Après 2022, voici 2023. On a un plan canicule qui serait adéquate pour l'an 2000
Pire, l'inertie des directions est presque totale pour l’appliquer. Ici à l'Université de droit, sciences politiques, gestion et management de Toulouse, on a attendu les ventilateurs, on a écouté les directions nous dire c'est pénible mais c'est comme ça, on a vu les collègues, les usager.es et soit-même souffrir en répétant "je n'en peu plus, le repos des congés a été cramés en une demi-journée de reprise". Puis la vigilance rouge est tombée alors a eu lieu la fermeture de bâtiments et services des bibliothèques. Il a fallu attendre 32 à 35°C dans les salles et les bureaux et jusqu'à 42 °C à l'extérieur et des malaises pour que la décision tombe. "Comprenez-vous, on a pas eu de directives de plus haut". Et donc, faut-il attendre des drames et des souffrances permanentes pour avoir un peu de bon sens ? Qui aurait à redire quand l'intenable est là si le mot STOP est prononcé ? Bref on l'aura compris, après les même gesticulations qu'à l'été 2022, pourtant déjà très grave, on y a eu droit à nouveau. Mais cette fois on aura droit à un bilan. Tirer le bilan de choses qui avaient été annoncées, voilà où on en est Un sentiment d'abandon est de violence à l'encontre du personnel et usager, flotte dans l'air.
Sommes-nous qu'une bibliothèque, qu'une Université ?
Oui et non. La situation sur des chantiers ou à l’hôpital est difficilement comparable. Si ce n'est en termes de traitement sur le fond et de refus des mesures proposées informellement ou très formellement par le personnel alors qu'elles faisaient pleinement sens, comme l'arrêt des tâches de manutention et des chantiers internes nécessitant du port de charge "c'est pas si lourd qu'on nous a dit", "c'est pas dans le plan canicule, rien nous autorise à ne pas le faire, mais si vous vous sentez pas bien, il faudra ralentir ou arrêtez", merci beaucoup.
Les personnes qui souffrent et celles qui regardent
Bibliothèque bonjour ; - oui je suis étudiant à l'Université, c'est pour savoir si vous êtes climatisé et s'il fait chaud actuellement à la bibliothèque ? ; - Non, nous n'avons pas de climatisation à la bibliothèque, le bâtiment serait trop grand à climatiser. Il fait 32 à 34° C en fonction des espaces. ; - Ah d'accord, merci bonne journée. ; - Bonne journée. .
Voilà où nous en sommes, la clim n'arrangerait pourtant que partiellement et temporairement la chose puisque elle contribue fortement aux dépenses d'énergie et au réchauffement global. On est face à la nécessité d'un changement structurel dans la manière de pouvoir travailler, de pouvoir accueillir, de trouver un sens à la suite mais pas aujourd'hui, le cerveau bout, le corps se trempe et on est au ralenti. Les insomnies dues à la chaleur et la fatigue due aux insomnies n'arrangent pas. Les seules clims de qualité réellement installées et fonctionnelles sont dans les bureaux des plus hauts membres de directions de l'Université. Le contraste est frappant, d'autant que leur costard long de la tête aux pieds est quasi dystopique dans cette situation. Et surtout une violence de classe entre celles et ceux qui provoquent d'un côté et celles et ceux qui souffrent de l'autre côté.
Des solutions ?
Outre le refus de continuer à alimenter la catastrophe écologique en cours à coup de partenariats avec Total et autres Airbus, c'est bien sûr les conditions de travail qu'il faut agir et initier un mouvement du monde du travail, disons des travailleur.ses et usager.es. Réduire la durée de la journée de travail (sans perte de salaire), stopper le sous effectif, réhabiliter les bâtiments au regard de la situation, les horaires chaotiques, reporter ou annuler les chantiers physiques, fermer les espaces invivables voire l'établissement lorsqu'un seuil est atteint, exiger des espaces de repos et frais mais qui ne soient pas des sous-sols sans lumière ou presque. Exiger une alimentation de qualité aux cantines et cafétérias de l'établissement, avoir des points d'eau et WC accessibles à chaque étages (stop au robinet et lavabos minuscules qui ne permettent pas de remplir sa gourde ou bouteille) et enfin ne plus poster d'agents seul ou presque seul dans un étage entier.
La catastrophe écologique est l’élément principal de dégradation des conditions de travail, de santé, d'hygiène et de sécurité au travail, il faut donc stopper toute contribution active au réchauffement global (des partenariats, au but et fonctionnement des établissements et services dans la fonction publique) mais aussi et surtout de remettre structurellement en question les conditions de travail et d'accueil qui sont à changer en profondeur. Par les concerné.es et non contre elles et eux et surtout pas sans. À défaut, les problèmes de santé s'accumuleront, voire les accidents et maladies et cela alors que c'est déjà conséquemment le cas.
Si la vague de chaleur est partiellement retombées, les conséquences se font encore ressentir et les mémoires se souviennent et se souviendront. Pas un été de plus dans ces conditions !