Voyage en Terre Inconnue, ma rencontre avec mon député LREM.
Tout commença le lundi 29 Avril 2019, sur un groupe Facebook regroupant des français vivant à Oslo. L’administrateur prévient : « Les messages politiques sur les groupes Facebook partent souvent en c*** », mais considérant, que dans ce cas « c’est une visite du député qui nous représente », il partage consciencieusement l’évènement créé pour la venue du député Holroyd à Oslo. À un mois des élections européennes sa venue pourrait questionner ses réelles intentions, mais l’inanité des convictions politiques de mes compatriotes a annihilé toute mise en perspective de cette venue. Voilà qu’à mi-mandat la veille d’une échéance qui pourra permettre de voir si le ballon de baudruche LREM s’est dégonflé ou non, notre député, jusque-là très effacé, se retrouve en première ligne pour tenter de redorer le blason de son parti. Plusieurs soutiennent l’initiative tout en oubliant qu’il existe d’autres façons que Facebook pour s’informer. « Je trouve effectivement que c’est important d’avoir les infos si on le souhaite, nos représentants tout en laissant le partisanisme bidon et peu constructif de côté » soutient T. En commentaire de la publication : assurément, notre député lui aussi laissera aussi son partisanisme de côté pendant la rencontre… Cette absence d’esprit critique se matérialise davantage avec M. : « Qu’il fasse campagne s’il le veut, il est aussi en poste et c’est une bonne occasion de lui parler », L’avenir nous le dira… Je décide de m’inscrire à cette rencontre pour échanger avec notre représentant, élu seulement avec 12% des inscrits ([1]).
Mes antécédents avec LREM-Oslo sont quelque peu limités et anecdotiques. En 2017, je m’étais fait bannir d’une page de discussion modérée, ou, devrais-je dire, censurée, par des militants En Marche ! Oslo. Les supporters enamourés d’En Marche ! squattaient la télévision norvégienne, la sortie du lycée français etc…, pour expliquer que Macron était le seul rempart à l’extrême droite. Tout cela paraissait un peu excessif pour un candidat venu de nulle part, au programme aussi creux qu’un scénario de Luc Besson. Après l’élection présidentielle, alors que le président avait investi 80% de candidats aux législatives, mais pour l’instant aucun pour la 3ème circonscription des Français de l’étranger, la députée sortante fit une visite de campagne dans le but de se faire réélire. De son propre aveu elle attendait une investiture sans ralliement à LREM, car ayant déjà travaillé sous la tutelle de Macron elle se qualifiait elle-même de « Macron Compatible » [2]. Si elle n’obtenait pas l’investiture présidentielle « n’importe quelle chèvre étiquetée LREM se fera élire dans cette circonscription ». En effet, cette circonscription est résolument acquise à la cause du divin président au regard des résultats du 1er tour [3]et 2ème tour [4]qui ont tout du plébiscite : 50% pour le premier et 95% pour le second). Macron ne lui donna pas son soutien et une « chèvre » fut présentée par LREM. Ce qui devait arriver arriva : « la chèvre » se fit élire. Lors de cette rencontre, avec quelques concitoyens, nous échangions sur notre peur de ce vide abyssal que LREM nous inspirait. Ses militants, obnubilés par leur envie de porter un homme inconnu comme incarnation unique du pouvoir, en avaient oubliés le sens réel des mots conviction, programme, vision.
Rétrospectivement il parait clair que certains militants EM conditionnés par leurs origines socioculturelles s’étaient fait avoir par une jolie interface numérique et deux powerpoints. Certains pensaient vraiment au discours disruptif du président. Ils ont cru en un leurre, sous couvert d’être progressiste bien intégré dans une socio-démocratie prospère où le chômage n’existe quasiment pas. Ces pantins avaient pensé naïvement qu’Emmanuel Macron incarnait un visage neuf. Malheureusement très peu avaient compris que Macron n’était qu’un simple conservateur qui avait bien compris que pour que rien ne change il fallait tout changer, pour reprendre la formule de Tomasi di Lampedusa. Un ami français me faisait remarquer : « les élites intellectuelles américaines votent Sanders, les françaises Macron ». En partant probablement du même point de départ ces élites intellectuelles en arrivent à une conclusion radicalement différente, le conservatisme libéral pour les frenchies, un radical de gauche pour les américains. Certains ont même dût reconnaitre leur échec de jugement. En se lançant dans la cause du congé paternité à l’inspiration scandinave ce jeune militant LREM et fan de Michel Sardou de 33 ans, T. , interpelle sans grands effets les politiques via son blog barbapapa[5]. Les prises de position de la France au niveau européen attristent notre Tristan Champion dans une vidéo adressée au président montée et relayée par France Info. Ouin-Ouin découvre que son président n’est pas ce qu’il croyait. Notre militant En Marche qui « prendrait mal » si son enfant à 12mois « ne se tient pas debout » et se comporterait encore comme « une larve » (quel père !! A partir de la 9eme minute voir ici [6]) prend exemple du modèle scandinave qu’il considère comme « un luxe » alors que c’est un droit acquis et rarement remis en cause dans la société norvégienne. Cet exemple montre bien ce qui s’apparente à une schizophrénie à la française : en arrivant dans une société basée sur le modèle de social-démocratie scandinave à forte protection sociale et aux impôts élevés, nos joyeux militants LREM ne se sont même pas rendu compte que leur candidat était aux antipodes des valeurs qu’ils croyaient défendre, et apparemment ne se sont toujours pas remis en question.
