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Billet de blog 8 juin 2011

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La Globalisation: un monde de mensonges

Adage de la pensée économique dominante, l'ouverture des frontières économiques et marchandes serait nécessairement et mécaniquement le vecteur de la création de richesses nouvelles. Globalement, appréciés sous le seul prisme du PIB, lui-même ne prenant en compte que les flux de masses monétaires, les bienfaits de la mondialisation ne sont pas des plus évidents.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Adage de la pensée économique dominante, l'ouverture des frontières économiques et marchandes serait nécessairement et mécaniquement le vecteur de la création de richesses nouvelles. Globalement, appréciés sous le seul prisme du PIB, lui-même ne prenant en compte que les flux de masses monétaires, les bienfaits de la mondialisation ne sont pas des plus évidents. Les erreurs accumulées par les organismes statistiques internationaux sont déroutantes de malhonnêteté intellectuelle au moins, morale au vue de leurs conséquences et pire, si elles ont été intentionnelles .

L’exemple le plus criant est celui de l’augmentation supposément énergique du PIB mondial au début des années 1990. En réalité, cette inflation numérique correspond davantage à l’entrée dans l’appareil statistique des données des pays ex-soviétiques qui n’y figuraient pas plutôt qu’à une création effective de richesse. (p.20) Autre supercherie comptable, les flux monétaires correspondant aux échanges commerciaux de matières premières ont été intégrés dans les bilans selon leur prix courant, i.e. le prix à un moment donné, sa valeur nominale, sans pondérer leur inflation à la suite des chocs pétroliers par exemple. En clair, les chiffres donnaient l’impression d’une plus grande quantité de biens échangés. En réalité, une plus grande quantité d’argent était échangée mais les produits coûtaient plus cher.

D’ailleurs, le mode de calcul de la richesse par le PIB n’est pas sans autres créations d’illusions économiques. Dans les années 1980-1990, les entreprises industrielles occidentales ont externalisé bon nombre de leurs activités qui ont intégré le secteur tertiaire. Elles sont devenues sous-traitantes. Ayant toujours besoin des fonctions professionnelles dont elles se sont détachées, les entreprises ont fait appel à ces nouveaux contractuels et la mesure de ces nouveaux flux monétaires interentreprises ont participé à la croissance apparente du PIB. Ici encore, il s’agit plus d’une mise en forme dans des artefacts statistiques que de la création de richesse et d’emplois nouveaux. (p.29).

L’ouverture économique n’est donc en rien une promesse de richesse et le postulat que les mesures de protections des économies nationales freineraient le commerce international et la création de richesse est une contre-vérité (p.127). Comme pendant la crise de 1929, c’est la crise du crédit, la crise boursière qui affecte l’investissement dans l’économie réelle, qui provoque une baisse de la production et donc – et finalement – le volume du commerce international. Le National Bureau of Economic Research montrera d’ailleurs que les droits de douanes n’auront eu pratiquement aucun rôle dans l’effondrement du commerce international à partir dès années 1930. En réalité, «ce sont les politiques nationales qui constituent les véritables variables critiques pour la croissance et le développement économique et non l’existence ou non de mesures de libéralisation du commerce.» (p.23)

Sommaire de la série:

Préliminaires

Globalisation: un monde de mensonge.

Néolibéralisme, la fuite en avant.

Contre-révolution conservatrice et socialisme d’accompagnement

L’injustice sociale comme conséquence inhérente de la mondialisation.

Pays du Sud et populations flouées.

Réalisme, pragmatisme et volontarisme.

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