pour répondre, et elle n’avait pas d’autre choix, à une agression trop prévisible de la Russie qui avait multiplié les intentions hostiles à l’égard de la Géorgie. Il s’agissait donc d’un acte de légitime défense par Ossètes du Sud séparatistes interposés : en frappant ces séparatistes, l’armée géorgienne ripostait à l’agression encore virtuelle mais cependant bien réelle de la Russie. En clair, la Russie n’avait pas encore pas agressé la Géorgie, mais elle s’apprêtait à le faire et l’aurait fait en tout état de cause. La preuve de la bonne foi géorgienne, c’est que le Président et le Gouvernement de ce pays étaient en en vacances à la veille de l’évènement.b. Poutine et Medvedev cherchaient, avec tout le machiavélisme et toute la perversité dont leur régime est capable, un prétexte pour envahir la Géorgie et ils se sont saisis avec avidité du premier venu. Pourquoi cette volonté russe d’invasion de la Géorgie : parce que cette dernière est une vraie démocratie ; parce qu’y passe le BTC, qui délivre l’Europe du servage énergétique russe ; enfin qu’il ne manque plus qu’un pion pour parachever l’axe de terreur Russie/Iran, une Géorgie pro-russe.c.Conclusion : la Géorgie n’est pas l’agresseur, elle est la victime. Elle a été contrainte à un conflit où elle est le fer de lance de la résistance occidentale à l’agressivité et l’impérialisme russes.23. Après l’accord de cessez-le-feu rédigé par Sarkozy et Medvedev, je décide (NdT : en grand reporter scrupuleux que je suis mais sans beaucoup d’illusions) de retourner à Gori pour vérifier que cet accord commence d’être appliqué par les Russes. Que nenni ! L’horreur continue, comme je m’y attendais. A Shrinvali, capitale de l’Ossétie du Sud, cadavres géorgiens seraient livrés (NdT : qui sont les livreurs ?) aux porcs et aux chiens. J’assiste au braquage (NdT : là encore, comme à Gori, on aimerait plus de détails concrets et savoir, en particulier comment il se fait que BHL échappe aux malandrins qu’il voit opérer. Les intimide-t-il, notre héros ?) d’une voiture à une vingtaine de kilomètres avant Gori par des irréguliers sous l’œil placide (NdT : jusqu’à la complaisance ?) d’un officier russe. Donc pas le moindre signe de retrait contrairement à ce qu’affirme la propagande russe (NdT : les autorités géorgiennes informent et on peut leur faire confiance, les autorités russes font de la propagande et elles se caractérisent par une grande duplicité, pour ceux qui n’avaient pas encore compris). Pire encore : les troupes russes se sont avancées jusqu’à Kaspi, ville à mi-chemin entre Gori et Tbilissi, et elles ont été précédées par des destructions, à coup de missiles, des infrastructures économiques, usine, pont, gare. Comme elles ont coulé la marine de guerre géorgienne à Poti et ont endommagé le BTC en trois endroits. Terrorisme ciblé (NdT : oui, je le dis sans ambages, moi BHL, les Russes sont des terroristes). Volonté, là aussi, de mettre le pays à genoux. Le message est clair. Les Russes sont ici chez eux. Ils se déplacent, en Géorgie, comme en terrain conquis. Ce n'est pas exactement le coup de Prague. C'est sa version XXIe siècle – lent, par petites touches, à coups d'humiliations, intimidations, parades et paniques…Décidément, rien n’a changé (NdT : la Russie de Poutine, c’est l’Union Soviétique de Brejnev pour tous ceux qui n’auraient pas deviné l’allusion).
  1. L’OCCIDENT VA-T-IL CEDER DEVANT CE COUP DE PRAGUE FACON XXIème SIECLE ET CONSENTIR A UN NOUVEAU MUNICH EN ABANDONNANT LA GEORGIE, POURTANT SON PREMIER DE LA CLASSE OCCIDENTALISTE, A UN TRISTE SORT (NdT : il n’y a, comme chacun sait, qu’un point de vue légitime, l’occidentalisme et ses tenants ont tous les droits car eux seuls incarnent les valeurs universelles –ce qui est évidemment plus commode pour la défense et promotion de leurs intérêts-. Mais au fait, c’est quoi l’Occident ?)
31. Revenant à Tbilissi, je suis reçu cette fois, à 4 heures du matin (NdT : comme tous les grands hommes, il ne dort jamais notre héros ou si peu) par un Saakashvili mélancolique. La fatigue, peut-être… Ces nuits sans sommeil… Ces revers en série… Ce grondement, aussi, qu'il sent monter dans le pays et que nous sommes bien obligés, hélas, de lui confirmer : "Et si Micha était incapable de nous protéger? Et si ce bouillant jeune président ne nous attirait que la foudre? Et si, pour survivre, il fallait en passer par le désir de Poutine et le fantoche (NdT : devinez qui est ce fantoche) qu'il a dans sa manche?" Il y a de tout cela, oui, sans doute, dans la mélancolie du président. Plus, tout de même, autre chose – plus trouble et qui tient, comment dire?, à l'étrange attitude de ses amis… L'ami Sarkozy qui le somme de signer l’accord rédigé, à Moscou, à quatre mains, avec Medvedev : "Tu n'as pas le choix Micha; sois réaliste, tu n'as pas le choix; quand les Russes arriveront pour te destituer, aucun de tes amis, aucun, ne lèvera le petit doigt pour te sauver." et pour qui l’essentiel est de signer, n'importe quoi, mais signer. Ce n'est pas comme cela, songe Micha, qu'on négocie. Ce n'est pas comme cela qu'on (NdT : qui au juste ?) se conduit avec ses amis.

