Ce basculement où l’Afrique le Sénégal en premier se doit sa survie
IIè Partie
L’Afro souverainisme l’ultime voie pour le Sénégal
Résister Exister Oser l’Afrique
L’humanité est à l’heure de l’Afrique. Indéniable, elle présente l’opportunité du monde entier. L’Afrique devrait-elle s’oublier pour la guerre plutôt grande guerre plurielle jamais opérée ? Les chances sont à jamais à sa portée pour vaincre ses propres incertitudes, prendre conscience de ses redoutables capacités et assumer de combattre les prédateurs. Être prête c’est être vraie pour l’honneur, quel qu’en soit le coût ; c’est le premier devoir à s’appliquer. La liberté n’a pas de prix, elle a un coût : l’abnégation, le sacrifice… dis-je. Le crédo : résister, exister enfin oser Africain. Je soumets «L’Afro souverainisme au Sénégal, l’ultime voie», le projet civilisationnel fondé sur l’éthique vision de promouvoir le commun, oser Africain. Il s’impose à toute l’Afrique qui, peuple après peuple entre en révolution. Patrice Emery Lumumba prophétisait : «L’histoire dira un jour son mot, mais ça ne sera pas l’histoire qu’on enseignera aux Nations Unies, Washington, Paris ou Bruxelles, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et ses fantoches. L’Afrique écrira sa propre histoire, et elle sera au Nord et au Sud du Sahara, une histoire de gloire et de dignité.»[i] C’est l’heure pour l’Afrique, l’ultime, «Avant l’heure ce n’est pas l’heure, après l’heure ce n’est pas l’heure, l’heure c’est l’heure» disait L. S. Senghor. Le post 20è siècle consacre ce qu’il convient d’appeler l’Afrique des Pays en Libération (APL) en lieu et place de l’Afrique des Pays en Développement (PED). La prétendue visée de développement des pays sous-main mise, relève du fantasme. Le dépassement situationnel du plus riche continent, très appauvri sous contrainte de la modernité, urge.
La modernité : maltraitante et ruineuse des faibles
Constat est que la MODERNITÉ tient sur deux pieds : la MYSTIFICATION et la BRUTALITÉ de l’extrême insidieuse à l’extrême manifeste. Elle carbure au PUR MENSONGE et lubrifie avec la RUSE. Je livre là, ce que me renvoient les sociétés depuis des décennies. En sa sophistication la modernité a accéléré le déclin social longtemps imperceptible notamment par «Les consommateurs consommés par la société de consommation». Sous idéologie de «l’intégrisme modernité»[ii] l’Afrique notamment, croule sous la surconsommation d’importations : la téléphonie, un cas majeur dû à la fracture numérique à forts impacts financier et social. La modernité, luisante, charmeuse et corruptrice de l’âme minant la société toute classe confondue est un gouffre réductrice de l’intégrité de l’être. La doctrine des puissances du toujours plus dans tout domaine, induit des violences.
L’époque présente, à ne pas en douter sauf méprise par nos folles certitudes, donne lecture d’un remake de l’histoire d’il y a cent ans, en plus complexe. La guerre mondiale naissante en Europe par extension, siège des tensions inédites post URSS -Russie/Ukraine-OTAN-, mondialisée par la confrontation Occident/Reste du monde aux visées de reconquête/pillages et annexion de l’Afrique sous anesthésie de l’ultra libéralisme, ouvre une ère géo politico-économique d’intense conflictualité -la doctrine de déstabilisation sur activée. La confrontation Dollar/BRICS, la guerre des monnaies est actée au profit des pays émergents. L’impact en Afrique interroge. Une question d’enjeux majeurs qu’elle doit s’approprier.
