Le président de la République française déclare lors d’un interview le 10 mars 2024 : « Les mots ont de l’importance et il faut essayer de bien nommer le réel sans créer d’ambiguïtés. »[1]
Alors écoutons ce qui se dit et s’écrit en ces temps de débats multiples.
Des exemples. Encore le président dans le même interview :
« Le terme d’euthanasie désigne le fait de mettre fin aux jours de quelqu’un, avec ou même sans son consentement, ce qui n’est évidemment pas le cas ici. »
Euh, mettre fin aux jours de quelqu’un avec son consentement, c’est une aide au suicide ; sans son consentement, c’est un homicide, meurtre ou assassinat si préméditation.
Dans un texte de projet de loi diffusé en octobre 2023, il est question de « secourisme à l’envers »[2], alors qu’il s’agit d’achever une personne qui ne meurt pas assez vite.
Le pompon revient à ceux qui actualisent à leur manière le serment d’Hippocrate vieux de quelque 2400 ans. Vous auriez mal entendu la phrase suivante :« Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. »
Vous auriez dû comprendre que si « l’usage courant a donné au terme « délibérément » l’idée d’une action intentionnelle, la racine de ce mot est le verbe « délibérer ». Délibérer, c’est peser tous les éléments d’une question et débattre, collectivement ou avec soi-même, avant de prendre une décision. »[3]
Bravo les artistes !
[1] Emmanuel Macron sur la fin de vie : « Avec ce projet de loi, on regarde la mort en face » : https://www.la-croix.com/france/interview-exclusive-macron-projet-loi-fin-vie-euthanasie-suicide-assiste-20240310
[2] Fin de vie : l’exécutif veut instaurer le « secourisme à l’envers »… https://www.koztoujours.fr/fin-de-vie-lexecutif-veut-instaurer-le-secourisme-a-lenvers
[3] Fin de vie : « Hippocrate a offert aux soignantes et soignants un chemin humaniste qui nous oblige ». https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/18/fin-de-vie-hippocrate-a-offert-aux-soignantes-et-soignants-un-chemin-humaniste-qui-nous-oblige_6222675_3232.html