Le jour J est arrivé, la rencontre se passera dans une salle de conférence d’une vingtaine de place au
rez-de-chaussée d’un hôtel du centre d’Oslo. Dix minutes avant le début de la rencontre je reconnais deux des trois lurons qui trinquent au modèle norvégien à la fin de la vidéo précédemment citée. Mon réflexe est de m’asseoir sur les banquettes jouxtant les leurs et de les écouter. Attention les oreilles, le discours conspirationniste que j’entends ressemble plus à un mauvais simulacre de brèves du café du commerce : « ah bah moi je les connais les 15000 connards de gilet jaunes qui foutent la merde à Paris, ces black blocks sont les mêmes qui sont au G20 et partout ailleurs ». Il est assez convenu que les GJ est une masse non-homogène aux motivations diverses qu’il n’est pas possible de faire une généralité sur cette poignée mais d’après notre expert marcheur gilets jaunes = black blocks = casseurs irraisonnés. La stratégie par le fait n’est pas bien assimilée par notre marcheur. Je commence à m’agacer de voir tant de raccourcis intellectuels d’ignorances et de bêtises. La troupe se lève, je les suis, nous nous dirigeons vers la salle. Une vingtaine de tables disposées en deux colonnes de dix meublent cette salle dans sa longueur. Les marcheurs ne s’installent pas sur les deux tables de la première rangée, car « ça fait trop… ». Lèche-cul était probablement le mot que ce marcheur au physique de premier de la classe pensait. Je m’installe derrière les marcheurs au 4ème rang, deux femmes d’un âge avancé s’installent derrière moi, retour au café du commerce : « c’est sûr ça ne peut pas continuer comme ça en France ». Mais que fait Macron pour apaiser la colère à part jouer au pompier pyromane ? « toute cette violence c’est pas possible, je sais pas trop ce qui se passe mais je regarde BFM donc je me fais mon idée ». Là je suis convaincu en effet son argumentation est imparable - tristesse. Le député arrive avec 5min de retard. Il concède la « tradition française » du retard car il rencontrait les représentants du personnel du Lycée Français d’Oslo « désolé je sors d’une loooooongue réunion avec les syndicats du Lycée Français, vous savez comment c’est avec ces gens-là » il fait rire son auditoire, ça va être long je le sens. Je ne pensais pas que, dans une société comme celle où je vis, on pouvait encore rire des syndicats.
La rencontre commence enfin. Après avoir revu les troupes, comprenez « serrer des mains », notre député enclenche une brève description de ses activités au sein de l’assemblée, des commissions auxquelles il participe etc. Certains apprendront qu’il fait parti de la commission des finances et des affaires européennes, étant l’un des premiers à être exposé aux questions relatives au Brexit. Je préfère m’abstenir de lui demander comment il a pris la nomination d’Amélie de Montchalin, la très brave citoyenne qui s’était félicité d’avoir supprimé l’ISF, au poste de secrétaire d’état chargée des Affaires Européennes qu’occupait Nathalie Loiseau avant sa nomination en tant que tête de liste aux européennes. Celle qui venait aussi nous expliquer sur les plateaux tv devant des gilets jaunes qu’elle n’avait pas un quotidien « hors sol » en tant que maman qui travaille. Agée de 33ans seulement, la jeune maman de 3 enfants nous maintenait poing serré qu’elle avait renoncé à des salaires bien plus lucratifs du privé pour servir la France. Notre poule pondeuse catholique pratiquante s’interroge aussi chez France Info sur le port du voile pour les petites fillettes de 8ans et se dit prête à faire évoluer le droit s’il existe des situations « contraires aux droits de l’enfant », je me demande si elle va attendre la majorité de ses larbins pour les baptiser. Encore un personnage cynique LREM dans la lignée que l’on connait.