Le potentiel ne peut être exploité pour prospérer que si l’Afrique neutralise les mécanismes contraceptifs de l’Occident. Les redistributions par le passage de l’uni au multi polaire, engendrent d’intenses disputes risquées. Qui maîtrisera le mieux les variations paramétriques, gagnera plus, ou perdra moins dans le partage du gâteau Afrique. Les moyens de veille de celle-ci seront déterminants. En attendant le mal de la modernité aussi profond qu’ancien est sans appel : la réduction de tout un continent des siècles durant à un camp de concentration qui évolua du régime de privation des libertés à un régime pernicieux, démagogue de pseudo liberté que je qualifie de liberté geôlière. Bientôt fini avec cette génération d’Africains qui achève l’œuvre de libération entamée depuis l’auto-libération sanglante des esclaves des griffes des négriers. Oui, «Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie il faut l’action.»[iii]
Les puissances ? Elles ne sont puissantes que de leurs faiblesses
Plus de deux décennies en arrière, j’ai relevé que «notre monde est visiblement en marche bancal ». Il l’est davantage, il trébuche, se craquelle gravement, presqu’en effondrement. Il a longtemps tenu après l’ère du plein emploi par des tours d’artifices politiques et des statistiques fétichisées, cela dû au contexte de complexité moindre. Les États et les multinationales pouvaient encore jongler, rafistoler faire croire dans leur «génie» de penseurs et faiseurs de tout pour nous en premier les Africains, s’enorgueillir de leur tout premier rang de Puissant. Le long des décennies la mise sous perfusion de l’économique finit par corrompre le mécanisme d’ensemble dont l’issue : l’inévitable confrontation entre la Puissance publique et la Puissance privée quant à qui est la plus apte à répondre à la demande. L’État en nain financier et économique passe le relais aux multinationales par abandon de pans du service public. Sa soumission est actée, c’est le sauve qui peut dans le Privé rattrapé par sa mégalomanie. L’Occident pour dissoudre l’incertitude, fait projeter l’avenir ailleurs, l’Afrique dans les visées lieu de tous les dangers, le forcing est engagé face aux puissances émergentes.
L’Afrique politique malgré un continent géant très pourvu longtemps à la merci de la France, tarde à se retrouver unie pour parer toute ingérence -CDEAO, UA, UMOA…[iv] sont sous anesthésie Union européenne, c’est flagrant. Quand l’Occident malgré des divergences entre zones travaille à son unité contre l’Afrique, celle-ci travaille à sa propre division au point de voir des États rallier leur Maître avant même qu’il ne décide d’exécuter son intention de sévir contre les récalcitrants, plutôt Résistants : Mali, Burkina, Niger.
En proie à ses divisions, pour se relever l’Afrique s’appuie non pas sur ses propres logiques mais celles extérieures. Cette Afrique politique complaisante, toujours soumise en ces temps de bascule où tant de puissances n’ont jamais fait face à face, n’a de choix quant à ses peuples que de résister, exister enfin oser Africain, c’est dire l’exigence d’assumer, d’assurer ce que j’appelle l’Afro souverainisme au prix de batailles frontales autochtones/envahisseurs. Dès lors, s’attendre à l’irruption sanglante d’au moins un corps étranger par pays, s’il n’y est déjà éparpillé sous caution d’ennemis de nègre.sse.s frelelaté.e.s en ivresse du récit néolibéral, la modernité dans toute son artificialité. Les puissances occidentales qui ne le sont que de leurs puissantes faiblesses de communication manipulatoire, d’agression, d’exécution, d’engloutissement du maximum d’âmes sous les décombres des bombardements -sceau du contrat de confiance de vente d’armes, des milliards de dollars faciles- sont mystificatrices purement.
Toutefois le renversement de tendance s’opère. L’Afrique évolue d’approche avec de puissants moyens psychologiques, humains et matériels militaires. Plus question d’hésiter une seconde pour parer toute agression militaire. Inédite, la levée de boucliers Burkina, Mali, Guinée, Algérie résistante en défense du Niger souverainiste. Arrive à point dans la décennie nouvelle, la promotion par les BRICS le Sud global, d’un ordre mondial alternatif.
