Mahmoud Darwich.
J’eus l’occasion de le rencontrer une fois. Sacré bonhomme !
Né en Galilée en 1941 dans un village qui fut rasé sept ans plus tard, il mourut aux Etats-Unis en 2008 alors qu’il venait de subir une opération à cœur ouvert.
À partir de 1976, il vécut quatorze années d’exil.
Un temps proche d’Arrafat, il s’en écarta au moment des accords d’Oslo qu’il n’avait pas acceptés.
Lorsqu’il mourut, Le Monde Diplomatique lui rendit hommage en ces termes :
Ses vers sont parfois devenus des slogans, l’amenant à développer des réflexions fines et souvent empreintes d’humour sur les liens qu’entretiennent poésie et politique. Il se définissait comme le poète des vaincus — comme un « poète troyen », c’est-à-dire comme « l’un de ceux à qui on a enlevé jusqu’au droit de transmettre leur propre défaite ». Mais il refusait d’être réduit au rôle de porte-parole de la cause palestinienne, ou de subordonner son art aux exigences de la lutte de libération nationale — ce qui, à terme, assurait-il, n’aurait pu que desservir l’un comme l’autre.
Je propose “ Et nous, nous aimons la vie ” :
Et nous, nous aimons la vie autant que possible
Nous dansons entre deux martyrs.
Entre eux, nous érigeons pour les violettes un minaret ou des palmiers
Nous aimons la vie autant que possible
Nous volons un fil au ver à soie pour tisser notre ciel clôturer cet exode
Nous ouvrons la porte du jardin pour que le jasmin inonde les routes comme une belle journée
Nous aimons la vie autant que possible
Là où nous résidons, nous semons des plantes luxuriantes et nous récoltons des tués
Nous soufflons dans la flûte la couleur du lointain, lointain, et nous dessinons un hennissement sur la poussière du passage
Nous écrivons nos noms pierre par pierre.
Ô éclair, éclaire pour la nuit, éclaire un peu
Nous aimons la vie autant que possible
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