Plus je vieillis et moins je comprends. Enfin, si !
Je comprends ou ils veulent en venir mais je me résonne. Je me résonne car je ne peux y croire.
Appauvrir, continuer d'appauvrir les peuples.
Quelle est la limite du capitalisme ?
Je suis entré sur « le marché du travail » (comme ils disent) en 1977. Nous parlions déjà de crise, de chômage. Depuis maintenant 37 ans, la même rengaine et les gouvernements successifs répondent par les mêmes arguments et appliquent les mêmes méthodes. Depuis 37 années, les mêmes experts, les mêmes économistes, les mêmes technocrates distillent la même pensée unique du soir au matin, avec l'aide des médias audiovisuels. Formatés à l'E.N.A et H.E.C, cette caste dominante ne cesse de nous le rappeler.
Pour s'adapter à la mondialisation, il faut REFORMER !
Trente sept années de réformes et de contre-réformes, de débats et de contre-débats, et malgré tout le changement ne sera pas pour maintenant même si l'on travaille plus pour gagner plus. Travailler moins pour gagner plus n'était pas dans la logique du Capital qui avait choisi, en France, un petit nerveux comme général. L'élection présidentielle permet uniquement au peuple de se croire dans une démocratie. Le peuple est souverain paraît il ! Ce n'est pas la philosophie des marchés financiers semble t'il.
Le peuple est immature mon pauvre monsieur ! Il a voté massivement NON en 2005, refusant le Traité Constitutionnel Européen. Nous avons la chance, dans notre République, de posséder des petits soldats de grande qualité intellectuelle. Morano, Balkany, Lefebvre, Copé, Valls, Moscovici, DSK, Lamy (celui de l'OMC), etc, etc … De vrais républicains (enfin ils se disent républicains) qui ont rattrapé en 2007, notre comportement irresponsable. Ignorer le vote populaire de 2005, quelle jubilation sur les bancs de l'assemblée nationale.
Et oui citoyen ! Pour vivre heureux dans ce paradis mondialisé, l'Union Européenne chrétienne sera notre guide. Notre sauveur. Et vive la doctrine sociale de l'église. Charité pour tous. Alléluia !
Il y avait deux pistes pour aborder la mondialisation.
La première était d'ajuster les salaires des pays les plus pauvres sur celui des pays les plus riches. Trop risqué pour ces pauvres gens. Imaginez ! Son salaire multiplié par cinquante en Chine, ou cent au Bangladesh. Le travailleur serait décimé par le choc émotionnel, l'infarctus. Le capitalisme, trop bon, a évité cette hécatombe.
La solution choisie sera l'ajustement des salaires des pays les plus riches sur ceux des plus pauvres. Certes, la tâche est rude. Le citoyen des pays développés a du mal à rentrer dans le moule. Le SMIC est beaucoup trop élevé. La surconsommation entraîne la surcharge pondérale.
Dégraissons à tous les niveaux. Tel est le dogme capitaliste.
Quelle aberration ce SMIC ! De plus, l'employeur doit s'acquitter de cotisations sociales afin que son personnel puisse bénéficier des services de santé pour se soigner et profiter d'une retraite après quarante années de labeur. Inadmissible pour l'Union Européenne qui a pour seul objectif de mettre en œuvre la volonté des marchés financiers, des spéculateurs, des lobbys.
Il faut détruire le système de santé français. L'exonération perpétuelle des cotisations sociales (sur la pression du patronat) aggrave volontairement le déficit de la sécu. Ce système paritaire et solidaire né en 1945 représente des milliards d'Euros. Les assurances privées veulent s'attribuer le pactole dont un certain Guillaume Sarkozy (Le beau frère de Carla), président du groupe Malakoff Médéric, spécialisé dans les assurances de santé. Quel hasard !
En Allemagne, plus de 30 % d'ouvriers/employés vivent avec moins de 700,00 €/mois. La mise en place d'un salaire minimum a été voté il y a quelques mois (8,00 €/heure) et applicable en …… 2015.
En Angleterre, c'est la joie. Le chômage baisse. C'est la fin de la crise, mais pour qui ? On nous explique que depuis la mise en place du contrat zéro heure, l'activité économique repart. A ce titre, le salarié est corvéable à merci. Une heure par ci, une autre par là, le jour, la nuit, le dimanche, et qu'il ne vienne pas se plaindre.
En France, les bénévoles du secours populaire travaillent à plein temps pour venir en aide aux bénéficiaires dont le nombre est croissant. Des vieux, des jeunes, des familles entières qui s'appauvrissent.
Dans le milieu de la grande distribution, on exploite au maximum les employés mais le gouvernement répondra certainement favorablement aux doléances de ce patronat décompléxé. Le travail dominical évitera aux salariés de réfléchir en famille. Pousser un caddy entre les rayons ou se promener dans les bois. Quelle différence ? On fait du sport !
Ne parlons pas de la situation en Espagne, au Portugal ou en Grèce. Elle est dramatique.
Pascal LAMY, ancien commissaire européen et ancien directeur général de l'OMC, dit être favorable à des boulots « pas forcément payés au SMIC (1) ». Ce monsieur ne doit certainement pas avoir de problème de fin de mois pour remplir son caddy.
Pierre GATTAZ, président du MEDEF, souhaite que l'on remette sur le chantier le SMIC jeunes.
Le même Pierre GATTAZ qui s'octroie 420 000,00 € /an et rechigne à augmenter ses employés qui lui permettent de s'enrichir.
Si le Capital se goinfre,c'est bien parce qu'il y a des petites mains à l'autre bout de la chaîne qui s'exécutent et s'épuisent, non ?
Le Qatar exploite à outrance la main d'oeuvre pakistanaise et népalaise dans des conditions inhumaines. Plusieurs dizaines de morts à ce jour sur le chantier du mondial de foot (3).
