Parmi les ministres, Michel Sapin est un personnage emblématique de la manière dont "gouvernent" les professionnels de la politique qui se partagent les postes ministériels. Au jeu des chaises musicales, peu importe la compétence dans un domaine ou un autre. Seule compte la communication. Et pour communiquer ils se contentent de suivre les directives de leurs conseillers rémunérés spécialisés dans la "parlote", le "blablabla". Peu importe les faits. Peu importe la réalité, les conséquences des politiques mises en oeuvre. Seul le discours les préoccupe.
Michel Sapin est un expert des tours de passe-passe oratoires. Il vaticine devant les médias, sans se préoccuper d'être ou non démenti par les faits. Ministre du travail, il nous avait promis à maintes reprises l'inversion de la courbe du chômage. Les faits lui ont donné tort. Tout le monde l'a constaté. Mais, peu importe! Lors du remaniement ministériel, le fameux jeu des chaises musicales, auréolé de son échec patent, il change de ministère et prend un nouveau portefeuille (les mots parlent). Et là, même comportement. Chaque jour il voit la reprise. Elle est en route. C'est pour demain. On la prépare. Vous la verrez bientôt. La vaticination comme unique politique. Sans savoir où on va, sans savoir ce qu'on fait, il faut parler de manière optimiste, dire que tout va mieux, que les choses s'améliorent. Personne ne le croit. Mais Michel Sapin, heureux et entêté dans sa posture, entièrement préoccupé par le bon déroulement de sa carrière, attentif à rester dans les bonnes grâces de celui à qui il doit tout, souriant béatement, prédit le meilleur pour demain. Il en est sûr. Bien entendu, il n'en donnerait pas sa tête à couper. Il joue simplement à l'homme politique, une nouvelle sorte d'Auguste dans le cirque médiatique. Il tient sa place au théâtre de marionnettes. Il ne voir même pas qu'il lasse le public qui, de plus en plus, déserte le spectacle.