Je suis immensément heureux pour le succès très mérité de Pierre Lemaitre.
Un jour, je raconterai, par le menu, comment il a bien voulu nous associer, Nathalie et moi, à une partie de la gestation de son formidable livre.
Pour l'instant, une petite anecdote concernant Mediapart.
Le 20 août, j'ai publié dans les colonnes de Mediapart cet article sur Au revoir là-haut.
Connaissant Lemaitre, et surtout son œuvre, j'étais absolument persuadé qu'ARLH allait casser la baraque. Lui-même, à ce moment-là, rêvait du Goncourt des lycéens. J'envisageais l'Interallié pour lui.
J'ai donc suggéré à la rédaction de Mediapart de publier mon article en colonne de droite (pas comme article du Club).
Réponse : demandez à vos lecteurs de vous recommander.
Je n'en ai rien fait car je n'ai ni le temps ni le goût de m'amuser à faire le buzz.
Cela dit, Pierre Lemaitre n'a pas volé son Goncourt. Son livre n'est pas la nième redite de l'histoire d'un type ou d'une typesse qui regarde son nombril, narrée par un écrivain qui cisèle des phrases où rien ne doit dépasser. Cette œuvre nous parle des dizaines de millions de victimes de la guerre 14-18, du capitalisme vérolé et de l'administration à son service, et il est narré par l'un des plus formidables raconteurs de langue française (les 50 premières pages sont à tomber par terre).
PS :
Dans le feu de l'action, un journaliste a dit de lui que Lemaitre avait les cheveux blancs, qu'il avait commencé à être publié en 2009. Deux journalistes de l'écrit ont mis un accent circonflexe à son nom. Z'avaient qu'à me demander.
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