Hommage aux prisonnier.ères politiques de la résistance populaire au Sénégal 2021-2024
Les orientations politiciennes meurtrières tombées en bourrasques sur le Sénégal ces trois dernières années, sont une revanche préméditée du régime APR & C°, qui consacre les funérailles de la raison et de la décence. Une première dangereuse basée sur la stratégie du chaos pour instaurer coûte que coûte une monarchie pétro gazière sous dictée étrangère.
L’histoire est terrible et la postmodernité n’envisage le future qu’à l’aulne du niveau d’intérêts des puissances à la captation des espaces qui regorgent de ressources stratégiques. La situation gravissime du Sénégal traduit un réel laboratoire de mise sous pression de l’État, par d’étranges étrangers pour leur servir d’épée d’emprunt contre le peuple. Dès lors, le mode déstabilisation activé libère des discours récurrents du régime visant les sphères ethniques, confreriques, religieuses, culturelles et politiques. L’entretien du chaos en vue est garanti avec des dizaines de tonnes d’armes importées illégalement en secret, livrées à la Présidence de la République, d’autre part les chien.nes de garde issus de tout segment de la société qui tirent à boulets rouges dans les médias sur le principal parti d’opposition sur fond de vociférations : « il faut tuer le maximum » ; « emprisonner le plus » ; « les jeter à la mer aux poissons » ; « c’est des terroristes, des forces spéciales » ; « bannir à vie le parti de la vie politique» etc.
La politisation de la justice, une réalité : les tueries, emprisonnements, tortures, disparitions et exécutions extra judiciaires enflent. Les États dits grandes démocratie sont muettes. Plus grand chose pour le contrôle du territoire national à la Libyenne et Irakienne par la même emporter le butin : or, zircone, gaz, pétrole, le foncier et des bâtis dans les zones névralgiques de la capital etc.
Mais ce n’est pas compter avec l’intelligence des Sénégalais qui ne cède pas à un quelconque séparatisme, cela assorti de la très pertinente posture stratégique, courageuse et ferme du principal parti d’opposition. En combattant de la liberté celui-ci fit preuve de résistance héroïque et inédite dans la période post coloniale. Tout Patriote dans une résilience inégalée de laisser comprendre «Ma peau ma tenue de combat» Kalala OMOTUNDE, l’heure est à l’achèvement des luttes anti colonialistes, anti impérialistes.
Cher.ès prisonni.ères politiques recevez l’hommage que vous rend ma modeste personne, hommage dont l’inscription dans ma conscience et mon cœur dès la première victime du système, est une évidence. Ici dans sa forme écrite, il est autant de lettres ou visite à chacun.e d’entre vous. En citoyen engagé je fus plus actif pour la promotion des droits de l’homme jusqu’à être correspondant d’un prisonnier politique de la guerre du KOSOVO dans le ONG internationale. C’est la même qui m’anime m’adressant à vous.
L’État meurtrier et ses complices à qui on exigeait la reconnaissance du statut de prisonnier politique, restés longtemps murés dans le déni, ont fini par la magie de leurs sempiternelles maladresses de calculs politiciens par commettre l’erreur qu’ils voulaient éviter : « une erreur féconde » en fait, qui leur fait produire l’effet inattendu du statut prisonnier politique. Votre forte conviction a eu raison d’eux car vous faisiez face un État aux décisions émotionnelle, un État imbécile au sens de Binet ; arrêtés et libérés du fait du prince, sans jugement.
Vous et moi[i], même sort et mêmes motifs fallacieux visant à neutraliser toute forme de résistance pour la souveraineté nationale. La seule différence est le contexte et le moment de mon kidnapping pour un passage à Rebeus du 3/10 au 5/11 2019. Mon séjour au pays fut une aubaine pour d’étranges étrangers commanditaires en parfaite complicité avec des organes étatiques nationaux pour opérer. Je fais de mon n° de matricule reçu à Rebeus un usage honorifique de N° de matricule de résistant souverainiste. Faites pareil et arborer le matricule par moments.
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Des larmes et du sang, un contexte inédit
Le Sénégal s’est réveillé sous un régime -bancal congénital issu aux forceps du PDS- remonté contre le droit, la moral, l’éthique, l’ordre social traditionnel, culturel et religieux ce, depuis 2012 en allant crescendo.
Ce qui se vit sous nos cieux est le renouveau du colonialisme concocté par les colons nègres. Le désastre, l’abîme, la négation de l’homme noir que cela consacre, il n’y pas mieux que A. Césaire chantre d’un anti colonialisme achevé de la dire :
« Partir
Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-
panthères, je serais un homme-juif
un homme-cafre
un homme-hindou-de-Calcutta
un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas
l'homme-famine, l'homme-insulte, l'homme-torture
on pouvait à n'importe quel moment le saisir le rouer
de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir
de compte à rendre à personne sans avoir d'excuses à présenter à personne
un homme-juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot »
Voilà éloquemment les crimes infligés au peuple Sénégalais notamment au principal parti de l’opposition ce, de 2021-2024 par le parti-État APR & C°.