Fausses certitudes de la France versus initiative historique africaine de reprise en main
Comment la France en est-elle arrivée là, amant délaissé par de multiples courtisanes de sa maison Afrique ? Finie la maison close en continuum de viol à ciel ouvert institué plus de cinq cents ans par d’étranges étrangers ? Terminée l’exclusivité du bradage pardon du pillage des ressources dont elle jouit depuis mathusalem ? Questions qu’elle ne se pose toujours pas, tant elle se drape de fausses certitudes, pavoise d’état à état dans le déni absolu des souffrances décrétées exécutées froidement. Et, son malheur est là dans ce siècle nouveau, sa perte garantie mais niée à ses populations, espérant la cacher par des interventions militaires appuyées de groupes de pression enjoliveurs des lendemains auprès des chefs d’États tutoyés.
N’empêche, la résistance des peuples se consolide, la page de l’amant arrogant, abuseur beau parleur dopé à l’immaturité de devoir insulter l’intelligence de l’Afrique savante, tournée. Soumettre à perpétuité l’Africain, l’humilier, l’affamer, le mater, oui «… le tuer parfaitement le tuer sans avoir de compte à rendre à personne sans avoir d’excuses à présenter à personne»[v], cette page aussi, déchirée. Les courtisanes en grève du sexe, par la voix des enfants prennent l’initiative historique de rompre, définitivement. Trop facile cette jouissance éhontée par viol puis mariage forcé, enfin viol conjugal espéré à vida aeternam, arrêté net, surprend plus d’une bite dévergondée, plus d’une main pelleuse insatiable de ressources. Voilà l’Europe, la leçon plus que d’actualité à devoir ruminer : «Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente… Il parait que c’est la constatation que se confient tout bas les stratèges américains. En soi cela n’est pas grave. Le grave est que «l’Europe » est moralement, spirituellement indéfendable.»[vi]
D’un souverainiste en la voie de la négritude l’autre par la voix du Mandé portée par Colonel MAÏGA jeune homme d’État Malien. L’Afrique s’affirme rappelant son adage «la vérité est fille du temps». Vient à l’heure, le discours du Premier ministre par intérim du Mali à la 77è session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’ONU, le 24 Septembre 2022. Voilà que le ton qui imprime le discours, un condensé de mots égrenés en conséquence des maux centenaires infligés au monde noir, par l’Occident la France en particulier, signe formelle la fin de la bamboula Françafrique. Tout État, toute entité économique, tout groupe de pression, tout politique, tout citoyen lambda qui ne l’aurait encore comprise et intégrée, notez. Un discours qui fait écho au propos de A. Camus «Mal nommer un objet (les choses), c’est ajouter au malheur de ce monde». Le malheur de l’Afrique n’a que trop duré. L’information dis-je l’avertissement est on ne peut plus précise : vivre ou périr. Assez des souffrances décrétées. Assez ! l’Afrique exige que l’humanité n’ait qu’un mon : le respect de l’autre, sa souveraineté. Dans cette course aux opportunismes, chantages, menaces, braquages, il n’est point admis d’espérer d’une Afrique le lieu d’un partage du gâteau. Le sommet Afrique/Russie le 2è en juillet dernier consacre significativement la fin du match Afrique/Russie vs Afrique/France : compter avec l’Afro souverainisme.
L’Afrique des peuples et des dirigeants patriotes, assument : le dernier cas d’instauration d’un pouvoir pour une gouvernance souveraine au Niger, n’est qu’une reprise en main de l’initiative historique de libération. La sémantique impérialiste de culpabilisation au demeurant sélective du coup d’état, ne passe plus. Ces dirigeants et leurs peuples ignorent le stratagème «l’approche du danger rend docile» de la CDEAO. L’énoncé par celle-ci sous dictée, d’une éventuelle option d’intervention militaire au Niger souverainiste est un échec de l’Afrique face à elle-même. Elle trahit le serment des pères des indépendances, celui d’élargir les domaines de souveraineté.
