Sacré Totor, à qui nous devons tout : l'abolition de la peine de mort, l'antiesclavagisme (il avait prévu la guerre civile étasunienne), la connaissance forte du prolétariat, l'interdiction du travail des enfants, le suffrage universel, l'instruction publique et laïque, l'idée de l'Europe dotée d'une monnaie unique, et même de l'ONU, la condamnation du fanatisme religieux, l'acceptation du fait homosexuel (dans un livre qu'il écrivit à 32 ans), la nécessité d'un tunnel sous la Manche et du canal de Panama, celle de tracteurs pour l'agriculture, du reboisement, de la restauration de Notre-Dame de Paris, de l'impôt progressif sur le revenu (lui qui, sa vie durant, gagna beaucoup d'argent et ne toucha jamais au capital transmis par son père).
Adresse aux Français 1871
Faisons la guerre de jour et de nuit, la guerre des montagnes, la guerre des plaines, la guerre des bois. Levez-vous ! levez-vous ! Pas de trêve, pas de repos, pas de sommeil. Le despotisme attaque la liberté, l’Allemagne attente à la France. Qu’à la sombre chaleur de notre sol cette colossale armée fonde comme la neige. Que pas un point du territoire ne se dérobe au devoir. Organisons l’effrayante bataille de la patrie. O francs-tireurs, allez, traversez les halliers, passez les torrents, profitez de l’ombre et du crépuscule, serpentez dans les ravins, glissez-vous, rampez, ajustez, tirez, exterminez l’invasion. Défendez la France avec héroïsme, avec désespoir, avec tendresse. Soyez terribles, ô patriotes ! Arrêtez-vous seulement, quand vous passerez devant une chaumière, pour baiser au front un petit enfant endormi.