Le 12 janvier dernier, Angela Merkel, lors d'une conférence de presse en compagnie du Premier ministre turc Ahmet Davutoğlu, a déclaré "de mon point de vue, j'aimerais dire que notre ancien Président fédéral Christian Wullf avait dit: "l'islam appartient à l'Allemagne". C'est ça; je suis aussi de cet avis" ("Von meiner Seite möchte ich sagen, dass unser früherer Bundespräsident Christian Wulff gesagt hat: 'Der Islam gehört zu Deutschland.' Und das ist so; dieser Meinung bin ich auch.").
Or, la déclaration de Christian Wullf (CDU) était un peu différente. En effet, le 3 octobre 2010, au cours de son discours prononcé pour la célébration des 20 ans de la réunification des deux Allemagnes, le Président avait déclaré : "La religion chrétienne appartient sans aucun doute à l'Allemagne. La religion juive appartient sans aucun doute à l'Allemagne. C'est notre histoire judéo-chrétienne. Mais la religion musulmane appartient depuis aussi à l'Allemagne" ("Das Christentum gehört zweifelsfrei zu Deutschland. Das Judentum gehört zweifelsfrei zu Deutschland. Das ist unsere christlich-jüdische Geschichte. Aber der Islam gehört inzwischen auch zu Deutschland."). Cette déclaration intervenait en pleine polémique à propos du livre sulfureux de l'ancien membre du directoire de la banque fédérale allemande, Thilo Sarrazin (SPD) (L'Allemagne disparaît, Deutschland schafft sich ab).
(On ne peut que saluer le choix de la Chancelière de n'avoir pas jugé utile, judicieux ou tout simplement justifié, de reprendre l'ensemble de cette déclaration)
Enfin, et principalement, cette phrase fait écho aux paroles prononcées quatre ans auparavant par Wolfgang Schäuble, alors Ministre de l'intérieur (CDU), dans son discours d'ouverture de la première conférence sur l'islam (die Islamkonferenz), dont il était à l'initiative:
"L'islam fait partie de l'Allemagne et de l'Europe" ("Der Islam ist Teil Deutschlands und Europas").
C'est plus clair et plus complet, non? (même si l'effet rhétorique comporte le défaut de l'essentialisme)
Ces informations (librement traduites, désolée) sont disponibles en version originale sur le site de la Deutschlandfunk.