A côté de cela, je suis un grand visiteur d’églises et de cathédrales (surtout l’été car il y fait frais) et l’un des chocs esthétiques les plus forts de mon existence restera d’avoir vu de mes yeux vu la Pietà et le Moïse de Michel-Ange à Rome.
Je trouve lamentable le procès actuellement instruit, depuis un an, par un groupe de pression à l’intérieur de l’Association des Maires de France contre la présence de crèches dans les mairies de certaines villes. Ainsi d’ailleurs que celle des sapins de Noël, la fétichisation de ces arbres n’étant nullement d’origine chrétienne mais païenne.
Les crèches ne sont pas apparues sur notre sol la semaine dernière, ce qui n’est pas le cas des horaires réservées aux femmes voilées dans certaines piscines publiques.
J’observe que nombre de militants anti-crèches, de droite comme de gauche, sont francs-maçons. Je n’ai rien contre les trois points et j’admire bien des combats qu’ils ont menés depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Ils agitent actuellement un chiffon rouge à peu de frais. Ils surfent sur le concept vague à souhait du « vivre ensemble », tout comme, d’ailleurs, surfent, depuis la tragédie du Bataclan, les bobos parisiens. Pendant ce temps, on oublie les vrais problèmes et le CAC se frotte les mains. Les chômeurs et les smicards d’Uckange et d’Hénin-Beaumont apprécient fortement, n’en doutons pas, que les jeunes cadres puissent picoler (pardon “ boire des coups ”) en terrasse et aller aux concerts dans la douceur des soirées parisiennes. Ça, c'est Paris, le “ Gay Paree ” !
Tous les ans, je fais faire à mes filles le tour des crèches qu’une petite dizaine de villages du Gers créent à l’époque de Noël. Le Gers est une terre socialiste – il en reste si peu ! – et la plupart des visiteurs sont comme moi de gauche, athées ou agnostiques. Ces crèches ne sont pas installées dans les mairies mais, néanmoins, dans l’espace public : places, halles etc… Ce sont des crèches à thèmes : Alphonse Daudet, les capitales européennes, les peuples du monde, les contes de Perrault, Marcel Pagnol. Travail d'un an, admirable, instructif et, évidemment, bénévole. Un bain de culture, pas de culte.
Au IVe siècle, afin d’attirer à elle davantage de croyants, l’Eglise décida que Jésus était né un 25 décembre, jour d’une fête païenne venue de Perse (qui n’était pas encore chiite), où l’on égorgeait un taureau pour fêter le soleil. Quant à la fête de Pâques, elle nous vient des Juifs.
Je sens que l’aile marchante de l’AMF va mettre bon ordre à tout cela. Elle s'occupera ensuite du chômage qui a bondi en octobre.