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Billet de blog 26 février 2013

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Davos m'a tuer

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Davos m'a tuer
(traduction extraits d'un papier récemment publié sur le blog de Paul Krugman http://krugman.blogs.nytimes.com/2013/02/26/death-by-davos/ )
Et c'est ainsi que l'aventure de l'euro se termine : non par les banques mais par le bunga-bunga.
C'est vrai l'euro n'est pas mort, pas encore. Mais l'élection italienne montre que les eurocrates, qui ne ratent jamais une opportunité de rater une opportunité, s'en rapprochent de plus en plus.
Le point fondamental est que la politique d'austérité pour tous (austérité incroyablement dure pour les pays endettés, mais aussi austérité pour les autres nations européennes, sans la moindre politique de soutien à la demande, nulle part) est un échec total. Aucun des pays soumis à l'austérité imposée de Bruxelles et Berlin n'a pu amorcer le moindre soupçon de reprise économique ; le chômage atteint des niveaux destructeurs pour la société.
...
Comment ont ils pu ne rien voir venir ? Et bien, en Europe encore plus qu'aux États-Unis, ces Gens Très Sérieux vivent dans une bulle de sérieux autoproclamé, et ils pensent que l'opinion publique suivra leur exemple. N'est-ce pas la seule chose de sensé qu'elle puisse faire?
Wolfgang Munchau dans sa tribune (du Financial Times) résume la situation par cette anecdote : "Il y a eu un moment symbolique dans les élections italiennes quand j'ai compris que les dés étaient joués pour Mario Monté, le premier ministre battu. Ce moment, c'est quand au milieu de la campagne -en pleine révolte anti-establishment- il s'est envolé pour Davos pour retrouver ses amis de la politique et de la finance internationale. Même si cette escapade dans les montagnes suisses au sein de l'élite n'a pas fait de vague dans la campagne, elle m'a montré que Monti manquait de manière presque comique de réalisme politique."
Ce que les Gens Très Sérieux n'ont pas saisi, c'est que leur droit à diriger les affaires repose sur leur capacité à obtenir au moins quelques résultats. Ce qu'ils ont en réalité réussi à obtenir, ce sont des années de peine incroyable accompagnées de promesses répétées que la reprise étaient au coin de la rue. Et ils se demandent pourquoi beaucoup d'électeurs ne leur font plus confiance, et se tournent vers quelqu'un, n'importe qui, qui offre une alternative.
...

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