Dans le débat actuel sur la fin de la vie, vous entendrez assurément parler du manque de soins palliatifs. Il est avancé communément que leur absence ou leur insuffisance font le lit de la demande d’euthanasie ou de suicide assisté. Nul doute pour moi de la sincérité des équipes de soins palliatifs qui témoignent de l’apaisement des patients et de l’extinction quasi-générale de la demande de mourir chez les personnes soulagées des symptômes pénibles éventuellement présents en fin de vie. C’est aussi ce que j’ai constaté en accompagnant professionnellement plus de 1200 personnes en soins de longue durée.
Pourtant il est intéressant de considérer les demandes effectuées dans les pays qui ont légalisé une forme ou une autre de mort programmée. Les principales sources écrites nous viennent de l’état d’Oregon et du Canada. Des témoignages verbaux nous arrivent des Pays-Bas et de Suisse.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir :

Agrandissement : Illustration 1

Ce ne sont pas les symptômes pénibles de fin de vie qui viennent en premier dans les motivations. Quand la douleur est évoquée, ce peut être sous la forme d’inquiétude à ce propos. Le rapport cité ci-dessus ne distingue malheureusement pas le contrôle insuffisant de la douleur ou les inquiétudes à ce propos. Il en est ainsi du rapport 2022 au Canada avec des résultats comparables.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir :

Agrandissement : Illustration 2

Ainsi, l’aspiration à mourir de manière programmée semble motivée de manière bien plus large que nous l’avions imaginée. Ce constat devrait guider les politiques publiques bien au-delà des indispensables et insuffisants soins palliatifs français.