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Billet de blog 1 décembre 2013

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Les focus de l'université de Poitiers

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La fine fleur de l’université française. Mes anciens collègues. Professeurs de littérature française. Ils publient un ouvrage savant et très beau. Sur le site de l’université, ils l’annoncent en ces termes :

Publié à l’occasion d’une exposition organisée à Poitiers, au musée Sainte-Croix et à l’Espace Mendès-France, l’ouvrage compose une somme historique sur les Cabinets de curiosités en Europe à partir du XVIe siècle. Les synthèses thématiques sur des problématiques liées à chaque type de cabinet, du studiolo de la Renaissance à une “idée de cabinet” au XXIe siècle, alternent avec des focus consacrés à des “curiosités” remarquables, crocodile, astrolabe, bézoard ou encore licorne et manucodiate, tandis que des extraits de textes anciens permettent d’observer comment l’on rendait compte de ce “collectionnisme” et comment la littérature pouvait s’en faire l’écho. Foisonnante, la mise en page contribue à l’évocation de l’accumulation propre au phénomène historique des Cabinets de curiosités, dans un ordonnancement où la profusion témoigne de la passion de la connaissance. L’iconographie abondante reflète le propos d’une exposition inédite en France, enrichie de prêts exceptionnels de grands Cabinets d’Europe et de nombreux musées français.

Question : qu’entendent-ils par « des focus » ? Ce mot n’existe pas dans la langue française. Alain Rey, qui n’est certes pas conservateur et qui a accepte toutes sortes de nouveautés dans son Grand Robert, ne l’a pas intégré.

En latin, « focus » signifie « foyer », « bûcher », « autel » et, par extension « maison ». On disait autrefois en français : « Ce village compte cent feux ».

En anglais – car, bien sûr, nous sommes dans le sabir atlantique – « focus » signifie « foyer », au sens propre comme au sens figuré. Les anglophones l’utilisent surtout comme verbe signifiant « mettre au point », « faire converger », « concentrer », « accommoder » (son regard).

En anglais, « focus » a deux pluriels, un courant, « focuses » et un, plus recherché, « foci », le pluriel latin.

Quand donc les non anglophones, qu’ils soient savants ou illettrés, auront-ils compris que, neuf fois sur dix, la langue française perd en précision lorsqu’elle adopte tout à fait inutilement un mot anglais ?

http://bernard-gensane.over-blog.com

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