LE SÉNÉGAL DIT NON : IL N’EST PAS À VENDRE.
Cette posture de résistance vigoureuse renvoie à la lutte des noirs Américains pour les droits civiques. Harlem lieu de hautes résistances et de fierté le bras levé poing serré, est un symbole aussi une métaphore de la victoire du monde noir, au prix fort des batailles sanglantes -je n’oublie pas l’Afrique du Sud et Haïti.
En cela le Sénégal tout naturellement est Harlem, l’Afrique du Sud, Haïti… par la fois symbole et métaphore. Les Sénégalais, la jeunesse surtout dont le devenir a toujours été hypothéqué depuis 1960 par des colons nègres, mèneront toutes les luttes nécessaires pour la souveraineté au sens de ce que j’appelle l’Afro-Souverainisme.
Je dédie à ce titre aux prisonnier.ères politiques, un poème intemporel : Harlem ci-après, extrait de mon Recueil Les brisures de soleil 1998. P.22 Éditions L’Harmattan.
Harlem
« Me pèse l’air du temps
La servitude, la destruction de l’enfance d’Harlem
Et mon cœur se fait gros du tribut
Que paie encore mon peuple enfant...
Me voilà à la quête des senteurs
Qui portent les couleurs de la lavande
Bleu violet azur bleu violet des champs d’antan
Les couleurs de l’été réparateur
Et je hume en parfait dévergondé
Le parfum vagabond de la liberté
Oui, je rêve de vivre dans le tourbillon
Délirant du swing du mambo et du tango
Peu importe que je transcende les frontières
Déjà ma terre, amante abusée du Nord
Et aux enfants sevrés avant l’heure,
Ma peau, plus vielle prisonnière politique
Aussi mon esprit squatté par leur rengaine
Alors, je rêve du délire libérateur des consciences
Oui, je voudrais l’ivresse des espaces aux senteurs viriles
Enfin libre oui libre de mes gestes
Enfin extase jouissance-éveil je dis,
Je le relègue aux oubliettes
Le verbe fort longtemps galvaudé
Et au bout de ma langue plume acerbe,
J’emporterai réfractaire plus que jamais la passion
Du verbe irrévérence récusant la DICTEE du Nord
Moi Nègre aigre ma plume nourrie d’encre venin
J’emporterai démystifié le langage du COMMANDANT
Semant à tout vent l’assurance de la verve
Du conteur de Gorée
Jusqu’à Harlem où j’ai mal
Oui, Harlem des brisures de ta face
Je suis hanté dès l’aube de mon enfance
Et oui je sais pourquoi
Harlem ton enfance est clochardisée
Malcom X, Martin Luther King… assassinés
Et oui je sais pourquoi
La hargne qui s’élève du nègre est rompue
Et continuent pourtant au grand jour
Le sarcasme
Le blasphème
Le regard indécent
Mais debout !
Debout Harlem amoché!
Je dis ton courroux
Je sais que tu craques,
Les saisons se font longues,
Le chemin âpre d’intentions macabres
Et ton souffle sous perfusion pour masquer tes fissures
Harlem que ton enfance ne sombre
Avant que l’aubade aux portes de l’HISTOIRE ne retentisse
Harlem, dis-je Chaka!
Chakaaaaaaaa!
Harlem !
Que devienne ton enfant un Soweto Rebelle
Que devienne ton enfant un Homme Baobab
Que devienne ton enfant un Nelson Mandela
Debout
Le regard droit
Dans celui du bourreau »
Pour conclure, si nous ne récusons pas ouvertement et fermement le néo colonialisme, nous aurons le pire des perte de souveraineté à savoir le néo esclavagisme ou l’annexion pure et simple.
Pour cela plutôt le devoir d’être libre que le droit d’être libre, c'est ma conception de l’existence de l’homme (H), d’une nation et toute autre entité humaine. Mon rapport à la liberté est celui d’être habité du devoir permanent et inaliénable de défendre mes intérêts. Un exemple tout simple : le devoir de me protéger au mieux des pratiques manipulatoires de la modernité, des dérives de la mondialisation, du système, en me détachant entre autres de l’hyper consommation anesthésiante, la possession démentielle... Là commence l’éveil citoyen, qu’il faille promouvoir et concomitamment asseoir la culture de veille citoyenne -l'ennemi ne dort pas et il est de plus en plus prédateur criminel.
Seydou Beye