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Billet de blog 1 décembre 2016

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Congo-Brazzaville: Francophonie ou Francofolie?

Francophonie ou Francofolie? Les dictateurs ménagés, les hold-up légitimés, les massacres et génocides banalisés

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Les générations futures douteront peut-être que, en 2016, l’OIF (L’Organisation Internationale de la francophonie), avec à sa tête une descendante d’esclave, ait pu cautionner les hold-up électoraux aux élections présidentielles, les massacres des civiles et le génocide des Bakongo en cours dans le département du Pool au Congo-Brazzaville ; pour soi-disant sauvegarder les intérêts de la France qu’aucun africain francophone ne menace d’ailleurs en Afrique.
Tout d’abord, qu’allons-nous faire de l’article 21 de la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 : «… La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote »
En vérité, la francophonie, durant le quinquennat de François Hollande, ne s’en soucie point de la démocratie et des droits de l’homme en Afrique francophone. Elle ménage les dictateurs africains francophones ayant modifié unilatéralement des constitutions et commis des hold-up électoraux aux élections présidentielles. Hollande et Michaëlle Jean montrent là leur cynisme vis-à-vis des Africains francophones, qui doivent vivre sous la dictature pour bien piller leurs matières  premières.
Victor Hugo et abbé Grégoire revenez vite sur terre, ils sont tous devenus fous vos descendants! François Hollande n’est sans doute pas étranger à cette dérive de l’OIF. Ce qui était sacré pour ses ancêtres, ne l’est plus pour lui depuis qu’il a affirmé que « Sassou-Nguesso avait le droit de consulter son peuple ». Le président Français a oublié les valeurs que ces aïeux ont gravées sur le fronton des édifices publics du pays qu’il gouverne. Aucune valeur ne coule dans ses veines concernant l’Afrique. Afrique francophone doit donc prendre son destin en main.
Parce que, la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. La francophonie nuit à l’Afrique noire francophonie en banalisant le génocide des Bakongo au Congo-Brazzaville. Elle nuit à l’Afrique en laissant les crimes impunis de Bongo, de Sassou-Nguesso, d’Idriss Déby, de Pierre Nkurunziza ou de Kabila. Elle nuit à l’Afrique en appelant à la tenue d’un dialogue au Congo-Brazzaville avec Sassou-Nguesso. Les valeurs prônées par la francophonie ne garantissent en rien la démocratie, l’Etat de Droit et les droits de l’homme en Afrique francophone.
En conséquence, « Comme deux vieilles connaissances fatiguées l’une de l’autre, l’Afrique et la France ne se comprennent plus », ALPHA Oumar Konaré, ancien Président du Mali. La preuve, voici ce que disait Hollande en 2014 à Dakar : « la francophonie doit être aux côtés des peuples qui se battent pour leurs aspirations, à des élections libres et transparentes, avec des ordres constitutionnels qui soient respectés ».
Et, deux ans après, il change de discours comme la météo: « Je suis convaincu que le modèle de la force mixte multinationale opérant dans le bassin du lac Tchad peut nous inspirer dans le combat que nous menons contre les organisations terroristes ailleurs en Afrique », F. HOLLANDE, discours de Madagascar 2016.
Pourtant, des constitutions ont été violées par les dictateurs en fin de mandat pour se maintenir au pouvoir. Des hold-up électoraux ont été commis par des dictateurs francophones. Et surtout un génocide est en cours dans le Pool au Congo-Brazzaville. Mais l’OIF appelle au dialogue au Congo-Brazzaville. Le sommet de la francophonie n’a sanctionné aucun dictateur africain francophone.  Michaëlle Jean et François Hollande, Sassou-Nguesso vous a payé combien!
En conclusion, ce qui est sacré pour les Africains francophone ne l’est pas pour la francophonie et la France de François Hollande. La politique de la francophonie, en direction de l’Afrique francophone, oscille entre soutien aux dictateurs et la défense des intérêts français. Les dictateurs sont ménagés, les hold-up sont légitimés, les massacres et génocides sont banalisés. La France n’est sans doute pas étrangère à cet état d’effet. L’Afrique francophone doit prendre son destin en main. Une question mérite d’être posée : Francophonie ou Francofolie?
Par BISHIKANDA DIA POOL

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