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Billet de blog 5 mars 2016

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Congo-Brazzaville : la police perturbe la campagne présidentielle de Mokoko, aidons-le en faisant du porte-à-porte parcelle par parcelle.

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Le Congo-Brazzaville n'est pas un pays comme les autres, c'est une mosaïque humaine que seule une démocratie pourra transformer en nation véritable. Pour que cela marche, il faut un homme de la trompe de Mokoko à la tête de l'État, sinon nous allons revivre le tribalisme d'État comme mode de gestion du pouvoir.

C'est avec leurs votes que les Congolais sauveront le Congo, et ne nous imaginons pas que le bonheur viendra, si nous votons Sassou-Nguesso ou ses valets de l'IDC-FROCAD au premier tour . Si nous sommes aveuglés par notre tribalisme ou l'argent, il y aura toujours une vipère pour nous mordre dans l'avenir. La police perturbe la campagne de Mokoko, ne devons-nous pas l'aider en faisant du porte-à-porte parcelle par parcelle, rue par rue, ville par ville, village par village et département par département ?

 Pour débuter, un petit rappel d'histoire pour prendre conscience des enjeux. La France coloniale n'a pas colonisé directement le Congo. Puisqu'en 1899, elle avait vendu des droits d'exploitation aux compagnies concessionnaires qui consentaient certains avantages fiscaux à l'État français (redevance annuelle fixe et pourcentage de 15% sur les bénéfices). En revanche, ils recevaient le monopole de l'exploitation du sol et des populations locales, en premier lieu de l'ivoire et du caoutchouc ; les exploitations libres se trouvaient pour la plupart exclus du Congo français qui correspondait alors à peu près au territoire actuel des républiques gabonaise, congolaise et centrafricaine. Pour la circonstance, le Congo français fut divisé en 40 énormes concessions". Les populations locales furent spoliées de leurs terres, une administration coloniale établie venait d'imposer sa loi aux dernières populations réfractaires. Un cycle infernal des répressions contre les populations locales s'installait au Congo. MABIALA MANGANGA fut décapité, BWETA BONGO fut décapité lui aussi...

 Et surtout, après avoir écrasé la résistance des populations locales, la France va les soumettre aux travaux forcés. De plus, les compagnies concessionnaires, avec la complicité de l'administration coloniale, vont recourir à l'importation de la main-d'ouvre étrangères : "les KROUMEN servaient traditionnellement de pagayeurs et de manœuvres, les Miliciens étaient généralement originaires du Soudan français (Sénégal, Mali, Guinée...). On attira des travailleurs du Dahomey, d'Accra, de Monrovia, de Sierra Leone. Même les prisonniers annamites (vietnamiens) furent déportés au Congo français. Tous ces gens furent astreints à la résidence fixe, et nombreux ne l'ont point quitté. Personne ne conteste la nationalité Congolaise, Gabonaise et Centrafricaine à leurs descendants. Un dicton Bakongo affirme: "Gâta Bantu", c'est-à-dire un État sans population n'est plus un État. D'ailleurs, les sciences politiques ne nous parlent-elles pas d'État-Nation? Pour ceux que l'histoire du Congo intéresse, voici la bibliographie: (Le Congo au temps des grandes compagnies concessionnaires 1898-1930 - livre I et II) CATHERINE COQUERY-VIDROVITCH.

Pourtant, partout dans le monde, des États ont été formés avec des populations composites que leurs dirigeants se sont efforcés d'homogénéiser par tous les moyens, avec plus ou moins de succès. Mais, l'État-nation que le PCT et Sassou-Nguesso ont mis en place au Congo, se forme au mépris des populations locales Bakongo (Batéké, Lari, pygmée, Dondo, Kamba, Yombé...). La préoccupation de Sassou-Nguesso a été de chercher à démontrer que toute cohabitation, entre les descendants issus de la colonisation et les populations locales, est impossible comme l'a instrumentalisé le régime colonial. Voilà pourquoi, il faut faire du porte-à-porte parcelle par parcelle rue par rue, quartier par quartier, ville par ville, village par village et département par département. Il faut expliquer à nos parents que Mokoko est notre chance pour transformer cette mosaïque humaine en une nation véritable.

Cependant, "Si le tribalisme a été utilisé jadis par les colons pour garder leur mainmise sur les pays africains, depuis l’indépendance il a été instrumentalisé par les dirigeants africains aussi pour garder leur pouvoir selon le principe « diviser pour mieux régner ». Ainsi, le tribalisme a justifié le nationalisme et le chauvinisme, ce qui a fait le lit du protectionnisme. Au lieu de s’ouvrir et d’apprendre des autres, nos dirigeants nous ont enfermé dans des logiques réactionnaires de type « Nous contre eux », « nous devons faire tout nous mêmes », « nous n’avons pas besoin des autres ». Cela s’est traduit par de mauvaises stratégies et politiques de développement : l’auto-suffisance, la substitution aux importations, les industries industrialisantes, etc. Des politiques qui n’ont fait au final que consolider la dépendance économique de l’Afrique, exacerber la pauvreté et creuser les inégalités, poussant les africains à se réfugier dans un tribalisme protecteur. Un véritable cercle vicieux !", Dr. Hicham El Moussaoui, Maitre de conférences en économie à l’université Sultan Moulay Slimane (Maroc) - 2 avril 2014.

En fait, beaucoup de Congolais ne se sont pas encore rendu compte de l'importance de voter MOKOKO dès le premier tour. Bien sûr, ils sont tentés par tribalisme protecteur de voter Munari, OKOMBI, TSATY-MABIALA ou Parfait KOLELAS. Mais sachez-le, en cas de leur qualification au deuxième tour, ils mettront nos voix dans une bouteille, pour les vendre à Sassou-Nguesso contre un poste de premier ministre ou de ministre. Il ne s’intéresse à l’élection présidentielle que pour mettre nos voix en bouteille, c'est-à-dire pour barrer la route au candidat de l'espoir. Mokoko est notre seule chance pour un Congo nouveau. La police perturbe la campagne de Mokoko, aidons-le en faisant du porte-à-porte parcelle par parcelle et département par département. Quant à la diaspora, elle a pour obligation de conditionner l'envoi des MONEYGRAM et WESTERN UNION, à leurs familles, par la promesse d'aller voter MOKOKO au premier tour.

 Pour terminer, "aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès" dit Mandela.  "Il n'y a pas de plus grand amour que celui de donner sa vie pour son pays et pour les autres". Mokoko est le seul Congolais déterminé à sacrifier sa vie pour nous. C'est avec notre vote que nous lui apporterons notre soutien. N'imaginons pas que le bonheur viendra si nous votons Sassou-Nguesso ou ses valets de l'IDC-FROCAD au premier tour. Car, si nous sommes aveuglés par notre tribalisme ou par le BOUKOUTAGE, il y aura toujours une vipère pour nous mordre demain. Un seul vote sera utile au premier tour. Il faut voter MOKOKO  ! 

Par BISHIKANDA DIA POOL

Tel : 06-87-04-52-84

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