J’évite donc ma première intervention pour ne pas froisser le député Holroyd, après tout il y a tellement d’autres sujets d’intervention que de parler de sa non-nomination.
Tel un professeur d’instruction civique de niveau lycée, le député explique le fonctionnement de l’assemblée devant un auditoire captivé, mon champion est sous le charme, je le scrute en détail, j’arrive à voir, derrière son regard, ce qui ressemble à un trou noir, tout au plus le vide. Il est assez triste de voir que des personnes insérées professionnellement soient aussi incultes sur des questions de citoyenneté. La première question va me le confirmer. « Qu’est-ce que vous pouvez m’offrir ? » lance fièrement un participant. Un peu dubitatif sur la question, le député lui demande de développer un peu plus. « Qu’est-ce que l’Etat paye pour les français de l’étranger ?». Spécialiste des questions budgétaires notre député continue sa tirade éducatrice. Service consulaire, Institut Français, Subvention au lycée etc… Pendant 30min il nous raconte les budgets, pourquoi le financement des lycées français de l’étranger est rattaché au Ministère des affaires étrangères. Historiquement les lycées français ont été créé dans le but, entre autres, de tisser un réseau de soft power dans les anciennes colonies et le reste du monde, et former les futurs dirigeants, diplomates de pays étrangers enclins aux intérêts nationaux de la France. Le refrain habituel, d’un monde qui nous envie notre enseignement est aussi évoqué. Malgré le fait d’en avoir profité toute sa vie, naissance à Bâle et jeunesse à Londres au lycée Charles de Gaulle, le député Holroyd n’est pas attaché à l’idée de rendre le lycée gratuit et ouvert à tous les français de l’étranger… Il évoque le « retour sur investissement non-garanti » sur les élèves de parents qui ne rentreraient jamais en France, lui-même n’a jamais vécu en France. Son discours est accepté par ses petits militants écervelés rompus aux doctrines libérales. Comme les écoles privées parisiennes, les lycées français sont surtout des ghettos d’enfants de personnes bien insérées et le conservatisme veut que l’on ne touche pas à son fonctionnement. Après avoir bien compris le financement de ce genre d’établissement, je demande que l’on recentre le débat sur l’enfant. Avant d’avoir formulé ma question, Monsieur « Qu-est-ce-que-vous-avez-à-m’offrir ? » m’interrompt « mais si vous n’avez pas compris que le fonctionnement d’un pays ce n’est que gérer un budget », je suis assez déstabilisé par le crétinisme de son intervention, à la limite de l’injonction et du mépris. « Vous n’êtes pas sans savoir que c’est bien l’enfant qui sera affecté par les reformes de l’éducation. Que pensez-vous des réformes Blanquer ? » Question trop ouverte dont les réponses tomberont dans les éléments de langages consciencieusement appris et récités.
Finalement après 1h20 de vide je me lance et lit ma question que j’avais concoctée :
Monsieur,
Le candidat Macron avait décliné son programme de campagne en « chantier »
1-Securite / 2-education / 3-travail / 4-modernisation de l’économie / 5-Renouveau démocratique / 6-Europe
Je voudrais revenir sur le « chantier » 5 Renouveau démocratique
Sous le gouvernement Edouard Phillipe I, la première affaire éclata très rapidement : les soupçons d’emploi fictif de collaborateur de François Bayrou / Sylvie Goulard et de Marielle de Sarnez fraichement nommés ministre de la justice / ministre des armées et ministre chargée des affaires européennes.
Ces soupçons auront eu raison de ces derniers et aboutiront à leurs démissions et à la mise en place de Philippe 2, seulement 1 mois après la mise en place de Phillipe 1.
QUELLE IRONIE quand on sait que François Bayrou avait exigé une loi sur la moralisation de la vie publique avant d’apporter son soutien au candidat Macron…
Cette loi finalement sera très en deçà des promesses tenues et les premiers sentiments de trahison des engagements de campagnes commenceront à germer. (Notamment l’abandon du casier vierge).
La loi rapidement discutée, probablement bâclée sera adoptée en lecture définitive le 9 août 2017 (seulement 49 jours après la mise en place de Philipe 2) et sera promulguée au Journal Officiel le 15 septembre 2017 après la trêve parlementaire.
