Voilà que la chose électorale et parlementaire nous feraient perdre de vue que les débuts du NFP en plein été, a été une fourmilière d'activités de terrain durant plusieurs semaines continus.
Le Nouveau Front Populaire, c'était quoi cet été ?
Ses victoires d'étapes : des dizaines ou centaines de milliers de personnes sur leur lieux de vie, de travail, dans la rue et sur les réseaux sociaux pour pointer les danger de la xénophobie et obliger la gauche à l'unité ; un programme d'amélioration sociale synthétisé en quelques jours ; une extrême-droite repoussée au moins temporairement du pouvoir plus que concret et enfin une macronie en déroute et en cours d’effacement. La chose politique est têtue dans une phase dynamique.
Qui aurait pu croire à tant de bouleversement en si peu de temps alors que le quotidien de la population n'a pas connu de rupture majeure ces derniers mois ? La force du NPF semble ainsi découler d'une synthèse longtemps attendue des interrogations, des craintes et des aspirations d'une large part de la population et d'organisations politiques, syndicales et associatives qui se sont alors mises à se rencontrer, à discuter et agir ensemble. Pour le social, l'écologie, la démocratie.
Sont retenus, le social pour le programme et la démocratie pour le fait de mettre en échec l'extrême-droite. L'écologie malheureusement attend encore.
Puis on a assisté ? regardé ? le roi Emmanuel, indiquant qu'après le temps de la clarification électorale, il fallait à présent tout laisser en suspend et passer au grand moment de communion collective que seraient les JO. Il avait besoin de temps pour trouver une solution politique (à sa sauce). Tout le monde a attendu et voilà que déjà une large partie des médias classiques ont oublié que leur boulot c'est l'information approfondie et la critique de premier niveau. Il est plus que dérangeant de les voir plus discuter du profil de Michel Barnier, nouveau premier ministre, que du désastre démocratique que Macron vient de faire en le nommant.
Manœuvrer avec une stratégie d'ensemble dès le rentrée ?
Alors oui le NFP a été balbutiant pour exprimer le nom d'un ou une premier·e ministre. Il faut dire que le NFP est tout neuf et que le NFP global a laissé sa composante des 4 partis principaux se débrouiller seul sur le sujet et sur le reste des initiatives à prendre dès la rentrée. Pourtant, il faudrait se le dire à présent, tous les sujets concernent tout le monde dans le NFP, des individus, aux organisations.
Il y a la question du rapport de force institutionnel, qu'il faudrait prouver s'il existe encore, vu les impasses de la période. Mais qui n'est pas à nier.
Le rapport de force dans la rue et les entreprises est aussi central pour la dynamique et les victoire du front. Mais les outils sont fragiles sur les leviers démocratiques disponibles tant ils restent à ce stade concentrés dans les mains des dirigentant·es des grandes organisations.
On pense aussi au rapport de force physique qui est très asymétrique face à la répression policière. Répression qu'il va falloir aussi mettre en échec par des approches inattendues et originales.
Enfin, on pourrait penser au rapport de force de la discussion et de la mise en débat sociétal des difficultés du quotidien et de long termes pour trouver des manières de vivre ensemble et dépollué·es des discours macronistes et lepenistes.
Surtout, il faudrait affirmer que le programme du NFP n'est pas négociable sur la base d'un compromis toujours tenté, jamais obtenu. Mais plus encore, affirmer que c'est un programme minimal. Que le cap doit être une rupture anticapitaliste, puisque le capitalisme est la source des inégalités généralisées et de la catastrophe écologique. Sans quoi, c'est garantir le prolongement des souffrances très concrètes de toute la société.
En bref on peut souligner que parmi c'est quatre grands rapports de force, la journée du 7 septembre contre le coup de force de Macron, seul le rapport de force institutionnel a été mis en avant. Même s'il a été exprimé par une initiative de rue. Alors que l'institutionnel est un axe très fragile, avec peu de prise dessus par les entités du NFP. Par exemple, en s'arrêtant à la chose électorale du coup de force de Macron, on ne cherche pas à bousculer largement l'équilibre des forces et à remettre en causes l'ensemble du fonctionnement des institutions en dehors de celles des palais. Donc en dehors de celles les plus solidement tenues par le front bourgeois qui s'installe contre le front populaire. Il serait pourtant plus que bienvenu que soient bousculées les administrations intermédiaires et les fonctionnaires "dirigeant·es" pour isoler le gouvernement à venir et le limiter dans la poursuite du macronisme alimenté de lepenisme. Bien sûr à l'initiative des salarié·es mais avec l'appui éventuel des organisations du NFP.
Qu'elle pourraient être les pistes pour faire entrer le NFP en pleine dynamique dès cette rentrée ?
L'essentiel reste de développer des axes de mobilisation et de remise en cause sociétale, croissants sur la durée et à toutes les échelles : public, privé, école, santé, retraite, rupture écologique, reconversion professionnelle face aux fermetures franches, vivre le rural, vivre l'urbain. Tout ceci en développant le rapport de force global par le développement des quatre rapports de force intermédiaires pré-cités. En cela, les syndicats on probablement manqués une occasion de peser dès la rentrée en n'appelant pas au 7 septembre. Cela aurait pu commencer à ouvrir les autres rapports de forces potentiels : la rue, les entreprises, la mise en débat sociétal des difficultés quotidienne et de longs termes par les premier·es concerné·es. Cela aurait aussi pu être un tremplin plus que bienvenu pour lancer avec vigueur la journée de mobilisation du monde du travail appelée le 1 octobre (par encore trop peu de syndicats). Mais il faux regarder devant plutôt que derrière.
Le NFP ce ne sont pas que les partis mais on ne peux leur reprocher leurs manques, leurs erreurs ou des déaccords idéologiques si les autres entités ne sont de la partie que de temps en temps.
Pour le redire simplement, tous les sujets concernent tout le monde dans le NFP, des individus, aux organisations.
Alors voilà, des pistes commencent à se dégager ou pourraient l'être :
- Créer des comités NFP de quartiers, de villes, voire de circonscription pour territorialiser et pérenniser activités et espaces d'élaboration collective en déconcentrant autant que faire se peut les décisions de quelques individus.
- Mettre en débat et en action sur les lieux de travail ou de secteurs des comités NFP, des axes programmatiques du front.
- Organiser des débats ou des émissions de grande diffusion autour des grands axes du programmes du front.
- Réaliser des actions de solidarité ou action "coup de poing" régulière partout sur le territoire.
- Mettre la question de la grève et de sa mise en place au plus près des territoires.
- Créer un espace public de tout le NFP sur un site internet, recensant l'ensemble des initiatives sur une cartes (débats, actions, contacts de comités etc)
- Affichage au balcons, aux fenêtres du soutient aux mesures populaires les plus connues type "abrogation réforme des retraites", voir "retraite à 60 ans max"
- annoncer et organiser une grande campagne de syndicalisation pour entrer dans l'action, en allant à la rencontre des collègues, habitant·es