Après le claque de l’autre jour lors des votations fédérales, nos chers députés ont trouvé « l’œuf de Colomb » de la santé.
Le problème des coûts de la santé, et surtout de l’augmentation des primes des assurances maladies, va être réglé par la mise en place de réseaux de médecins.
Et bien j’en doute.
Il faut que vous sachiez que des réseaux existent depuis l’entrée en vigueur de la LAMAL (loi sur l'assurance maladie en Suisse), soit 1996. Depuis 12 ans, ils fonctionnent. J’ai participé à la mise en place d’un grand réseau à Genève. Nous aurions pu en profiter pour en faire une étude pilote, un test grandeur nature.
Et bien cela n’a jamais intéressé les assurances. Probablement ce n’était pas assez lucratif et surtout l’idée ne venait pas d’elles.
Les USA ont depuis longtemps préconisé ce type d’assurances. Allez voir chez eux comment cela fonctionne. C’est une catastrophe.
Je ne suis pas contre que les médecins travaillent en équipe, qu’ils puissent discuter de leur façon de gérer les cas pour pouvoir parvenir à la meilleure prise en charge de leur patient.
Cela c’est notre boulot et nous le pratiquons tous les jours. Vous croyez que j’ai attendu les idées « géniales » de nos parlementaires pour mettre ne place mon réseau informel. Vous croyez que j’ai besoin de leur aide pour poursuivre ma formation continue.
Vous imaginez que mes patients vont revenir me consulter si je ne suis pas capable de leur proposer une prise en charge optimale.
Simplement la meilleure des prises en charge n’est pas automatiquement la meilleure marchée.
L’idée du réseau façon caisses maladies, c’est de faire des économies. Il nous faudra probablement éviter les patients qui coûtent chers, banaliser les plaintes pour pouvoir demander moins d’examens, devenir les employés des caisses maladies.
Je ne suis pas d’accord.
Le plus urgent, après le 1er juin, c’est de faire de l’ordre dans les comptes des caisses maladies. C’est probablement là que nous allons pouvoir faire d’importantes économies.