Sommet UE-UA où l’Afrique attend l’Afrique
Le sommet UE-Afrique prévu le 17 et 18 février 2022, intervient dans un contexte inédit, celui de « Ce basculement où l’Afrique se doit sa survie – Se définir soi-même ou disparaitre » - titre de mon prochain article.
L’UE l’inscrit dans une recherche de solutions exceptionnelles ; lesquelles au juste ? Toutefois la voix des peuples d’Afrique ne peut plus être ignorée. L’Afrique attend l’Afrique.
L’on dirait que l’histoire se réécrit comme subrepticement alors que sa bifurcation significative est entamée depuis la fin de l’ex URSS ; émietté l’idéologie du marché obstinément, finit par s’y imposer, en Chine aussi.
Des fronts s’ouvrent sur l’Afrique, objet de toutes les convoitises obsessionnelles de décennie en décennie. Le bal de la libéralisation ouvert lors de la décennie 1980, était le prélude en mode soft, comparé à l’après 2000.
Au tournant de la quasi fin du 1er quart de siècle, l’Afrique des peuples entre en résistance et décide de rebattre totalement les cartes pour sa souveraineté. La révolution est engagée, les peuples unis. Aux dirigeants d’ajuster pour la vision d’une Afrique africaine.
La clé pour des avancées économiques et sociales significatives n’est pas l’argent -c’en est un parmi- encore moins venu de l’extérieur. Le peuple, le peuple, le peuple, libéré du néocolonialisme sur un continent à même de se suffire en tout, servirait de locomotive.
C’est dire que, le panafricanisme cette éthique vision de l’émancipation du continent au rang de puissance, est le mot d’ordre.
Humblement, j’eus à m’activer et je continue en panafricaniste dans des formes diverses dont celle de la poésie.
En guise d’acte modeste, de volontariste pour la cause africaine, je fais tenir un poème en partage, extrait du recueil/témoignage « La mer retournée - Poéthique du politique verbe » -Éd. L’Harmanttan, 2004.
TERRE MATRICIELLE
À Cheikh Anta Diop
La verbeuse des silences meurtris
Écume de souvenirs immémoriaux
Rimée du flux du reflux du sang
De la Savante négresse
L’Égypte pharaonique
Terre Afrique ô mienne !
Entière et Une
Unité plurielle
Depuis la Méditerranée libyque
Au Cap du sud
Et de l’océan Atlantique
À l’océan Indien
Terre parabole
Afrique ! Afrique
Des forêts sacrées
Et des pyramides
Des baobabs de la kôra et de la lyre
De l’antique royaume Méroé de Nubie
Des lettrés jadis de Tombouctou
Continent Majuscule
Dans ta robe de lune
Tu poses impériale
En Temple témoin
Des remous de l’histoire
Malgré les fossoyeurs
Sois bénie !
Sois bénie Afrique près
Étendue terre questionnante
Dans les océans...voici que
Te berce le rite enchanteur
De la langue du soleil
Avant chaque coucher
Sois bénie Afrique !
Et voilà que
Le soleil en mon corps
Suggère la liberté
Le culte des mots
Qui façonnent la paix
Et réinvente l’Africaine Afrique
Essence majeure du magistère
De la Parole et de l’éthique Verbe
Transmis des millénaires durant
Sois bénie !
Terre matricielle humble
Au regard haut de sagesse
Elles ont chanté et chantent
Je veux dire tes filles prudes
Aux cuisses cuivre-lissé poignantes
Et aux seins de verte mangue
Ta beauté de toutes les éternités
Ton savoir dans tous les domaines
Tes royautés de toute splendeur
Seydou Bèye
beyeimpact@gmail.com