Quel regret que l'esclavagisme n'existe plus. C'était le bon temps. Le salaire se limitait à un morceau de pain, un bol de soupe et un verre d'eau.
Pour la mise en œuvre de cette folie capitalistique, le général HOLLANDE et le capitaine VALLS (soient disant socialistes) vont appliquer les volontés de GATTAZ, de LAMY, sous surveillance de l'Union Européenne. Cette même Union, qui avec le FMI et la banque mondiale, ont mis à genoux la Grèce, l'Espagne, le Portugal. Et demain, notre tour viendra.
Cette même Union qui souhaite que la structure administrative de la France soit régionale, sur le principe des Landers allemands. Il faut détruire le principe républicain français. Le général Hollande est à la manœuvre. Il faut REGIONALISER !
Cassons ce principe révolutionnaire ancestral,
« la République une et indivisible ».
Liberté pour tous,
Égalité pour tous et Fraternité.
Quelle idée saugrenue REGIONALISONS ! Revenons aux langues régionales (5).
Quelle absurdité que d'avoir unifié notre langue afin que chacun dans cette République puisse communiquer, se comprendre. D'ailleurs, dans les tranchées, durant la guerre 14-18, le poilu breton ne comprenait pas l'ordre du sergent occitan. Était ce bien important ? La mort était l'aboutissement de cette boucherie décidée par l'industrie et le Capital.
Le général Hollande fut élu parce que le peuple rejetait Sarkozy.
En 2012, la destruction de la République n'était pas au programme du candidat Hollande. Alors demain. Quel bilan ?
Régionalisation de la santé, territorialisation de l'école, retour aux langues régionales avec documents administratifs rédigés en français et en langue locale. Les employés territoriaux soumis à l'obligation de pratiquer la langue du territoire. Une nouvelle discrimination à l'embauche verra le jour. Il suffit de côtoyer le milieu occitan pour remarquer l'intolérance qui y règne si vous ne pratiquez pas la langue d'oc. Sans parler des régionalistes bretons ou corses.
Pourquoi ne pas instaurer un SMIC régional, variable en rapport avec le PIB local ?
La région est riche . Jackpot !
La région est pauvre. Soupe populaire pour tous.
Les premières demandes régionalistes font jour.
Les indépendantistes bretons, qui ne faisaient plus parler d'eux après avoir déposé une bombinette au château de Versailles en juin 1978, souhaitent créer un parlement breton. Suivront les alsaciens, les occitans etc, etc … Viendront ensuite les religions qui demanderont l'application de concordats identiques à celui d'Alsace/Moselle. C'est le retour au communautarisme. C'est la fin même du principe d'égalité.
Pour ce qui est de la fraternité, nul doute que des conflits inter-régionaux apparaîtront. La plupart des conflits actuels sur la planète sont des affrontements communautaires.
Pour notre liberté de choix. C'est Bruxelles qui décide. Aucun référendum. Aucune consultation populaire.
En parallèle, Bruxelles négocie dans le plus grand secret avec les États-Unis le futur grand marché transatlantique. Le TAFTA (2) et le TISA (6). Nous connaissons tous la puissance impérialiste des américains. Demain, il sera impossible qu'un État puisse refuser le poulet à la javel, le bœuf aux hormones, les OGM, le gaz de schiste, etc, etc.… Les multinationales assigneront directement les États devant les tribunaux. Le gouvernement du Québec qui a prononcé un moratoire sur la fracturation hydraulique est traîné devant la justice par l’entreprise américaine Lone Pine qui lui réclame 250 millions de dollars (4).
Les technocrates le pensent. Le peuple est immature et irresponsable. Ce traité va améliorer sa vie. Un pur bonheur pour tout le monde. Surtout pour le Capital qui demande également la suppression de toutes taxes et contrôles douaniers. Les médias sont très discrets sur le sujet. Le monde télévisuel est aux commandes afin de détourner l'attention. Émissions de télé-réalité et matchs de foot tous les week-end. Bientôt la coupe du monde au Brésil et Roland Garros. Sans oublier le tour de France des professionnels du dopage. De l'hypnose collective.
Tout cela n'est que pure folie. A se demander si le Capital ne souhaite pas que demain nous nous tapions dessus. Une petite guerre est toujours profitable à l'industrie et au bâtiment.
Comme tout système, après l'effondrement du communisme soviétique, viendra la chute du capitalisme. Sa folie actuelle l'amènera à l'auto-destruction. L'économie est le principe même des vases communicants. Lorsque celui du travail sera vide, celui du capital et de la rente explosera. Pour que la paix sociale perdure, il faut trouver l'équilibre.
Nos élites, par soumission et/ou par médiocrité intellectuelle, sabordent le navire « République » en omettant d'appliquer aujourd'hui les principes qu'ils défendaient hier. François Hollande peut se rendre sur les terres de Jean Jaurès. Cela ne fera pas de lui un socialiste. Manuel Valls peut se rendre au Vatican. Ses prières ne feront pas de lui un socialiste. Tous deux sont des serviteurs du Capital et de l'Union Européenne vaticane.
Lors du débat parlementaire concernant la séparation des Églises et de l’État en 1905, Jean JAURES disait ceci :
« La France n'est pas schismatique, elle est révolutionnaire.»
Pour une République laïque, sociale, une et indivisible.
Pour une Europe des peuples, laïque, démocratique et sociale.
Pour la concorde, contre la folie.
Soyons rebelles !
(2)http://www.monde-diplomatique.fr/2013/11/WALLACH/49803
(5) Contre la ratification de la charte européenne des langues régionales et minoritaires.
(6) http://www.contrelacour.fr/tisa-union-europeenne-commerce-service/