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Billet de blog 20 juin 2023

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SÉNÉGAL, QUOI DE NEUF ? Aux jeunes tombés pour leur pays 3/3

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Sénégal, quoi de neuf  ? 

Aux jeunes tombés pour leur pays 

3/3

Il est aujourd’hui irréfutable que nous Sénégalais, avons trahi le serment des anciens. Que restera-t-il comme lègue moral et spirituel pour les jeunes ? Méritent-ils le sort que nous leur réservons à travers déjà des villes transformées au quotidien en champs de bataille ? C’est un fait que des ressorts sont cassés.

La jeunesse partout où qu’elle soit a un rapport pratique au monde en termes géopolitiques. Elle a pris le train du basculement avant l’heure, nous spéculions. Elle se pose plus qu’elle ne s’oppose face aux pouvoirs qui ne peuvent définir le comment sans elle car elle cerne mieux les problématiques nouvelles. Écoutons la, car « Attention, attention, attention, l’histoire est terrible. La lecture du Sénégal d’aujourd’hui -comme ailleurs- dans un future proche voire très proche, se fera par cette jeunesse. Quelle sera ladite lecture ? » Tweet, le 1er courant.

Le compromis, levier par lequel jusqu’alors la société dans sa globalité a conduit par rotation la barque Sénégal, s’est rompu à force de manœuvres inappropriées à des fins d’intérêts particuliers ; avouons le. Hélas plus de deux ans d’une intense crise plurielle, nombreux sont ceux qui font encore fi d’un minimum de retenue langagière à longueur des médias comme on dirait pour signifier un acte de chaos total qui compromettrait la présidentielle de février 2024.

La perspective du récit national serait dans une inscription plutôt sombre, brutale voire chaotique à moyen terme, au plus. Pour cause : les tonnes d’armes de guerres commandées hors toute autorisation hiérarchique indiquée, aujourd’hui entre les mains inappropriées de personnes en roue libre fait craindre plus d’un; la culture de meurtres et assassinats inculquée chez de vulnérables paumés; le climat socio-politique exécrable ; le marasme économique de 90% des actifs du pays relevant du secteur informel; la sempiternelle promotion sans vergogne de l’apologie du génocide je disais, en lieu et place de l’apaisement ; la banalité de la privation des libertés : d’expression, de la presse, d’opinion ; répression excessive ; détention des opposants etc. Quant au terrain concerné, l’opportunité est rare, très rare même par son particularisme pour qu’il ne permette aux étranges étrangers la mise en pratique sournoise de la stratégie du chaos. Il est dit : « l’État qui confie sa sécurité à un autre État cède sa souveraineté » : des gardes côtes, des zones militaires, des des… oui, mais cette jeunesse qui n’arrive pas à se faire entendre est bien indiquée pour l’investir. Leur doctrine de déstabilisation par manœuvres manipulatoires pendant des années est connue ne devrait échapper à la vigilance; à les entendre c’est en un mot : « nous leur faisons semer le chaos et nous pompons les ressources ». L’Irak, la Libye, la Syrie, le Centre Afrique et le Mali… sont des cas d’école.

Le cas des deux Congo découle d’une déstabilisation orchestrée entretenue malgré des millions de morts, viols... Le pillage industrielle des ressources a pour corollaire la jeunesse brimée, opprimée, affamée, exploitée, fusillée peut importe aux yeux des étranges étrangers ; c’est d’ailleurs l’occasion d’occuper les populations à des revendication d’ordre droits de l’homme… Le Sénégal ne semble pas suffisamment tirer des enseignements quant à la nécessaires mise en place des mesures prudentielles, préventives ajustées, renouvelées dans divers champs d’action intra national et international. N’écarter aucune hypothèse à l’heure où vont les choses, pour faire face.

A la mémoire de jeunes tombés soif de liberté, ce poème :

Oraison          

Fin de siècle dérive de l’histoire

Et de mon pays Continent

Harcelé blasphémé

La paix s’éclipse des regards hagards

Et des voix déjà mille fois éteintes  

Dix mille, mille mille... me dit-on

Mille Miiiiiiiiiiiiiiilllllle....1994...1996

Encore 1998 mille, puis 1999 mille...

Le compteur tourne vertigineux

Dérive de véreux patentés

Commanditaires de génocide

Et c’en est aux enchères

De la décapitation 2999 miiiiiiiiiille

Vite supplanté par unités de mille  

Sur la Seine prenant langue

Avec l’histoire pour mémoire

Je me penche avec ces morts

Arrête de les compter

Et implore les seigneurs

Des eaux immaculées

Sur la Seine en transe

Du silence et du risque d’oubli

Par les pouvoirs

Je me penche dé consolé

Le regard hagard verse mes larmes

Et sonde les dieux nomades

En dérive des cours d’eau

Sans frontières

Depuis le fleuve Zaïre le Nil

Où le soleil  pointe

De son sexe l’horizon

La révélation ! l’Afrique est truffée

Truffée des quatre coins presque

De colons du nouveau genre

Des colons nègres cléptocrates

Elle est mal l’Afrique pour sacrilège

En la forêt ensanglantée

La mer de sable retournée

De l’Angola au Zimbabwe

Et le Congo le Rwanda

La RDC le Liberia

Le Soudan le Maghreb

Mal j’ai à l’Afrique inscrite

Au régiment de la servitude

Par des perpétuels colons nègres

En hystérie à la cour

Aux soirs des éternelles

Noces avec l’Occident

Et le sang coule en ruisseau

Sous le fauteuil envoûtant

De la République 

Les prétendants sont légion

Ils sont légion pour affamer

L’enfance et tracer les sillons

De l’EXIL le chemin perdu 

Extrait R. Poésie « La mer retournée – Poéthique du politique verbe » pp. 38-41 Seydou Beye – L’Harmattan, 2004.

Seydou Beye

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