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Billet de blog 6 février 2013

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Politique économique : la fin d'une époque ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A partir des années 70, avec les Chicago boys, Thatcher puis Reagan, les politiques économiques ont été centrées sur la réduction du rôle de l'Etat, le contrôle des coûts salariaux et la baisse des taux d'imposition. La crise qui a éclaté en 2008 a remis en cause cette vision. Aux Etats-Unis, les premiers signes d'un tournant idéologique commencent à apparaître.

Pour la première fois depuis plusieurs décennies, le Congrès américain a voté début janvier 2013, une hausse d’impôts qui interrompt des décennies de baisse, et qui ne sera probablement pas la dernière.

Même chez les républicains, les lignes commencent à bouger. Eric Cantor, le numéro deux à la House of Representatives, a prononcé hier un discours qui annonce un virage dans la stratégie du GOP. Il recommande de ne plus se focaliser sur l'austérité et les finances publiques. Il cherche à reprendre la main auprès de la middle-class et vis-à-vis de la population "Latino". Les républicains sont prêts à accepter la proposition d'Obama de régulariser une partie des sans-papiers. Ils semblent disposés à revoir leur position sur l'éducation, le chômage, la santé, la science. Evidemment, cela n'ira pas sans secousses et tensions, dans un parti qui est encore sous l'influence du Tea Party.

Concernant les politiques fiscales, le FMI a récemment fait son mea culpa et reconnut implicitement que la rigueur constituaient un contresens économique. Enfin, on commence à entendre dans les médias nationaux américains, des plaidoyers en faveur d'une augmentation des salaires. L'idée, popularisée par Henry Ford, que des salariés bien payés constituent une demande pour les entreprises, resurgit chez les leaders d'opinion . Elle signe la fin d'une époque, où seules comptaient l'offre et l'amélioration de la compétitivité des entreprises.

Tout ceci se passe aux Etats-Unis, la France n'en est pas encore là. Mais ce n’est probablement qu’une question de temps.

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