Soljenitsyne n’est pas mort. Il va rester à côté de nous pour cheminer entre notre compagnie, comme Tolstoï, comme Dostoïevski.
Il nous a ouvert les yeux, pas seulement en témoignant des conditions de vies dans les camps, mais en forgeant une œuvre sur l’absurdité de l’Homme.
Il nous a obligé à réfléchir sur notre destin.
Il nous a dit : « ce qui se passe là, peut arriver n’importe où »
L’Homme porte en lui cette part de tragédie et de destruction.
Il nous a fait part de sa peur du Système.
Toute sa vie il a cherché une réponse à cette question : « Pourquoi, nous les Russes, nous avons créé cet univers concentrationnaire ».
Il a disséqué tous les détails de l’histoire russe, à partir de la guerre de 1914, pour mettre en évidence le moment où tout a basculé.
Son message est universel et moderne.
Comme tous les grands romanciers il a compris que la fiction peut plus que simplement raconter des faits.
Lorsque nous lisons le « pavillon des cancéreux » nous voyons, nous entendons, nous participons, nous devenons des zeks.
Soljenitsyne a vraiment détruit le système communiste russe, tout seul, simplement avec un bout de papier et un crayon.