La présence militaire française, une gageure. Le déni jusqu’au suicide politique ? Chère France, c’est simplement que les peuples d’Afrique constatent la nuisance à leur souveraineté. La contester n’exprime pas un sentiment anti français, «Être contesté, c’est être constaté»[vii]. Comment comprendre les présences militaires étrangères quand les attaques terroristes se nourrissent d’elles. L’illusion entretenue de l’insécurité galopante au Sahel est à visées impérialistes. D’une stratégie l’autre, le président français dit «réduire les militaires visibles en Afrique», propose «la cogestion des bases.» En clair c’est le redéploiement pernicieux d’effectifs : «les visibles» et, « les invisibles» davantage nombreux fondus dans la société. Option vicieuse non ? «Quant à la «Cogestion des bases militaires»; j’ai twitté le 2 Mars : «c’est à croire que l’Afrique des peuples n’a pas entamé une RÉVOLUTION irréversible. Les Français en ont si conscience que 55% (IFOP du 1er Mars 2023) déclarent nécessaire le départ des troupes françaises. Les temps changent.»
La nécessaire philosophie africaine de contre-attaque
Le fondamental dans toute guerre -notre monde y est en permanence- est la philosophie propre à soi comme moteur à promouvoir la culture de veille et de résistance à toute tentation de travestissement patrimonial et civilisationnel. C’est en cela qu’«Il appartient à la seule Afrique de défendre son intégrité territoriale en commençant par verrouiller comme toute armée nationale souveraine, ses centres névralgiques, développer sa puissance de frappe, son ingénierie… Céder sa sûreté/sécurité : non. Ce qui n’empêche de coopérer.» j’ai twitté. Le Niger révoquant le régime inféodé à l’Occident le 26 juillet 2023 en atteste l’urgence.
D’une philosophie l’autre, Panafricanisme et l’Afro souverainisme -j’introduis ce dernier- de résistance et sauvegarde du soi de l’Afrique, l’ultime voie. L’Africain du 21è siècle se l’approprie au plan opérationnel. C’est de très longues luttes que nous vient le devoir de transcender nos querelles internes : tribales, ethniques, coutumières, culturelles et nationales pour asseoir des bases supranationales. Le Panafricanisme dont nous sommes héritiers offre par ses implications l’opportunité d’une concrète Unité Africaine. En 1992 je pris part activement à l’initiative PANAF 92 Section Afrique dont le colloque préparatoire eut lieu à Dakar : le projet d’un passeport unique africain auquel des chefs d’État adhérèrent... L’Afro souverainisme ici théorisé diffère du Panafricanisme, pas fondamentalement bien sûr. Je situe le Panafricanisme d’idées d’autre part le Panafricanisme de fait. Ce dernier passe par l’Afro souverainisme qui libère du néocolonialisme par étape : la présence militaire, la main mise économique, RFI/France 24 out (Centrafrique, Mali, Burkina) -le CFA en cours pour le moment. C’est décider de son devenir et de ses engagements -armées du Mali, Burkina aux côtés du Niger.
- Le panafricanisme, arme de défense non un alibi
Le Panafricanisme contextualisé autant complexe que simple à œuvrer, présuppose de cerner ses enjeux. J’entends par Panafricanisme une coopération, mieux «coopérative» d’états en toute souveraineté pleine et entière. L’unification de l’Afrique dans la philosophie panafricaniste, ne résulte pas d’une quelconque fabrique d’union fictive telle l’Union Africaine -l’idéal Khadafi travesti. Le panafricanisme de fait est objectivement l’inter relation et l’inter action historiques de coopération militaire, d’entraide alimentaire… le Mali, le Burkina… le traduisent face aux sanctions et menaces de la France néo coloniale via la CDEAO visant le Niger.