Je voudrais revenir sur l’article 5 de cette loi, article sur les « dispositions relatives à la prévention des conflits d’intérêts », cet article est en fait un amendement de l’article 18-5 de la loi du 11 octobre 2013 qui stipule : que les représentant d’intérêts (en langage vulgarisé : les lobbys), doivent et je cite l’alinéa 2bis « s’abstenir de verser toute rémunération aux collaborateurs [notamment] d'un député.
Or selon votre propre déclaration à la Haute Autorité à la Vie publique vous avez déclaré qu’un de vos collaborateurs est responsable : des risques financiers et de la gestion d’actifs de chez ENGIE.
Je ne suis ni juge ni bourreau et je ne voudrais pas trancher sur ce sujet chacun se fera sa propre opinion.
Avant de formuler mes questions je vais juste rappeler que vous faites partie d’un groupe d’études parlementaires sur les énergies vertes. Comment avec un conjoint chez Dong Energy, un collaborateur rémunéré par Engie et vous ayant travaillé chez FTI consulting (cabinet de conseil dans notamment dans l’énergie) assurez-vous que votre impartialité de travail aille dans l’intérêt commun ?
Comment justifiez-vous les privatisations d’ADP, de la FDJ et comme par hasard la baisse des parts de capital dans ENGIE ? Ces mesures sont-elles vraiment dans l’intérêt de la chose publique qui a, je vous le rappelle, pour traduction latine de Res Publica (République) ?
Force est de constater que vos méthodes ressemblent à une vieille façon de faire de la politique. En quoi incarnez-vous un renouveau politique si vos Modus Operandi semblent être calqués sur ceux du passé ? Est-ce cela le progressisme macronien en 2019?
Fin de mon intervention
Durant ma prise de parole, je sens les regards des macronistes qui s’abattent sur moi, les réponses que je vais entendre pourront illustrer les stratagèmes de la dialectique éristique de Schopenhauer que je vais prendre soin de mettre en gras dans le texte.
Sur le casier judiciaire vide : l’exagération, « vous n’allez pas faire la démocratie avec beaucoup de monde si vous excluez les gens qui ont un casier » [rire dans la salle], je reprends « ce que je voulais dire c’est qu’il existe près de 396 professions où le casier vierge est requis, mais pas parlementaires je vous invite à lire Philippe Pascot. ». Il relance : « mais moi j’aimerais bien, mais c’est constitutionnellement impossible, bah oui tous les hommes sont égaux en droit. Si vous les privez de ça, on est plus en démocratie » argument absurde, retournement de l’argument : au nom de quoi ne pourrait-on pas changer la constitution si besoin ? Des gens sont déchus de leurs droits civiques couramment ou sont déclarés inéligibles. S’en suit une série de questionnement à outrance qui comme l’avait prédit par Schopenhauer arrive à me déstabiliser. « Un gamin qui fait un délit de droit commun ne pourra pas devenir infirmier ou sapeur-pompier, par contre un Cahuzac ou un Thevenoud pourra revenir en politique. » il me coupe « ah bah ceux-là ne sont pas de chez nous » [rires dans la salle, pleurs dans mon cœur]. Je comprends bien vite que mon député ne veut pas du casier vierge pour les élus.
Déformation des paroles « Pour ce qui est de la privatisation d’ADP, je ne crois pas que c’est du ressort de l’Etat de décider si on doit mettre un Burger King ou McDo dans le hall de l’aéroport, si vous le pensez c’est que vous êtes un communiste » [rire dans la salle, mon cœur saigne et il a réussi à réveiller Reagan].
Je relance, « Vous n’avez pas aimé notre bel aéroport d’Oslo ? »
Mon Champion se tourne vers son voisin, je me rends compte que le vide contient de la matière certes informe mais quand même, son voisin, directeur de la communication de l’UNICEF en Norvège Jean-Yves G., le rassure « l’aéroport d’Oslo est privé », ce qui est complètement faux.
-Figurez-vous que je n’en sais trop rien, ils étaient en grève. Répond le fanfaron Holroyd [Rires]
Encore un mensonge pondu sur mesure pour l’occasion, après vérification c’était les pilotes du consortium scandinave SAS qui l’étaient, pas le personnel au sol, mais sa petite phrase avait déjà fait son bonhomme de chemin dans la tête de l’auditoire. Le discrédit sur mes questions était déjà jeté. Sous de faux arguments ils tirent la conclusion qu’il ne peut répondre correctement. (Stratagème 5).