32.Moi, BHL, j'ai vu ce document dans ses différentes versions (NdT : BHL dispose par définition, pour ceux qui ne le sauraient pas, d’un droit d’accès total à tout document, même le plus confidentiel, et à tout évènement, même le plus secret). Malgré quelques amendements apportés à la version initiale, il ne me semble pas acceptable en l’état (NdT : Présidents Medvedev et Sarkozy, votre copie est à refaire, je vous le dis calmement mais fermement, moi BHL) car :

- de l'intégrité territoriale de la Géorgie, il n'est nulle part question (NdT : en parlant de ce principe, BHL oublie, sans doute bien involontairement dans le feu de l’action, un second principe, celui du droit légitime des peuples à l’autodétermination ; ce second principe a même été jugé supérieur au premier dans le cas du Kosovo et on ne voit pas pourquoi les Ossètes du Sud et les Abkhazes ne pourraient pas revendiquer ce droit et ce précédent.);

- et quant à l'argument de l'aide légitime apportée aux russophones, on tremble à l'idée de l'usage qui en sera fait quand ce seront les russophones d'Ukraine, des pays baltes ou de Pologne qui s'estimeront menacés, à leur tour, par une volonté "génocidaire"… (NdT : quels pervers ces russophones d’Ukraine, d’Abkhazie, d’Ossétie du Sud…qui ont la prétention d’exprimer leur différence !).

(NdT : en d’autres termes, tout cela ne rappelle-t-il pas fâcheusement l’affaire des Sudètes avant la seconde guerre mondiale et son tragique épilogue munichois? Cette comparaison est agitée depuis quelques jours par les néo-conservateurs américains, lesquels constatent que l’épouvantail du terrorisme islamique –Afghanistan, Irak et Iran- ne suffit plus à justifier l’unilatéralisme de l’administration Bush et veulent le sauver par une nouvelle peur, celle de « l’ogre russe » renaissant, comparé à mots couverts à l’Allemagne du Troisième Reich et/ou à l’Union Soviétique stalinienne. Mais comparaison n’est pas raison et il saute aux yeux que l’analogie opérée ne résiste pas à l’analyse, à la fois sur la nature du régime de la Russie d’aujourd’hui et sur les caractéristiques de l’évènement).33. C’est l'Américain Richard Holbrooke, diplomate de fort calibre et proche de Barack Obama, qui, retrouvé, à la fin de la nuit, au bar de notre hôtel commun, aura le dernier mot (NdT : les grands esprits et les caractères d’exception finissent toujours par se rencontrer, au moins dans les bars d’hôtel) : "Il flotte, dans cette affaire, un mauvais parfum d'apaisement et de munichisme." (NdT : cette indécrottable vieille Europe qui a conduit les négociations avec la Russie est décidément bien complaisante à l’égard des régimes autoritaires, pour ne pas dire plus. Comment lui faire confiance ? Il n’y a de fait plus que les Etats-Unis comme rempart et parangon de la liberté et de la démocratie !). Eh oui. Ou bien nous sommes capables de hausser vraiment le ton et de dire, en Géorgie, stop à Poutine. Ou bien l'homme qui est allé, selon ses propres termes, "buter jusque dans les chiottes" les civils de Tchétchénie (NdT : civils, en quel sens ?) se sentira le droit de faire de même avec n'importe lequel de ses voisins. Est-ce ainsi que doivent se construire l'Europe, la paix et le monde de demain?

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