Là est l’essentiel avant d’opter pour l’approche par laquelle le traduire. Il n’est pas qu’un discours d’où qu’il soit, aussi riche qu’il soit. C’est un credo. Il dicte l’éthique vision endogène et les spiritualités africaines -méditation, réflexion; mutualité, associationnisme. Se l’approprier quant à sa défense ne fait de soi le dépositaire attitré. Nul n’a le monopole au point de ressasser dans les médias entre autres ne l’est pas tel activiste ou homme politique dont on dit méconnaitre le programme puis de répondre ne pas avoir lu aucun de ses ouvrages dont on ignore l’existence. Cela appelle la délicatesse, surtout l’humilité. Quant aux approche j’avance quatre, le Panafricanisme stratégique, éducationnel, opérationnel/pragmatique et médiatique. Le médiatique n’est pas majeur; il est autant force que faiblesse à forte potentialité dans les débats. Le danger est quand le Panafricanisme est lieu de diversion au risque de l’auto anéantissement non intentionnel. L’attitude spirituelle de fécondation des stratégies et tactiques de défense des intérêts de la communauté concomitamment à la promotion, ne laisse aucune place à une médiatisation hasardeuse, tortueuse et suicidaire à travers l’embryon d’idées de diabolisation d’une tierce au motif d’une divergence de vue exploitée vicieusement sur simple suggestion manipulatoire de l’ennemi commun, afin de « diviser pour mieux régner» la communauté neutralisant ainsi la dynamique panafricaine. Je pus comprendre sans cautionner, un déchirement interpersonnel pour règlement de comptes, mais pas hors champ. Vigilance, les sociétés sont dans ce que j’appelle la guerre silencieuse. Elles tendraient vers l’État de nature.
-Prétendre panafricanisme ?
Ces dernières années, sur YouTube j’ai vu promouvoir l’idée du Panafricanisme, mais fus surpris d’une tendance à l’autopromotion à l’appui de postures émotionnelles, l’expression d’une revendication de paternité d’une telle prise de position avant l’heure. Des Panafricanistes non des moindres s’activent à bas bruit de tout temps… la libéralisation des radios commerciales en France1981/82 consolida la communauté. La diabolisation sous influence mafieuse évoquée tantôt, une erreur : le scénario, la mise en scène et le débit mécanique question/réponse similaire des acteurs en disent long. Succomber à un tel exercice manipulatoire c’est scier inconsciemment la branche d’arbre sur laquelle on est assis. Et, ça n’a pas tardé avec le rétrécissement du cadre médiatique pluriel; je voyais venir par des signes annonciateurs d’une présence flottante. Une dame de la communauté, en mission commandée dans la pénombre simulant de défendre la cause, se trahit un jour en brandissant une publication dont elle fit l’éloge de l’auteur comme partisan, s’enorgueillissant même d’avoir échangé avec lui sur notre lutte. Le livre est plutôt à l’extrême opposé par l’entreprise de dénigrement du nègre. Une infiltration bien sûr réussie prospère sur le continent, autres médias autres infiltrés en avant-poste (Dakar etc.). Là est le vice et, le cercle assuré partout en Afrique, d’où la nécessaire veille panafricaniste planétaire gage de la sauvegarde du commun. Que le nègre joue contre la communauté? libre à lui, mais pas d’amalgame. Précision : «Tous les Occidentaux (et autres) ne sont pas nos ennemis, comme tous les Africains ne sont pas nos amis» disait l’autre.
Les cibles sont de notoires bêtes noires de l’ennemi. Nous ne prenons garde de discerner, situer les enjeux pour des alliances non fondées sur les intérêts particuliers, «l’argent un bon serviteur et un mauvais maître». La communauté a de sérieuses difficultés à atteindre la masse critique, alors que les ennemis -souvent en guéguerre plus profonde- aussi divers soient leurs désaccords internes, ils font toujours corps pour dominer. Ils ne sont pas plus forts ni plus intelligents ni plus courageux, c’est simplement que nous sommes divisés, et si conviction nous avons, c’est du bout des lèvres pour la majorité. Nos égoïsme et jalousie nous enterrent : fort pourcentage des potentialités visibles écrasées, les autres éparpillées. Autre chance inexploitée : l’intégration millénaire des peuples en Afrique bien que rejetée par les États égoïstes; c’est le schéma inverse en Europe. On ne gagne pas seul, c’est le collectif qui gagne. Le suicide de l’Afrique tient aux 80/90% de nègres achetables.
