Depuis son élection, beaucoup reprochent à François Hollande d'avoir trahi les idées qu'il a défendues lors de sa campagne électorale et sur lesquelles il s'est fait élire. Mais, pour trahir des idées, il faut en avoir. Et François Hollande en a peu. Sa principale caractéristique est de fuir tout engagement. Il n'aime pas faire de vagues. Il n'a donc pas de véritable projet politique ni de réelles convictions, sinon celle de vouloir passer entre les gouttes sans se mouiller. Il fuit tout affrontement un peu rude. Il se contente de s'adapter, de suivre en se conformant aux idées de ceux qui lui semblent les plus pugnaces, les plus autoritaires, ceux qui l'impressionnent. Il se conduit alors comme un petit garçon envers les adultes. Quand il est avec Obama ou Merkel par exemple, il parait dans ses petits souliers. Il écoute puis obéit avec un sourire un peu timide, un peu gêné. Il répète lors de ses conférences de presse ce qu'il a entendu dire par ceux qui font preuve d'autorité, qui parlent un peu plus fort que lui, en essayant de faire croire que ce sont ses idées. Il ne veut choquer personne, d'où son penchant connu pour ce qu'il nomme la synthèse qui rassemble toutes les opinions dans un méli-mélo embrouillé donc sans effet, sans conséquences. Parfois, il aime jouer à paraître un personnage important car il est tout de même Président. Alors il vient à la télévision, lève le menton, se dresse un peu plus sur ses talons, gonfle le torse, prend un air militaire et menace les pays plus faibles de la puissance de ses armes. Il se gargarise de grands mots: Humanisme, Liberté, Démocratrie, Rôle de la France. Cela ne dure pas longtemps car il suffit que Obama lui fasse les gros yeux pour faire taire ses rodomontades. Dans la tempête que nous vivons, il tourne du côté où le vent souffle. En Europe, c'est le vent néolibéral qui est le plus violent. Alors, laissant là Jaurès et son anticapitalisme, il est néolibéral. Il prône la politique de l'offre, l'austérité budgétaire, la compétitivité, la dérégulation du marché du travail... Ancien ennemi de la finance, il prend comme conseiller un ancien banquier. Ancien homme de gauche, il nomme un premier ministre de droite. Pour faire comme tout le monde dans l'oligarchie européenne. En tout il se conforme à ce que veulent ceux qu'il nomme les marchés ou la conjoncture internationale car, pudique, il n'ose pas dévoiler leurs noms : Obama et Merkel.
Billet de blog 1 octobre 2015
Un président girouette dans la tempête.
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