Le travail de sa conseillère : « bénévole, strictement légale » déontologiquement condamnable ? « Ça c’est vous qui le dites, pas la loi française ».
En prime, et au moment où je veux répondre à ses arguments déloyaux, un militant macroniste C. se retourne et me dit de me taire car je ne suis pas « démocratique ». Comprenez : je parle et pose des questions.
Le reste ne sera qu’une accumulation d’arguments fallacieux.
Cet entretien m’aura permis de confirmer ce que je pensais, il est impossible pour les macronistes de se remettre en question, le choix qu’ils ont fait il y a deux ans ne peut pas être, de leur point de vue, le mauvais. La défense de leur chef et leur dévouement sont sans faille.
« écoutez ce président ne représente que 18% des inscrits au 1er tour il doit sa qualification au deuxième probablement au vote utile d’une gauche vallsienne tiède sur les questions sociales et un centre droit qui ne se reconnaissait pas dans Fillon, les députés de la majorité gouvernementale que vous soutenez ne représentent que 28%, et peine à faire 43% au deuxième pourtant vous jouissez des pleins pouvoirs au parlement, il était question d’incorporer plus de représentativité ou ça en est ?, allez-vous faire quelque chose pour le vote blanc»
T. se retourne, il ne comprend pas, « Mais le vote utile, ça n’existe pas, c’est une vue de l’esprit » je le renvoie gentiment à google pour s’informer, il y trouvera des centaines d’articles écrits sur le sujet, par des chercheurs du CNRS, des prix Nobel (Kenneth Arrow), des journalistes.
La faible représentation des électeurs dans ce gouvernement n’est finalement pas un problème, en bon conservateur, le député se délecte avec une complaisance et une suffisance sans précédent. Il se tourne vers son auditoire, « je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi je la trouve très bien cette 5eme République », ces gens ne sont vraiment pas prêt à remettre les choses en question. Tellement modelés à un système managérial où le chef a toujours raison, les petits pions En Marche ne se rendent même pas compte que la représentativité des élus est probablement, avec le financement des partis politiques, un poison qui gangrène le débat démocratique.
Lui-même élu par une poignée d’électeurs (12% des inscrits) dans la 3ème circonscription des Français de l’étranger[7], il conçoit que le vote blanc et l’abstention sont très importants, il remet aussi en cause sa position qui n’existe que depuis 2012. Néanmoins il arrive à la conclusion que de toute façon « les votes blancs et les abstentionnistes refusent le débat démocratique » et en aucun cas il faut changer les règles. Je réponds en m’étranglant, « au contraire, ne croyez-vous pas qu’il montre bien la défiance des électeurs envers leurs élus », qu’un vote pourrait être annulé s’il n’obtenait pas un certain nombre de participants « et bien non », sourire, fin du débat.
Je sens bien que mes questions ont dérangé, il est difficile de penser autrement, le public macronien est somme toute très conservateur et n’arrive pas à remettre en question certains maux de la 5eme république, (scrutin uninominal majoritaire à deux tours) toutes ont été tournées en dérision par le député. Il est très difficile de changer le code, Macron avait peut-être raison quand il disait que les Français étaient toujours en deuil de leur souverain[8], en tout cas j’ai rencontré ceux qui le sont. Comme Marine Le Pen et ses partisans, ils sont attachés à la figure providentielle, messianique voire autoritaire que leur donne la figure du Président selon la 5ème République. Qu’elles semblent loin mes envies de démocraties plus justes, si les gens ne remettent même pas en question la représentativité, comment arriveront-ils à vouloir une démocratie participative ?
[1] https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__legislatives-2017/(path)/legislatives-2017//099/09903.html
[2] Axelle Lemaire fut sous Hollande Secrétaire d’état chargée du numérique et de l’innovation ayant Emmanuel Macron alors ministre de l’économie comme ministre de tutelle
[3] https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/presidentielle_2017_-_2nd_tour_-_resultats_par_circonscription_legislatives_cle0bc871.pdf
[4] https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/presidentielle_-_1er_tour-_resultats_par_circonscriptions_legislatives_cle0eb1df.pdf
[5] https://barbapapa.blog/
[6] https://barbapapa.blog/2018/11/26/reportage-tv-conge-maternite-et-pourquoi-pas-papa-barbapapa-sur-m6/
[7] https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__legislatives-2017/(path)/legislatives-2017//099/09903.html
[8] http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1395609-emmanuel-macron-pense-qu-il-manque-un-roi-en-france-une-enorme-regression-ideologique.html