-L’inversion accusatoire, le piège à cons
L’Occident a un seul crédo, dominer. Il est prompt à recourir aux mécanismes proscrits dès qu’il sent perdre la main a fortiori quand c’est avéré ne serait-ce que d’un iota tout en sachant se dédouaner de ses méfaits inégalés, par chantages et diversions. Le contexte d’exigence de souveraineté du continent l’a dressé en bête blessée, il s’y jette corps et âme. Pour anéantir la résistance -«La servitude volontaire» du nègre, aidant- il sur-déploie la ruse de l’inversion accusatoire par infiltration, corruption des uns, chantage et menace des autres. Rares sont ceux qui ne cèdent pas malgré le risque d’être diabolisés, de connaitre la chasse à l’homme… où seule la foi en soi les maintient résistants, souverains de leur vie peu importe leur tête mise à prix.
Le procédé est très vicieux est l’un des pires dangers pour l’Afrique : sur le terrain notamment en Occident, c'est le formatage tranquille de noir.e.s petit.e.s d’esprit dressé.e.s contre nos intérêts vitaux. La substitution de l’Africain originel d’un pays donné est assuré par transfert croisé et/ou plat sur le continent d’immigré.e.s formaté.e.s qui insidieusement, déconstruisent les thèses panafricanistes, assassinent... C’est un retournement d’esprit du corps social par la manipulation de masse et la fabrique du consentement. Impensable dans l’autre sens, bien que l’Occident l’applique . Attention à l’achat de conscience; « Qui n’est pas capable d’être pauvre n’est pas capable d’être libre»[viii].
Je pus constater que l’accoutumance de 90% d’Africains tout milieu aux pillages des ressources, massacres des peuples et leur relégation garantie par de dirigeants coptés, dans un continent appauvri, d’autre part en France à leur ghettoïsation et réclusion dans le champ de compétences, les porte à cautionner tacitement leurs stigmatisation, maltraitance, dé-crédibilisation au point de culpabiliser. C’est dire combien l’incidence de l’opinion négative occidentale sur les Africains est esclavagissante bien qu’inversement proportionnel au caractère réel de ce pour quoi des remarques désobligeantes sont faites comparés aux actes hyper répréhensibles que l’Occident pose, que fort paradoxalement les Africains polissent. Impensable dans le rapport Asie/Occident; le premier répliquerait à la moindre leçon. La Russie, la Turquie, l’Amérique du Sud aussi n’ont cure : toutes libres n’est-ce pas ? Je veux dire, voilà l’Occident, l’Europe principalement décomplexés de tous les crimes, assassinats, pillages, racket des États, viols, persécutions séculaires infligés au monde noir, s’imposer en maître de la conscience des Africains. Le bouc émissaire est là tout trouvé, et le consentement agréé.
Toutefois, il est permis d’espérer : L’endormissement d’une forte majorité des peuples d’Afrique par l’opium d’une "amitié", dis-je obscure amitié offerte par les envahisseurs, se liquéfie doucement mais sûrement. La jeunesse obstinément a entamé le renouveau de l’initiative historique des pères des indépendances. Le discours mémorable du Président du Burkina Ibrahima Traoré au 2è sommet Russie-Afrique 27-28 Juillet 2023 trace l’Afro souverainisme, l’ultime voie.
