En novembre 2013, j’ai publié dans mon blog un billet intitulé “ Sainte Taubira ? ” où je critiquais l’opportunisme de cette personne, cette femme sans réelles convictions politiques profondes – à part peut-être, mais ce n'est pas certain, celle de l’indépendance de la Guyane – uniquement préoccupée de faire carrière. Á l’occasion de cette élection présidentielle, elle va peut-être disparaître dans les poubelles de l’Histoire. Son début de campagne a été comparé au naufrage du Titanic, une tragédie interminable accompagnée par l’orchestre de chambre d’une poignée de soutiens hypocrites.
Ces agissements ont toujours été globalement de droite, tantôt de manière biaisée, tantôt de manière vraiment frontale.
En 1993, députée sans étiquette, elle vote la confiance au Premier ministre Balladur. Elle cautionne la première attaque sérieuse contre les retraites de l’après-guerre. Ce sont alors les retraites du privé qui sont dans le collimateur. On passe des 10 meilleures années aux 25 meilleures. La durée de cotisation nécessaire pour avoir droit à une pension à taux plein passe de 150 trimestres à 160 trimestres. Les retraites sont indexées sur l’indice Insee des prix à la consommation, et non plus sur celui des salaires, ce qui ne peut déboucher que sur un net déclassement des retraités par rapport aux actifs.
En 1994, Christiane Taubira est la 4ème sur la liste radicale de Bernard Tapie aux élections européennes.
En 1997, elle rallie le groupe socialiste de l’Assemblée nationale. Lionel Jospin lui confie un rapport sur la recherche de l’or en Guyane (!).
En 2002, Christiane Taubira est candidate à la présidentielle avec un programme à la droite de celui de Jospin (qui l’a encouragée à se présenter et qui n’a rien compris au film). On connaît la suite : comme elle a pris 2% de voix au candidat socialiste, Le Pen est au deuxième tour. Elle était pour une « France plurielle, une République fraternelle, la solidarité pour tous », ce qui ne mangeait pas de pain. Au plan économique, ses propositions étaient alors nettement de droite : baisse de l’imposition des foyers aux revenus les plus élevés (« afin de ne pas décourager l’effort et l’initiative »), puis suppression de l’impôt sur le revenu, développement de la retraite par capitalisation au-delà d’un certain niveau de pensions, suppression des cotisations sociales dans le financement de l’assurance-maladie.
De 2012 à 2016, Christiane Taubira est ministre de Hollande. Elle ne s'oppose pas à la Loi Travail, ni à la loi sur l’ANI (Accord national interprofessionnel) qui crée les contrats collectifs de complémentaires santé, détruit la solidarité intergénérationnelle, et fait exploser les cotisations des retraités.
Á l’occasion de cette élection, on attend avec impatience ce qu’elle a à nous dire sur les salaires et les retraites… Peut-être rien du tout dans la mesure où – et c'est peut-être dramatiquement ironique – elle s'enfonce toute seule, en se trompant de registre, un peu comme si un virtuose du tuba s'entêtait à donner un récital de violoncelle.

Agrandissement : Illustration 1
