Sénégal, quoi de neuf ?
Aux jeunes tombés pour leur pays
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Le génocide du Rwanda est un enseignement des plus éclairants pour qu’en Afrique, chaque pays emprunte les voies/voix qui mènent à la consolidation de la paix sociale. Il n’y a jamais d’acquis, le Sénégal d’aujourd’hui en livre avec éloquence l’effectivité inattendue d’ensanglantements récurrents.
En pleurs du cœur depuis toujours pour l’enfance opprimée çà et là, les enfants génocidés du Rwanda, du Congo, les enfants morts lors des émeutes d’IDF en 2005 etc. je ne m’attendais pas tant de vivre un Sénégal troublé depuis 2021 où la mort frappe les enfants pour contestation légitime ou pas. J’ai devoir de leur rendre hommage. Le titre du recueil* référent entre autres, dont extrait plus bas, donne lecture de mon engagement pour la cause des enfants… espérant pallier tant soit infime l’accoutumance aux émeutes meurtrières, une marque africaine, qui semble atteindre le Sénégal en si peu de temps.
Éteindre cet embryon de pratiques socio-politiques, est un impératif dans un Sénégal où l’on croit acquise la paix sociale, une distinction qui l’a toujours démarqué du reste du continent. De régime à régime, les failles de l’« assurance à vie de la paix sociale » assise sur le construit socio-culturel relatif à l’héritage de sainteté musulmane, sont de plus en plus manifestes. Nous y voilà, faute de l’entretien du progrès social depuis bientôt ¼ de siècle. Dès 2003, j’ai souligné, en substance : « … le Sénégal… est une anarchie organisée ; d’autre part en lieu et place du libéralisme prôné, il y a ce que j’appelle le libertinage économique. Voilà quelques-unes de nos erreurs d’orientations politiques.
Au moment où le pays vit des heures sombres sans précédent de son histoire post-coloniale, sans une volonté réelle de re-fondation nationale, digne d’une demande générale sénégalaise, dans les jours qui suivent, nous n’aurons aucune chance d’échapper à un scénario composite Congo-Rwanda-Kosovo. Je prie que cette hypothèse plausible ne se vérifie. A la mémoire des enfants tombés, le poème ci :
Rwanda’s children
Il est des nuits où le rêve m’est absent
L’espoir naissant de clair de lune assombri
La parole à contresens qui bruisse des murs
Façonnant le silence tranchant de l’épée
Le soleil en promesse trahissait-il de son éclat certain
Sur des taches de sang aux contours des cachettes
La sourdine et pesante machine génocidaire
Comme pour prononcer naturellement la sentence
Rwanda’s children, all people ! je pleure du cœur
Votre sourire perdu enseveli le long des collines
Votre innocence crucifiée à leur sommet telle une stèle
O baby all people demeure à jamais votre mémoire
Extrait du Recueil* « Ces enfants hors d’haleine reclus dans l’éternité de la nuit - Ceux de tous les exils sans trêve sans amour… », p. 56 Seydou Beye – Poésie. Édilivre Paris, 2014.
Seydou Beye
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