B - L’afro souverainisme
Par l’afro souverainisme, j’entends souverainisme ouvert, soft. Il consacre la conception et la concrétisation d’une Afrique Africaine. L’africanité est érigée en principe fondamental de gouvernance politique, sociale, culturelle, linguistique, scientifique, spirituelle donnant primauté aux acquis nationaux, continentaux à même de faire correspondre les objectifs visés aux aspirations concrètes des peuples respectifs. C’est une philosophie -pour ne pas dire idéologie- d’actions publiques libératrices des contingences extérieures, des énergies et initiatives locales; une philosophie aux fondements nationaux respectifs d’intérêts convergents dans une approche dynamique promouvant l’aspiration et l’inspiration de proximité à effet sur le développement local, national, sous régional mieux continental. L’afro souverainisme est à visée purement d’autonomisation efficace des peuples, d’où l’impérieuse nécessité de conceptualisation et de guidance des choix de développement endogène -le cas chinois, indien, russe, brésilien, algérien… sont éloquents. Par ailleurs, il y a nécessité de se détacher intelligemment des modes de vie occidentaux. La culture africaine plurielle est trop riche pour ne pas être subalternée, comme au Burkina. Délaissée par les Africains l’Occident s’en abreuve, ça craint... L’afro souverainisme, un projet civilisationnel -arts, lettres, sciences, mode, culture, alimentation- décliné par pays, les cas Malien, Burkinabé.
Il diffère du Panafricanisme, pas fondamentalement. Par rapport au panafricanisme, l’afro souverainisme suggère une approche particulière non globalisante, continentale de la prise en main adéquate du destin des populations. C’est un critère discriminant pour la gouvernance fédérale intégrale ou sous régionale panafricaine -dictature, autocratie, parti unique et confiscation du pouvoir ne riment pas avec panafricanisme d’État. Cela tient à l’engagement patriotique de chaque acteur institutionnel ou non dans sa prise de décision. L’éthique vision de la gouvernance publique par l’État et ses organes appendices d’autre part le citoyen, gage d’une meilleure production du commun bien-être et individuel s’impose. Le Burkina de Sankara fut un exemple, il y a retour en cours avec le régime actuel. Le Mali et le Centrafrique… illustrent l’Afro souverainisme d’État, l’Afro souverainisme citoyen en construction avancée est objet de perturbation par l’Occident via les pseudo opposants adeptes de ce que j’appelle le partisanisme politique, financier, émotionnel... pénalisant ou trop avantageant un citoyen, une structure. Mais plus grave est, de désavantager sa patrie.
-L’Afro souverainisme d’État, un amour assumé pour son peuple…
L'impossible éthique vision tant soit peu, des politiques africaines est un nœud critique, dont le différé de résolution est systémique. Cela dû à la surenchère d'animosité assumée dans la course tortueuse à la présidence monarchisante. Entre pouvoir en place, opposition et populations il y a comme une mutuelle caution inconsciente, de bradage du commun tant le changement d’homme ne fait rien évoluer. L’Afrique dans la phase critique de son existence de toute l’histoire de l’humanité, risque. Les visées Occidentales de le soumettre à l’hyper prédation avec son lot de massacres massives se précisent. Se définir soi-même ou disparaître. Je prône l’Afro souverainisme théorisé. Alors que partout presque, le nationalisme, l'extrémisme et l'ultranationalisme ré émergent, l'Afrique de la jeunesse en quête de liberté bute sur des actes posés par ceux là-mêmes ici et ailleurs promeuvent le néocolonialisme. Contrer l’Afro souverainisme citoyen -l’Afro souverainisme d’État en continuum, un pari.
L’Afro souverainisme d’État requiert force mentale, abnégation, absence d’un instinct incontrôlé d’appropriation, générosité et amour assumé pour son peuple. La notion «Père de la nation»[ix] au sens sénégalais, suggère l’empathie et prendre de la hauteur. De l’empathie à cultiver par le partage équitable (productions des solidarités), la sécurisation du climat sociale etc. L’Afro souverainisme d’État suppose une éthique vision de gouvernance parlementaire, judiciaire, politique, économique et sociale. Il ne s’improvise quels que soient la fonction et le pouvoir dérivé. En cela, au regard de la situation depuis mars 2021, il urge d’emprunter la voie de la pensée complexe. Les méthodes contraceptives pour des manifestations et absortives d’initiatives de l’opposition, sont porteuses d’embryon de violences meurtrières. Si l’on ne change de méthodes le pays accouchera du chaos.
