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Billet de blog 22 mai 2013

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Qui d'autre que Bernard Cassen, reçu premier à l'agrégation d'anglais, pouvait analyser les dangers du tout-anglais (car c'est bien de cela qu'il s'agit à terme) dans l'université française ?

Ci-dessous, le début d'un article qu'il vient de publier sur le site de Mémoire des Luttes :

Ce 22 mai, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, met en discussion à l’Assemblée nationale un projet de loi dont l’une des dispositions clés est l’institutionnalisation de l’anglais comme langue de l’enseignement universitaire en France. Sous un camouflage hypocrite – il est question de « langues étrangères » et pas de l’une d’elles en particulier –, ce texte est un pas de géant vers la mise sous tutelle anglo-saxonne de l’activité scientifique française. Pas seulement française d’ailleurs : venant de Paris, l’exemple fera tache d’huile dans les autres pays francophones, notamment en Afrique, et dans ceux des langues latines proches (espagnol, italien, portugais).

 Une langue n’est pas seulement un outil de communication ; c’est, comme l’écrivait Gramsci, « une vision du monde » qui se décline en concepts, en approches intellectuelles, voire en valeurs. Y compris dans la science. C’est la pluralité et parfois la confrontation de ces « visions » qui stimule la créativité des chercheurs. Ce que propose Mme Fioraso, c’est de faire abstraction de sa langue maternelle et de penser tous directement en anglais, exercice où les native speakers auront toujours plusieurs longueurs d’avance sur les locuteurs d’autres langues, et où c’est l’avancement de la recherche, pris globalement, qui sera finalement perdant. La diversité linguistique est en effet un bien commun aussi précieux que la biodiversité.

Nul ne sait si Mme Fioraso s’est jamais posé ce type de questions. En tout cas, les arguments qu’elle avance en faveur de son projet de loi ne témoignent pas d’une réflexion originale. Il s’agit, selon elle, de promouvoir l’ « attractivité » des universités françaises pour les étudiants étrangers. C’est en quelque sorte la version « enseignement supérieur » de la « compétitivité », cette chimère devenue l’alpha et l’oméga de la politique gouvernementale. Pour cela, une recette miracle – déjà préconisée dans le passé par, entre autres, Alain Minc, Claude Allègre, Valérie Pécresse ou Silvio Berlusconi – est appelée à la rescousse : l’anglais, et même progressivement le « tout-anglais » dans la science, la technique, la communication et l’enseignement.

Lire la fin de l'article ici.

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