-L’Afro souverainisme citoyen
Tout citoyen doit être tenu par l’obligation morale de servir bien. La rigueur et l’esprit de responsabilité caractéristiques dans l’Administration française traduisent le souverainisme citoyen. L’agent imprime l’impartialité de son acte, conscience de la méritocratie et l’amour de la patrie obligent. En Afrique poser souverainement un acte, une décision hors d’influences politique, religieuse, coutumière, affective, émotionnelle et vengeresse, est de la résistance citoyenne à l’inefficience, dont on ne mesure le coût budgétaire. L’obligation morale comme verrou et moteur est salutaire. Souverainisme rime avec résistance citoyenne. La IIIè Partie à avenir aborde le souverainisme économique, culturel…
L’Afro souverainisme citoyen peut générer l’Afro souverainisme d’État par appropriation progressive de pratiques conséquentes. Promouvoir celles-ci est fondamentale pour asseoir une culture sociale conduisant à produire des dirigeants avant tout citoyens, dans les champs d’expression de l’État et de l’Entreprise, grâce aux partis -quelque parti au Sénégal se distingue. Un régime qui innove l’Afro souverainisme génère l’Afro souverainisme citoyen, le cas Sankara, Rawlins. Toute personne a sa partition d’Afro souverainisme à jouer par des initiatives, l’en empêcher a priori parce que opposant ou intellectuel etc. relève du partisanisme, courant en Afrique. L’idéal est lorsque les deux types de souverainisme s’impliquent mutuellement, comme en Occident. On en est loin d’autant que ces dernières années il s’opère au Sénégal des mutations sociales toxiques issues d’un mécanisme extra national de transfert de compétences de souveraineté rendant difficile sinon impossible aux Sénégalo-Sénégalais d’éviter une guerre civile. La résistance afro souverainisme citoyenne est une voie pour vaincre le démon de la débâcle -nous pûmes vaincre dernièrement le démon récidiviste du séparatisme ethnique, religieux. Pouvoir et nation entière ont devoir de faire bloc pour combattre le séparatisme politico-social émergeant, d’importation mafieuse, impérialiste.
Quoi de neuf depuis les derniers voyages du Président français en Algérie, Cameroun…? C’est entre entêtement (Niger, Gabon), erreur, fuite en avant auxquels la France se livre recommandant au corps diplomatique d’user des réseaux sociaux contre la Russie, la Turquie influenceuses… d’une Afrique -immature n’est-ce pas ? Puis de reconnaitre à demi-mot le rejet de sa politique, la perte de vitesse. Sauf que trop tard, de lire la désaffection des Africains. Le basculement accéléré chargé de bourrasques économique, monétaire, sociale, militaire, politique inquiète. La France perdre pied. Les mutations sociétales, les rapports de force entre puissances ces dix dernières années ne lui suffisent pour ne plus croire assigner les Africains à la case enfants. La jeunesse sur le pied de guerre déboulonne pays par pays les dirigeants sous perfusion asséchée. Face à cette France oublieuse, ingrate au point d’être géopoliticienne amatrice, l’Afrique dorénavant sera impardonnable moralement, spirituellement si elle ne relevait le défi de l’Afro souverainisme, le panafricanisme.
[i] P. E. Lumumba « Lettre à sa femme » depuis sa prison.
[ii] (Cf. mon Essai, 2009)
[iii] V. Hugo Les misérables
[iv] CDEAO Communauté des États d’Afrique de l’Ouest, UA Union Africaine, UMOA Union Monétaires de l’Ouest Afrique…
[v] A. Césaire Cahier d’un retour au pays natal.
[vi] Ibidem
[vii] V. Hugo «Tas de pierres».
[viii] V. Hugo
[ix] Personne à l’origine de la fondation
Seydou Beye